SUCCÈS DU FILM The Artist AUX OSCARS
M. le président. La parole est à Mme Marie-Josée Roig, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire
Mme Marie-Josée Roig. Monsieur le président, ma question s'adresse à M. le ministre de la culture et de la communication.
C'est avec une immense joie et beaucoup d'émotion que nous avons accueilli, hier, une formidable nouvelle pour le cinéma français et pour tout le secteur culturel. C'est un film français,
The Artist, qui a été le grand vainqueur des Oscars en remportant les distinctions de meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure musique, meilleurs costumes et meilleur acteur pour Jean Dujardin.
(Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Ce triomphe, sans précédent pour un film français, vient après de nombreuses autres récompenses déjà attribuées au film de Michel Hazanavicius depuis sa sortie. C'est naturellement une grande satisfaction pour notre pays et ses industries culturelles, et particulièrement pour Avignon, la ville de France où l'on va le plus au cinéma. Nous avons là un bel exemple de ce qu'est l'exception culturelle française, socle de notre identité que M. Hollande entend brader dans l'espoir d'obtenir le vote catégoriel des jeunes.
(Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Bruno Le Roux. Ça faisait longtemps !
Mme Marie-Josée Roig. Notre majorité, monsieur le ministre, a toujours été aux côtés des artistes
(Nouvelles exclamations sur les bancs du groupe SRC), afin d'encourager les talents français et de favoriser la création. Ainsi, nous avons eu le courage de protéger la création en mettant en place, à travers la loi HADOPI, un outil fondamental, salué par les artistes mêmes.
M. Marcel Rogemont. Elle ne fonctionne pas !
Mme Marie-Josée Roig. J'en veux pour preuve les mots d'Alain Terzian, président de l'Union des producteurs de films
(Exclamations sur les bancs du groupe SRC), qui a fait le lien entre le succès de
The Artist et cette loi.
(Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de la culture et de la communication.
M. Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication. Madame la députée, l'événement effectivement inouï que représente l'attribution de cinq Oscars, dont celui du meilleur film, à
The Artist, premier film français à recevoir un tel honneur dans cette catégorie, est dû au talent de son réalisateur, Michel Hazanavicius, de ses interprètes, dont Jean Dujardin, de son équipe et de son producteur, le jeune Thomas Langmann, digne fils de son père, le regretté Claude Berri.
Muet, en noir et blanc, se déroulant dans l'Hollywood des années folles, avec un budget prévu de 12 millions d'euros,
The Artist n'avait,
a priori, aucune chance d'exister. Personne n'en voulait, personne ne voulait parier dessus. Ce sont les mécanismes français de la production, qui permettent d'associer la loi d'aide gérée par le Centre national de la Cinématographie, les pré-achats des chaînes de télévision, en l'occurrence France 3 et Canal Plus, et les financements privés qui ont permis à Thomas Langmann de monter la production du film avec un allant plus fort que les doutes entourant un tel projet. À cet égard, l'extraordinaire aventure triomphale de
The Artist est en soi-même une légende du cinéma.
Le couronnement hollywoodien de
The Artist s'inscrit dans un contexte particulièrement brillant pour le cinéma français : 215 millions de spectateurs en 2011 dont 41 % pour les films français, contre 12 % pour les films espagnols en Espagne ; 272 films produits, assurant une diversité sans précédent ; 3 600 écrans sur 5 400 déjà équipés en numérique. Cela demande une grande vigilance. C'est tout le problème des laboratoires et des industries techniques passant de la pellicule au numérique ayant entraîné la faillite de LPC, avec les drames qui l'accompagnent.
M. Bruno Le Roux. Exactement !
M. Frédéric Mitterrand, ministre. Ce sont les procès d'intention à répétition contre la HADOPI, avec la protection du droit d'auteur, la lutte contre la piraterie que nous avons mise en oeuvre. L'Académie américaine du cinéma est particulièrement sensible à notre combat pour la HADOPI. Les cinq Oscars de
The Artist sont autant de réponses positives dans notre lutte contre la piraterie.
(Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)