DEBAT :
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MAINTIEN DU SERVICE DE CHIRURGIE CARDIAQUE DE L'HÔPITAL
HENRI-MONDOR M. le président. La parole
est à M. Michel Herbillon, pour le groupe de l'Union pour un mouvement
populaire. M. Michel Herbillon. Ma question s'adresse à M.
le ministre du travail, de l'emploi et de la santé. L'agence régionale de
santé d'Île-de-France et l'Assistance publique des hôpitaux de Paris projettent,
comme vous le savez, monsieur le ministre, de fermer très prochainement le
service de chirurgie cardiaque du centre hospitalier universitaire Henri-Mondor
de Créteil, dans le Val-de-Marne. M. Roland Muzeau. Il ne
fallait pas voter la loi ! M. Michel Herbillon. Ce projet de
fermeture crée dans notre département une très vive émotion, de
l'incompréhension, de la colère même. La mobilisation contre cette décision est
générale, tant chez les parlementaires et les élus de tous bords que chez les
praticiens hospitaliers universitaires et les personnels. Cette mobilisation ne
cesse de s'étendre dans la population. Comment accepter une décision qui
risque de déstabiliser non seulement le pôle de cardiologie extrêmement réputé
de Mondor, mais aussi l'ensemble des activités de soins, de recherche et de
formation de ce CHU ? Ce serait d'autant plus injustifié que le récent
classement des hôpitaux place Henri-Mondor parmi les meilleurs hôpitaux de
France, et au premier rang pour le traitement des affections
cardiovasculaires. Comment ne pas s'opposer à une décision qui aboutirait à
fermer le seul service de chirurgie cardiaque de l'AP situé en banlieue alors
que, dans le même temps, on maintient les trois services existants dans Paris
intra muros ? M. Roland Muzeau. C'est votre
Gouvernement le responsable ! M. Michel Herbillon. Cette
décision est ressentie comme une injustice par nos populations et par nos
territoires. Elle est désobligeante pour la banlieue. Elle est en contradiction
avec le Grand Paris voulu par le Président de la République. Elle heurte la
logique d'aménagement du territoire et le principe d'égalité d'accès aux soins
en dehors de Paris. Monsieur le ministre, je vous demande solennellement
aujourd'hui de suspendre cette décision (" Très bien ! " sur plusieurs bancs
du groupe SRC) et de nous préciser quelle attitude le Gouvernement entend
adopter face à ce projet de fermeture néfaste pour les populations du
Val-de-Marne et celles de l'Est parisien. (Applaudissements sur plusieurs
bancs des groupes UMP et SRC.) M. le président. La
parole est à M. Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la
santé. M. Xavier Bertrand, ministre du travail, de
l'emploi et de la santé. Monsieur le député, vous faites part d'une émotion
dont certains parlementaires se sont également fait l'écho, à l'Assemblée
nationale comme au Sénat. M. Jean-Yves Le Bouillonnec. Tous
les parlementaires du Val-de-Marne ! M. Xavier Bertrand,
ministre. Il s'agit d'une préoccupation légitime. Sur ce dossier, vous
avez été particulièrement présent, monsieur Herbillon. La première
orientation de l'AP-HP était, il est vrai, de proposer la fermeture du service
de chirurgie cardiaque de l'hôpital Henri-Mondor. J'ai décidé, au moment où je
vous parle, de suspendre cette orientation. (Applaudissements sur plusieurs
bancs du groupe UMP.) Avec Nora Berra, nous avons décidé de diligenter dans
les jours qui viennent une mission de l'IGAS dont l'objectif sera de mettre en
évidence, exactement et de façon totalement indépendante, la filière
cardiologique dans son ensemble, notamment à l'AP-HP. J'ai bien conscience
que nous devons prendre en compte l'historique et l'évolution de ce service, qui
est aujourd'hui en train de remonter en termes d'activité. Nous devons tenir
compte aussi des évolutions à venir, notamment de la chirurgie cardiaque, sans
oublier les développements de la cardiologie interventionnelle et les
recommandations de la Haute autorité de santé, qui interviendront à l'automne,
notamment sur les valves percutanées. Je le dis très clairement, nous devons
montrer que la question de la santé est traitée dans Paris intra muros,
certes, mais aussi dans le Grand Paris, notamment dans l'Est parisien. Tous les
projets que portera l'hôpital Henri-Mondor, tels les travaux envisagés sur les
blocs, en réanimation et en chirurgie, feront l'objet d'un regard
particulièrement bienveillant dans le cadre du plan Hôpital 2012. Nous voulons
montrer, comme nous l'avons fait pour d'autres choix en matière d'aménagement du
territoire, que la santé est aussi une question de proximité. Pour certaines
activités programmées, la logique n'est pas forcément la même. La mission de
l'IGAS nous permettra d'y voir clair et de répondre aux enjeux de santé,
notamment dans l'Est parisien. (Applaudissements sur les bancs du groupe
UMP.)
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