DEBAT :
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FEUILLE DE ROUTE GOUVERNEMENTALE M.
le président. La parole est à M. Bernard Deflesselles, pour le groupe
de l'Union pour un mouvement populaire. M. Bernard
Deflesselles. Monsieur le Premier ministre, qu'il me soit permis de
vous dire, au nom du groupe UMP, tout le plaisir que nous avons à vous retrouver
ici, au banc des ministres et à la première des places. (Applaudissements sur
les bancs du groupe UMP.) Après trois années et demie de réformes
courageuses, conduites malgré une sévère crise économique et financière
mondiale, le Gouvernement doit désormais s'engager avec détermination dans une
nouvelle étape. Celle-ci doit permettre à notre pays de renforcer la croissance
de son économie au service de l'emploi, de promouvoir les solidarités et
d'assurer la sécurité de tous les Français. Quel message les Français nous
adressent-ils au quotidien ? Ils nous parlent d'emploi, de logement, de l'avenir
de leurs enfants, de sécurité, de la place de la France dans le monde. En
politique, monsieur le Premier ministre, vous le savez mieux que personne, la
maîtrise du temps est essentielle. Et au moment où le parti socialiste semble
retomber dans ses errements du passé, ceux qui le conduisent à redevenir un
marchand de rêves, à rouvrir l'imposant catalogue des promesses, nous voulons
être, au contraire, réalistes, lucides et responsables quant à la politique à
mener pour la France. Monsieur le Premier ministre, pour réussir les
prochaines réformes, je veux vous assurer que notre groupe sera à vos côtés. Ce
travail, nous le mènerons ensemble, avec vous, en étroite concertation avec le
Gouvernement et dans la ligne tracée par le Président de la République. Avant
votre discours de politique générale que vous ferez devant la représentation
nationale, ici même, la semaine prochaine, dites-nous, monsieur le Premier
ministre, avec cette force, cette détermination, cette conviction qui vous
animent (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), ce que vous voulez
continuer à faire pour la France. (Applaudissements sur les bancs du groupe
UMP.) M. le président. La parole est à M. François
Fillon, Premier ministre. M. François Fillon, Premier
ministre. Monsieur le député, je vous remercie pour votre soutien, vous et
le groupe UMP de l'Assemblée nationale,... M. Maxime
Gremetz. Le groupe RPR ! M. François Fillon,
Premier ministre. ...qui a été l'un des principaux artisans de l'effort
de modernisation de notre pays ces dernières années. Après trois ans et demi
de réformes profondes, réalisées dans un contexte économique et financier
extrêmement difficile, nous entrons dans la dernière étape du quinquennat. Cette
dernière étape, nous allons l'organiser autour de quatre grandes priorités, que
j'ai déjà eu l'occasion d'évoquer. La première de ces priorités est
évidemment le renforcement de la croissance au service de l'emploi. Dans cet
esprit, l'engagement que nous avions pris, avant la renomination du
Gouvernement, de lancer une réflexion afin d'aboutir à une grande réforme
fiscale qui permette à la fois plus de justice et plus d'efficacité économique,
sera tenu : avant l'été 2011, le Parlement se verra saisi d'une réforme
d'ensemble de notre fiscalité. La deuxième priorité est la cohésion sociale.
J'ai évoqué la question fondamentale de la dépendance, après celle des
retraites. Je veux également évoquer la question de la sécurité sociale et de
son financement. Enfin, je veux indiquer la volonté du Gouvernement de faire un
effort particulier pour la politique de la ville, avec la nomination d'un
ministre de la ville (Exclamations sur les bancs du groupe
SRC)... M. Marcel Rogemont. Fadela Amara ! M.
François Fillon, Premier ministre. ...qui aura toute la
responsabilité et tous les moyens nécessaires pour mettre en oeuvre une
politique de la ville à la fois ambitieuse et respectueuse des contraintes
financières de notre pays. La troisième priorité est celle de la sécurité.
Pour continuer à progresser dans ce domaine, nous devons maintenant amplifier
l'effort de modernisation de la justice, car il est indispensable que les peines
prononcées par les tribunaux puissent être réellement effectuées. Enfin, la
quatrième priorité nous est imposée par le calendrier international. La France,
qui va présider le G20, va de ce fait avoir la responsabilité de proposer aux
membres du G20 une profonde réforme de notre système monétaire et une réflexion
sur la gouvernance mondiale. Ce ne sont pas des sujets éloignés des
préoccupations quotidiennes de nos concitoyens, car si nous laissons s'installer
le désordre, qui crée progressivement de graves injustices et de graves
déséquilibres dans le monde, nous allons assister à des crises politiques et
sociales en Europe et dans d'autres régions du monde, avec la montée des
extrémismes et du terrorisme. Monsieur le député, j'ai lu dans la presse que
mon gouvernement était un gouvernement de combat. (Exclamations sur les bancs
du groupe GDR.) Je le confirme : c'est un gouvernement de combat contre
l'endettement, contre le chômage, contre les injustices et contre l'insécurité !
(Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)
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