FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 49058  de  M.   Morel-A-L'Huissier Pierre ( Union pour un Mouvement Populaire - Lozère ) QE
Ministère interrogé :  Santé et sports
Ministère attributaire :  Santé et sports
Question publiée au JO le :  12/05/2009  page :  4497
Réponse publiée au JO le :  27/04/2010  page :  4797
Rubrique :  santé
Tête d'analyse :  tabagisme
Analyse :  statistiques
Texte de la QUESTION : M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur le tabagisme. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer l'évolution du nombre de fumeurs en France ces trente dernières années.
Texte de la REPONSE : Les statistiques disponibles sur le tabagisme sont avant tout issues des enquêtes du Comité français d'éducation pour la santé puis de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), dont la dernière en date est le baromètre santé 2005. Elles montrent que le tabagisme est globalement en déclin dans la population française, avec une prévalence supérieure à 40 % au début des années 1970, qui a diminué de plus de 10 points depuis. Dans l'ensemble, la baisse pour les deux sexes n'est intervenue qu'à partir du début des années 1990, lorsque la prévalence tabagique des femmes a cessé de croître. Néanmoins, l'évolution de ces dernières décennies est contrastée. Ainsi, dans la population masculine, la proportion de fumeurs réguliers diminue depuis le milieu des années 1970 : après une longue période de stabilité autour de 60 % (57 % en 1960, 60 % en 1974), celle-ci est de 33 % en 2005. En revanche, dans la population féminine, la proportion de fumeuses régulières a augmenté sur cette même période, passant de 10 % en 1960 à 26 % en 2005, avec un pic à près de 34 % en 1991. La différence de comportement vis-à-vis du tabac entre les hommes et les femmes s'est donc fortement atténuée. Les hommes restent néanmoins les plus nombreux à fumer : 33,3 %, contre 26,6 % pour les femmes en 2005. À l'âge de seize ans, néanmoins, cette disparité est quasi inexistante, puisque d'après les résultats de l'enquête ESPAD, en 2007, 16 % des filles et 18 % des garçons fument quotidiennement. Ces évolutions divergentes commencent à se traduire en termes de décès par cancer du poumon : après une augmentation constante de 1950 à 1997 (de 5 cas pour 100 000 personnes à 23 pour 100 000), la courbe de ce type de cancers chez les hommes a, depuis lors, commencé à décroître (21 pour 100 000 en 2000). Chez les femmes, en revanche, après une longue stagnation (autour de 2 pour 100 000), cette courbe a commencé à augmenter en 1985 (elle atteint 7 pour 100 000 en 2000). Pour la période récente, en 2005, 29,9 % de personnes entre 12 et 75 ans fumaient, ne serait-ce que de temps en temps. Il y avait, ainsi, un peu plus de 14 millions de fumeurs (occasionnels et quotidiens confondus) en France, alors qu'en 2000, ils étaient environ 15 millions. La diminution de prévalence entre ces 2 dates (de 33,1 % à 29,9 %) est essentiellement intervenue sous l'effet de l'offensive de la lutte contre le tabac dans le cadre du plan cancer 2003-2007, avec en particulier des hausses de prix, fortes et répétées, de 2003 - début 2004. Elle a porté notamment sur les principaux publics cibles que sont les femmes et les jeunes. Le prochain baromètre santé de l'INPES, prévu en 2010, devrait permettre de vérifier si cette tendance à la baisse se maintient. Par ailleurs, dans le cadre du plan cancer 2009-2013, la mesure 10.3 prévoit de rendre plus régulière la publication des données sur la consommation de tabac, avec l'établissement d'un baromètre annuel.
UMP 13 REP_PUB Languedoc-Roussillon O