DEBAT :
|
SITUATION DES SITES DE FLORANGE ET GANDRANGE M. le président. La parole est à Mme Anne
Grommerch, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Mme
Anne Grommerch. Monsieur le ministre chargé de l'industrie, de
l'énergie et de l'économie numérique, vous vous êtes rendu la semaine dernière à
Yutz, en Moselle, où vous avez pu visiter le centre de formation aux métiers de
l'industrie et de la métallurgie, le CEFASIM, et souligner l'importance de
l'apprentissage pour la compétitivité de notre industrie. Vous avez par
ailleurs rencontré les syndicats du site ArcelorMittal de Florange et vous avez
à nouveau évoqué les engagements pris par ArcelorMittal et l'État français pour
ce qui concerne le site de Gandrange. S'agissant de ces deux sites du groupe
ArcelorMittal, l'engagement du Président de la République et du Gouvernement est
fort et n'a jamais failli, et la visite aujourd'hui de François Hollande et
Martine Aubry à Gandrange paraît bien tardive aux yeux de tous les salariés de
la sidérurgie lorraine. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) M.
Hollande a attendu d'être en campagne pour se préoccuper de la situation de la
sidérurgie lorraine, oubliant au passage les promesses non tenues de François
Mitterrand à la Lorraine et à sa sidérurgie ! (Protestations sur les bancs du
groupe SRC.) Permettez-moi de vous rappeler ses propos à Longwy, en octobre
1981 : " Aucun poste de travail ne peut être supprimé dans la sidérurgie sans
qu'un autre n'ait été créé auparavant dans un autre secteur ". Pourtant, des
milliers d'emplois ont disparu en Lorraine. Comment osez-vous nous parler
d'abandon et d'échec, Monsieur Dussopt ? Monsieur le ministre, vous qui vous
impliquez beaucoup dans ces dossiers, notamment pour ce qui est du plan de
revitalisation de Gandrange et du projet ULCOS à Florange, pouvez-vous nous
rappeler les engagements pris par ArcelorMittal sur ces deux sites ainsi que
l'action engagée par le Gouvernement pour défendre l'industrie lorraine et tous
ses salariés ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. Éric Besson,
ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie
numérique. M. Éric Besson, ministre chargé de
l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique. Madame la députée, je
me suis exprimé il y a un instant sur les engagements pris par ArcelorMittal
pour les sites industriels de Moselle : je le répète, ils ont tous été tenus.
M. Michel Lefait. Et que faites-vous de Gandrange ?
M. Éric Besson, ministre. Vous le savez bien, vous
qui êtes très impliquée dans ce dossier et qui m'avez accompagné jeudi dernier
lors de la visite du centre d'apprentissage de Yutz, en Moselle, centre de
formation exemplaire financé pour partie par ArcelorMittal, par lequel 700
jeunes passent chaque année. Votre question me permet de rappeler l'ensemble
des efforts faits par le Gouvernement pour aider la sidérurgie
lorraine. D'abord, nous intervenons conjoncturellement lorsqu'il y a une
difficulté sur un haut fourneau. À Florange, par exemple, ce sont l'État et
l'UNEDIC qui financent le chômage partiel que vient d'évoquer Xavier Bertrand :
les salariés peuvent conserver intégralement leur salaire dans cette période
intermédiaire. Surtout, nous intervenons positivement pour renforcer la
compétitivité de notre industrie sidérurgique. J'ai déjà parlé du projet
ULCOS pour lequel nous nous mobilisons. Je suis allé voir à Bruxelles les trois
commissaires européens en charge de ce dossier. Je pense encore au projet
d'institut de recherche technologique sur les matériaux, intitulé " M2P ", qui
porte sur les matériaux, la métallurgie et les procédés. Avec cet institut basé
à Metz, la France disposera d'un centre de recherche et développement de taille
mondiale, comptant plus de 300 chercheurs. Je pense enfin à l'ensemble de la
politique industrielle que nous avons menée depuis 2007. Les industriels de la
sidérurgie bénéficient ainsi pleinement de la suppression de la taxe
professionnelle, avec 2 milliards d'euros économisés chaque année, ainsi que du
renforcement du crédit impôt recherche, comme ils ont eu l'occasion de nous le
dire l'autre jour. Le Gouvernement se mobilise ainsi pour l'avenir de la
sidérurgie. François Hollande et Martine Aubry pourront le constater par
eux-mêmes. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
|