Question N° :
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Question publiée au JO le :
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Réponse publiée au JO le :
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DEBAT : |
M. le
président. La parole est à M. Daniel Boisserie, pour le groupe
socialiste, radical, citoyen et divers gauche. M. Daniel Boisserie. Monsieur le Premier ministre, n'était-il pas honnête de dire que les ventes d'armes que vous avez évoquées tout à l'heure s'étaient faites aussi sous la présidence de M. Jacques Chirac ? (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Il n'y a pas de honte pour la Représentation nationale à interroger le chef du Gouvernement. Nous le faisons au nom du peuple français. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Mais ma question est tout autre. En quatre ans, votre majorité a vendu pour 3 milliards d'euros de biens nationaux. Jamais aucun gouvernement n'avait osé brader à ce point le patrimoine de l'État. Et 1 700 édifices supplémentaires sont visés, dont l'Hôtel de la Marine, ce bien remarquable architecturalement, historiquement et symboliquement. Il appartient au peuple français, à son histoire, et n'est pas un patrimoine ordinaire. Cet édifice est un joyau. Il fut le premier musée de Paris. Ses galeries et salons viennent d'être restaurés avec la bénédiction du ministre de la culture. Mercredi dernier, le Président de la République, pensant calmer le vent d'indignation qui s'est levé de toutes les classes sociales et de toutes les sensibilités, a déclaré qu'il n'était pas question de le vendre ni de l'aliéner. C'était faire diversion car, dès le 27 novembre dernier, France Domaine mettait en jeu un bail emphytéotique de 80 ans. Cela veut dire que ce joyau de la République sera mis à la disposition d'un promoteur privé libre de tout réaménagement avec pour seul but d'énormes bénéfices. M. Jean-Paul Bacquet. C'est scandaleux ! M. Daniel Boisserie. Est-il acceptable de transformer ce trésor en gîte pour milliardaires aux seuls fins de combler un tout petit bout de la dette abyssale de centaines de milliards que vous avez creusée ? M. Jean-Paul Bacquet. Ils vendent l'argenterie pour payer le loyer ! M. Daniel Boisserie. L'arrivée annoncée du Qatar dans cette opération douteuse laisserait-elle penser que le drapeau de la France ne flottera plus jamais sur ce bâtiment ? (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Si la situation financière de la France est à ce point catastrophique, à quand la vente de la Tour Eiffel, de Matignon et de l'Élysée ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) M. le président. La parole est à M. Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication. M. Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication. Monsieur le député, l'Hôtel de la Marine suscite, comme on le sait, des controverses très importantes. Elles sont légitimes ; elles témoignent de l'intérêt de l'opinion pour le patrimoine. Palais commandé par l'État, dessiné par Gabriel, siège d'instants essentiels de notre histoire, comme l'abolition de l'esclavage, autrefois siège du Trésor des collections royales, aujourd'hui affecté à la Marine, le palais ne saurait être aliéné. Il se présente sous la forme d'une succession de pièces patrimoniales qui ont été restaurées d'une manière remarquable, et de tout un ensemble de pièces plus désuètes dont l'affectation, de toute façon, mérite d'être étudiée puisqu'elles sont quasiment vides. Rares sont ceux parmi nous qui ont eu l'honneur et le plaisir de visiter l'Hôtel de la Marine. Sur instruction de M. le Président de la République, en liaison avec le ministre du budget, François Baroin, qui a la tutelle de France Domaine, et de M. le ministre d'État, ministre de la défense, Alain Juppé, je suis chargé de mettre en oeuvre la commission qui établira la meilleure manière de protéger et de valoriser ce joyau de notre patrimoine. Le ministère de la culture a d'ailleurs une certaine expertise puisque c'est lui, je vous le rappelle, qui a " déminé " l'affaire de l'Hôtel Lambert il y a quinze mois. Cette commission sera constituée par des personnalités éminentes, hors de tout soupçon. Larguons donc maintenant les amarres et finissons-en avec les rumeurs, les allégations et les polémiques ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC. - Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
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