DEBAT :
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JOURNÉE MONDIALE DE LA TRISOMIE 21 M. le président. La parole est à M. Gérard
Gaudron, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Mes chers
collègues, la séance des questions au Gouvernement n'est pas terminée. Si vous
voulez cependant quitter l'hémicycle, faites-le discrètement ! M.
Gérard Gaudron. Madame la secrétaire d'État auprès de la ministre des
solidarités et de la cohésion sociale, ce lundi 21 mars a eu lieu la journée
mondiale de la trisomie 21. Aujourd'hui 50 à 60 000 personnes sont concernées en
France par cette anomalie chromosomique qui génère un handicap mental. La
récente discussion du projet de loi relatif à la bioéthique dans notre assemblée
a été l'occasion de parler du dépistage de la trisomie 21 et, plus généralement,
de la vie quotidienne des personnes trisomiques et de leurs familles. Pour
peu qu'un accompagnement approprié soit au rendez-vous, les capacités de
réussite et d'intégration des personnes touchées par la trisomie 21 sont
réelles. Ainsi, de beaux exemples de réussite de vie professionnelle, y compris
dans le milieu ordinaire existent. Tel est le cas notamment d'Eléonore, jeune
femme trisomique, employée dans un établissement de santé, porte-parole du
collectif " Les amis d'Eléonore ", qui regroupe des personnes touchées par la
trisomie 21 et leurs familles. Elle confirme elle-même l'importance dans sa vie
de son travail, de son accès à l'autonomie, de son emménagement dans son propre
appartement, autant de composantes de la construction d'un vrai projet de vie,
qui passe par des simples actes : gagner sa vie, payer son loyer et ses factures
comme tout le monde. Madame la secrétaire d'État, la question de l'emploi des
personnes atteintes de trisomie 21 est au coeur de l'inclusion sociale des
personnes handicapées que vous appelez de vos voeux, qu'elle s'opère dans le
milieu ordinaire ou dans celui du travail adapté. Quelles perspectives le
Gouvernement entend-il donner à ces personnes et, plus généralement, aux
personnes handicapées mentales dans notre pays, et avec quels moyens ?
(Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.) M. le
président. La parole est à Mme Marie-Anne Montchamp, secrétaire d'État
auprès de la ministre des solidarités et de la cohésion sociale. Mme
Marie-Anne Montchamp, secrétaire d'État auprès de la ministre des
solidarités et de la cohésion sociale. Monsieur le député, je vous remercie
d'avoir évoqué, grâce à cette journée mondiale de la trisomie 21, la situation
de nos compatriotes trisomiques. Un enfant sur 700 naît porteur d'une
trisomie 21, soit 1 000 naissances par an environ. La trisomie 21 concerne les
filles autant que les garçons. Elle se traduit par des déficiences variables
d'une personne à l'autre, mais qui, en moyenne, correspondent à une déficience
intellectuelle intermédiaire. Depuis des années, toutes ces personnes ont
apporté la preuve de leur capacité à faire du lien social, grâce à elles-mêmes,
grâce à Eléonore dont vous venez de parler, mais aussi grâce à Pascal Duquenne
qui a été primé au festival de Cannes aux côtés de Daniel Auteuil, ou encore
grâce aux associations et aux familles qui ont accompagné le parcours de ces
personnes, enfin grâce au législateur qui, avec la loi du 11 février 2005, leur
a donné accès à l'école, à l'emploi, à la cité en général. Nos compatriotes ont
su aller vers ces personnes, comprendre leur handicap et en faire des personnes
familières dans notre vie de tous les jours. Vous me posez la question de
l'emploi protégé, en milieu ordinaire. Il faut poursuivre dans cette voie.
C'est ce que réaffirmera le Président de la République, à n'en pas douter, lors
de la conférence nationale du handicap. Dans le cadre du chantier dépendance,
Roselyne Bachelot et moi-même ne manquerons pas d'aborder la question du
vieillissement des personnes porteuses d'une trisomie 21, car la médecine leur
permet désormais de vieillir, et il faut pouvoir les accompagner. Je pense
que notre société doit pouvoir faire plus encore, notamment en matière
d'accessibilité, mais l'accessibilité, ce n'est pas simplement le fauteuil
roulant, même si cela est très important ; c'est aussi le langage adapté, la
compréhension d'un milieu parfois hostile. Dans ce cadre, nous allons, grâce à
vous, avancer encore et préparer cette conférence nationale du handicap.
(Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP et sur quelques bancs
des groupes SRC, GDR et NC.)
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