DEBAT :
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SUPPRESSION DES COURS À L'ÉCOLE PRIMAIRE LE SAMEDI MATIN M. le président. La parole est à M. Benoist
Apparu, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire. M.
Benoist Apparu. Monsieur le ministre de l'éducation
nationale,... M. Patrick Roy. Et de la suppression des
postes ! M. le président. Monsieur Roy, veuillez cesser de
hurler, s'il vous plaît. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union
pour un mouvement populaire.) Vous avez la parole, monsieur
Apparu. M. Benoist Apparu. Permettez-moi, monsieur le
ministre, de vous lire une phrase extraite d'une lettre qu'un de mes concitoyens
m'a adressée lors de la rentrée scolaire en découvrant l'emploi du temps de ses
enfants : " En ce jour de rentrée scolaire, je suis un papa un peu amer. Divorcé
depuis peu, j'habite Châlons-en-Champagne et mon ex-femme demeure à Rouen avec
nos deux enfants. Avec les cours du samedi matin, je ne vais plus voir Sophie et
Sébastien tous les week-ends. Au mieux, je les verrai tous les deux mois à
l'occasion des vacances scolaires. " Et il conclut ainsi : " Est-ce une vie pour
eux ? Est-ce une vie pour moi ? " Monsieur le ministre, vous avez répondu à
ce père de famille, en annonçant la suppression de l'école le samedi matin.
Aussi ai-je deux questions très concrètes à vous poser. Comment envisagez-vous
d'utiliser de la manière la plus efficace possible les heures libérées le samedi
matin, notamment pour les 15 % d'enfants en difficulté ? Quelles sont les
mesures envisagées pour les enfants dont les parents travaillent le samedi ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire.) M. le président. La parole est à M. le
ministre de l'éducation nationale. M. Xavier Darcos,
ministre de l'éducation nationale. Monsieur le député Apparu, avec le
Président de la République et le Premier ministre, nous avons en effet décidé
que les samedis matin seraient libérés pour tous les élèves de France qui sont à
l'école primaire, dès la rentrée prochaine. Cette décision permettra de
restaurer un temps pour les familles le week-end. Il se trouve que le
dispositif actuel est extrêmement disparate, certains élèves travaillant le
samedi, d'autres non, d'autres encore travaillant un samedi sur deux. Cela crée
de grandes difficultés pour les familles et les enfants. Par ailleurs, les
élèves des écoles primaires travaillent en moyenne 936 heures par an, ce qui est
bien supérieur à ce que l'on observe dans la plupart des autres pays
d'Europe. Les heures qui vont ainsi se trouver dégagées permettront aux
enseignants (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical,
citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et
républicaine)... M. le président. Ne pouvez-vous pas
écouter dans le calme la réponse de M. le ministre ? M. le ministre
de l'éducation nationale. ...d'apporter une assistance scolaire
personnalisée aux 15 % d'élèves qui en ont besoin, car ils se trouvent en grande
difficulté. M. Maxime Gremetz. Vive les 35 heures
! M. le ministre de l'éducation nationale. Personne ne peut
regretter que l'on s'occupe plus spécialement des élèves qui en ont le plus
besoin, en maintenant à l'identique le service des professeurs. Il est vrai
que certains élèves vont ressentir, le samedi matin ou le
mercredi... M. Frédéric Cuvillier. Un sentiment d'abandon
? M. le ministre de l'éducation nationale. ...le besoin d'un
accompagnement. Nous allons dialoguer avec les collectivités (Vives
exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers
gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine) afin d'étendre
le dispositif déjà existant de " l'école ouverte ". Je doute que les maires et
autres élus concernés considèrent qu'ils n'ont pas à s'occuper des enfants qui
ont besoin d'être accompagnés (Mêmes mouvements.) Nous allons donner
une nouvelle liberté aux familles, mais cela se fera sans oublier personne,
surtout pas les élèves qui en ont le plus besoin. (Applaudissements sur les
bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Exclamations sur les
bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la
Gauche démocrate et républicaine.)
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