DEBAT :
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CRISTALLERIE D'ARQUES ET POLITIQUE INDUSTRIELLE M. le président. La parole est à M. Michel
Lefait, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers
gauche. M. Michel Lefait. Monsieur le Premier ministre,
quand vous saisirez-vous du dossier économique brûlant de la région de
Saint-Omer ? En dix ans, l'entreprise familiale ARC International, bien connue
sous le nom de Cristallerie d'Arques, leader mondial de la verrerie de table, a
vu ses effectifs passer de 12 000 à moins de 6 000, et l'hémorragie du site
historique du Pas-de-Calais devrait encore se poursuivre. Jeudi dernier, la
direction de l'entreprise a en effet annoncé un plan massif de licenciement : 1
000 salariés de plus vont perdre leur travail. Devant cette situation
dramatique, je vous ai remis en mains propres il y a un mois, une lettre dans
laquelle mes collègues Jean-Claude Leroy, Jean-Pierre Decool et moi-même vous
demandions d'urgence un rendez-vous. Bien que cette demande ait été réitérée de
nombreuses fois, nous n'avons obtenu aucune réponse des ministères
concernés. M. Maxime Gremetz. Scandaleux ! M.
Michel Lefait. C'est pourquoi, monsieur le Premier ministre, je vous
demande : que faites-vous sur ce dossier ? M. Maxime
Gremetz. Rien ! M. Michel Lefait. Que faites-vous
devant la difficulté que rencontre notre industrie ? M. Patrick
Roy. Rien ! M. Michel Lefait. Depuis 2002, la
France a perdu plus de 500 000 emplois et 12 % de ses effectifs dans le domaine
industriel, décrochant gravement par rapport à l'Allemagne. Que faites-vous
devant ce constat d'urgence industrielle ? Plusieurs députés du
groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche. Rien
! M. Michel Lefait. Quelle est votre vision ? Votre
stratégie ? Votre plan pour l'industrie ? Que comptez-vous faire pour sauver ARC
International ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et
GDR.) M. le président. La parole est à M. le ministre
chargé de l'industrie. M. Christian Estrosi, ministre
chargé de l'industrie. Monsieur le député, la Cristallerie d'Arques,
implantée dans le Nord-Pas-de-Calais depuis le XIXe siècle, est un fleuron du
made in France, pour lequel nous engageons de toutes nos forces. Je
rappelle simplement qu'entre 2008 et 2009, le chiffre d'affaires a chuté, du
fait de la crise, de près de 25 %. Le jeudi 20 mai, l'entreprise a décidé un
départ volontaire de 962 personnes sur un effectif de 6 900 salariés et de
compléter leur plan de revitalisation, en plus des 200 millions d'euros déjà
investis depuis 2005 pour renforcer la compétitivité de l'entreprise. Je vous
confirme donc les éléments suivants : des départs volontaires pour 2010, une
revitalisation venant s'ajouter aux 8 millions d'euros qui ont déjà permis de
créer 1 600 emplois dans le bassin d'emploi depuis 2004, et une écoute du
Premier ministre, puisque, suite à votre demande commune avec Jean-Pierre
Decool, vous serez reçus demain à Matignon (" Ah ! " sur les bancs du groupe
SRC) par des membres du cabinet du Premier ministre et de mon
cabinet. Vous nous demandez ce que nous faisons pour l'industrie française ?
C'est simple : nous avons réuni les états généraux de l'industrie, pris
vingt-trois mesures, décidé la restructuration des filières pour que le "
produire en France " soit une réalité, désigné notamment un médiateur à la
sous-traitance et nommé un " ambassadeur de l'industrie " chargé de veiller à ce
que l'harmonisation des règles européennes nous rende plus compétitifs sur la
scène internationale. Oui, nous agissons, là où, malheureusement, vous êtes
restés laxistes trop longtemps !
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