DEBAT :
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SITE DE PSA À AULNAY-SOUS-BOIS M. le
président. La parole est à M. Gérard Gaudron, pour le groupe de l'Union
pour un mouvement populaire. M. Gérard Gaudron. Monsieur le
président, ma question, à laquelle j'associe mes collègues Éric Raoult et
Patrice Calméjane, s'adresse à M. le ministre de l'industrie. Jeudi dernier,
un syndicat dévoilait un document interne au groupe PSA, selon lequel deux sites
du groupe, l'un à Aulnay-sous-Bois, l'autre à Sevelnord, allaient fermer. Cette
information a suscité une onde de choc considérable dans le département de la
Seine-Saint-Denis, en particulier à Aulnay-sous-Bois, dans ma circonscription,
où est situé le centre de production PSA. Ce centre, qui emploie plus de 3
600 personnes en période d'étiage, est un des plus beaux fleurons industriels de
la Seine-Saint-Denis, département où PSA est probablement le premier employeur
et l'un des principaux donneurs d'ordre pour la sous-traitance. J'ai reçu
l'après-midi même des membres de la direction du groupe, qui m'ont assuré que le
document en question n'était qu'un document de travail élaboré au pire de la
crise, et que cette solution de fermeture, étudiée parmi d'autres, n'avait pas
été retenue. M. Roland Muzeau. Ce sont des menteurs
! M. Gérard Gaudron. M. le Premier ministre a par ailleurs
rappelé avec force les engagements des groupes automobiles, dont PSA, redevables
à la nation, qui les a aidés lors de la crise à hauteur de 6 milliards d'euros,
même si ces prêts ont déjà fait l'objet d'un remboursement. Vous avez vous-même,
monsieur le ministre, reçu le président de PSA, qui vous a également
rassuré. Comme vous, les parlementaires UMP du département jugent
inacceptable l'idée d'une fermeture du site d'Aulnay et d'une délocalisation du
centre de production, à brève comme à plus longue échéance. C'est pourquoi,
suite à votre rencontre avec Philippe Varin à ce sujet, qui suscite encore une
fois à Aulnay et, plus largement, dans tout le département de la
Seine-Saint-Denis, inquiétude et incompréhension, pouvez-vous nous préciser les
termes de votre entretien afin de rassurer les employés, les élus et la
population, tous légitimement attachés à ce site historique et à l'intérêt
économique qu'il représente ? Peut-être pourrez-vous également faire un point
plus large sur l'avenir de l'industrie automobile en France. M. le
président. La parole est à M. Éric Besson, ministre chargé de
l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique. M. Éric
Besson, ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de
l'économie numérique. Monsieur Gaudron, et je m'adresse également à tous les
députés de Seine-Saint-Denis, après les explications du président de PSA, nous
pouvons être rassurés, tout en restant vigilants. En effet, le président de
PSA a très explicitement déclaré que le document de travail publié par la presse
n'engageait pas PSA. Il vous a expliqué, comme à moi-même, que non seulement il
ne l'engageait pas mais qu'au contraire PSA a investi l'an dernier 700 millions
d'euros sur ces sites et prévoit un nouvel investissement de 800 millions
d'euros pour 2011. Le plan de charge d'Aulnay est rassurant. La C3 est un
succès ; elle est produite à 200 000 exemplaires par an, ce qui en fait le
premier succès commercial de PSA. Cela signifie que, au moins jusqu'à fin 2014,
la situation est assurée et le président Varin a dit qu'il réfléchissait pour
l'avenir. Quant au site de Sevelnord, où sont fabriqués les utilitaires, en
accord avec Fiat, le plan de charge est plein jusqu'en 2017. Là encore le succès
est au rendez-vous et il faudra vérifier ce qu'il en sera à l'avenir. Pour ma
part, j'ai très clairement dit au président Varin que le plan publié par la
presse aurait été inacceptable pour le Gouvernement. Nous avons aidé et nous
aidons le secteur automobile. Nous lui avons consenti un prêt de 6 milliards
d'euros, déjà remboursé ; les aides d'OSEO ont permis de sauvegarder 23 000
emplois, et il faut y ajouter les 750 millions d'euros des investissements
d'avenir en faveur du véhicule industriel, du véhicule du futur, le véhicule
électrique. Nous allons, par ailleurs, avec le Fonds de modernisation des
équipementiers automobiles, aider la filière. Et quand la nation apporte
ainsi son aide, elle attend en retour qu'il n'y ait pas de délocalisations mais
un soutien à l'emploi local. (Applaudissements sur les bancs du groupe
UMP.)
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