DEBAT :
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TRANSITION ÉCONOMIQUE DANS LES PAYS ARABES M. le président. La parole est à M.
Jean-Pierre Nicolas, pour le groupe de l'Union pour un mouvement
populaire. M. Jean-Pierre Nicolas. Monsieur le secrétaire
d'État chargé du commerce extérieur, la transition démocratique en cours dans
les pays arabes a surpris par sa rapidité et son ampleur. Au-delà de ses
aspects politiques, ses conséquences économiques, encore difficiles à apprécier,
pourraient être dommageables pour nos entreprises, donc pour notre économie. En
effet, la France échange chaque année avec l'Afrique du Nord, le Moyen-Orient et
la région du Golfe quelque 50 milliards d'euros, ce qui représente environ 15 %
de notre commerce extérieur et concerne 3 000 entreprises, qui emploient 300 000
salariés. Monsieur le secrétaire d'État, en cette période de transition et
d'instabilité ou de fragilité économique, pouvez-vous faire le point sur la
situation ? Quelle stratégie le Gouvernement compte-t-il employer pour préserver
les intérêts de nos entreprises, donc de notre économie et de notre emploi ?
(Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.) M. le
président. La parole est à M. Pierre Lellouche, secrétaire d'État
chargé du commerce extérieur. M. Pierre Lellouche,
secrétaire d'État chargé du commerce extérieur. Monsieur le député, les
révolutions, les turbulences que connaît le monde arabe depuis le début de
l'année constituent un événement considérable, d'ampleur véritablement
historique. Grâce à l'engagement du Président de la République, la France est
aux côtés des peuples arabes qui aspirent à la liberté et à la démocratie.
(Rires et exclamations sur plusieurs bancs des groupes SRC et
GDR.) M. Roland Muzeau. Quel sens de l'humour
! M. Pierre Lellouche, secrétaire d'État. Elle le
montre aujourd'hui même, à Londres, par sa diplomatie. Elle le montre par ses
armes depuis plusieurs jours en Libye, où elle vient secourir et protéger le
peuple face à la dictature. M. Jean-Paul Lecoq. Vous avez la
mémoire courte ! M. Pierre Lellouche, secrétaire d'État.
Elle le montre aussi par la présence quotidienne de ses entreprises dans
tout le monde arabe. Le point commun de toutes ces révolutions n'est pas
seulement la langue, la religion, ou, dans certains cas, des régimes
autoritaires en place depuis des années ; c'est le fait que, dans la plupart de
ces pays, les populations sont très jeunes : 40 à 70 % de la population a moins
de vingt-cinq ans. M. Loïc Bouvard. En effet ! M.
Pierre Lellouche, secrétaire d'État. Et c'est à cela que servent
nos entreprises : la meilleure manière d'aider la démocratie dans le monde
arabe, c'est de faire en sorte que nos entreprises y restent et y développent
l'emploi. M. Pascal Clément. Très bien ! M.
Pierre Lellouche, secrétaire d'État. En Tunisie, nos entreprises
ne distribuent pas moins de 110 000 fiches de paie par mois. Mon travail
consiste donc à m'assurer que nos entreprises restent dans le monde arabe, s'y
développent et contribuent à développer les pays où elles se trouvent. Je me
suis ainsi rendu récemment en Tunisie, où nous avons résolu les problèmes liés
aux dommages causés par la révolution et cherché les moyens d'une indemnisation
de l'actionnariat. Je me rendrai, avec Christine Lagarde, dans plusieurs autres
pays arabes, en Égypte et en Irak. Nous ferons en sorte que notre économie, nos
entreprises soient au service de ces peuples et assurent la stabilité de leur
marche vers la démocratie. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe
UMP.)
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