Texte de la QUESTION :
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M. Gérard Voisin attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé des sports, de la jeunesse et de la vie associative sur l'avenir du CREPS du Lyonnais, installé à Mâcon depuis 1966. Aujourd'hui, un projet de fermeture de cet établissement inquiète au plus haut point le monde sportif, associatif et les élus locaux. Le CREPS de Mâcon est en effet reconnu pour la qualité de ses équipements, l'établissement étant certifié iso 9001, et les actions qu'il développe ont un impact considérable sur le bassin de vie de la région mâconnaise. Outre son appui aux sportifs de haut niveau, il oeuvre en faveur du développement de la pratique du sport et est lié par des conventions et partenariats à plusieurs fédérations nationales (aviron, roller, boxe, natation...). Il est également spécialisé dans le sport pour les personnes atteintes d'un handicap. Le CREPS de Mâcon accueille en stage de formation professionnelle initiale l'ensemble des personnels d'inspection et les personnels techniques et pédagogiques issus des concours de recrutement. Il assure la préparation aux concours de la fonction publique et propose des formations professionnelles aux métiers du sport et de l'animation dont l'effet professionnel pour les jeunes mâconnais est immense. Il favorise également l'animation sportive régionale. Outre que rien ne semble justifier l'arrêt brutal des actions de ce centre qui est économiquement viable avec un budget de structure excédentaire, sa fermeture signifierait la disparition totale des CREPS dans la région Centre-Est. Il lui demande donc que les activités du CREPS de Mâcon, qui dispose d'un savoir-faire et de l'expérience unique de ces cadres, puissent être pérennisées sur le site actuel, avec l'appui de l'ensemble des décideurs locaux et nationaux.
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Texte de la REPONSE :
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AVENIR DU CENTRE D'ÉDUCATION POPULAIRE ET DE SPORT DE MÂCON
M. le président. La parole est à M. Gérard
Voisin, pour exposer sa question, n° 490, relative à l'avenir du centre
d'éducation populaire et de sport de Mâcon. M. Gérard
Voisin. Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État chargé des
sports, ma question porte sur l'avenir du centre d'éducation populaire et de
sport lyonnais installé à Mâcon depuis 1966. Vous avez confirmé au mois de
décembre, lors de votre discours de lancement de la réforme du sport de haut
niveau, que le ministère souhaitait réorganiser le réseau des CREPS à brève
échéance. Il est donc envisagé de fermer onze de ces établissements sur les
vingt-deux que compte le territoire métropolitain. Le CREPS du Mâconnais est
concerné : quarante-quatre emplois directs pourraient être supprimés ainsi
qu'une cinquantaine d'emplois indirects. Cette annonce suscite un vif émoi,
beaucoup d'incompréhensions et d'inquiétudes, car l'établissement bénéficie
d'une image très positive. Son impact sur le bassin de vie du Mâconnais est
remarquable dans de nombreux domaines. Le CREPS est un moteur essentiel de
l'animation sportive régionale et participe activement au développement des
pratiques de l'éducation populaire, aux actions locales en faveur de la jeunesse
ainsi qu'à la formation des cadres bénévoles du mouvement sportif. C'est, il ne
faut pas l'oublier, une des vocations des centres régionaux d'éducation
populaire et de sports. Au niveau des infrastructures, le CREPS de Mâcon est
reconnu pour la qualité de ses équipements et dispose d'une importante capacité
d'innovation et de réactivité propre à sa taille et à sa structure.
L'établissement est d'ailleurs certifié ISO 9001. Économiquement viable, le
CREPS dispose d'un budget de structure excédentaire qui lui permet de financer
les travaux d'entretien et de rénovation sur ses fonds propres. Les activités
du CREPS de Mâcon, qui rayonne sur quatre départements, répondent aux missions
dévolues à ces établissements. Le centre participe au perfectionnement et au
suivi des sportifs de haut niveau, il est lié par conventions et partenariats à
plusieurs fédérations nationales - aviron, roller, boxe, natation - qui y
trouvent un cadre de travail idéal sur les bords de la Saône. En matière de
formation, il accueille depuis 1995, en stage de formation professionnelle
initiale, l'ensemble des personnels d'inspection et les personnels techniques et
pédagogiques issus des concours de recrutement - inspecteurs, professeurs de
sport et conseillers d'éducation populaire et de jeunesse. Il assure la
préparation au concours de la fonction publique et propose des formations
professionnelles aux métiers du sport et de l'animation. J'ajoute que le
CREPS de Mâcon est spécialisé dans le sport pour les personnes atteintes de
handicap, auquel il est parfaitement accessible. La crainte est donc grande
pour les élus locaux et les responsables sportifs et associatifs de voir
disparaître un outil performant, doté d'un personnel très compétent et qui peut
être mobilisé pour répondre aux ambitions que vous avez fixées pour le sport de
haut niveau. Je souhaite donc vivement que les activités de ce centre, qui
bénéficie d'une dynamique, d'un savoir-faire et de l'expérience unique de ses
cadres puissent être pérennisées sur le site actuel. Je vous demande, monsieur
le secrétaire d'État, de bien vouloir envisager d'ouvrir la concertation avec
les responsables locaux sur l'avenir du CREPS du Mâconnais et du
Lyonnais. M. le président. La parole est à M. Bernard
Laporte, secrétaire d'État chargé des sports. M. Bernard
Laporte, secrétaire d'État chargé des sports. Monsieur Gérard
Voisin, vous appelez mon attention sur l'avenir du CREPS de Mâcon dans le cadre
de la réorganisation du réseau de ces établissements, annoncée en décembre
dernier. L'ambition du Gouvernement est de faire en sorte que les CREPS
retrouvent leur mission prioritaire, qui était essentiellement une mission de
haut niveau. Une étude d'évaluation représentant les divers acteurs du monde du
sport, de la jeunesse et de l'éducation populaire a été conduite au cours des
derniers mois sur les vingt-quatre CREPS existants. Elle nous a montré qu'une
dizaine d'entre eux ne répondent plus à cette vocation du sport de haut niveau.
Nous voulons organiser la politique sportive au travers de l'INSEP, que nous
réformons actuellement, que nous développerons en termes de recherche,
d'excellence, de performance et d'innovation ; nous voulons décliner cette
stratégie au niveau des quatorze CREPS restants. Il n'est pas question de
laisser tomber les CREPS. Nous allons les réorienter. Ils n'auront plus le label
CREPS. Celui de Mâcon, que vous citiez, ne comporte aucun pôle espoir et surtout
aucun pôle France. Il n'est donc pas axé sur le haut niveau. Nous voulons, en
collaboration avec les collectivités territoriales, trouver un accord pour
qu'elles le reprennent. Même si son budget est excédentaire, il ne faut pas
oublier que c'est l'État qui paie les quarante-quatre agents et qui entretient
le site. J'ai demandé au préfet de région de conduire une concertation avec les
collectivités territoriales et le mouvement sportif local avant d'envisager au
mieux son avenir. Il y a une unité de reclassement concernant tout le
personnel. Nous l'avons déjà fait pour l'INSEP dont aucun personnel ne se plaint
de son reclassement. Nous le ferons pour le personnel de tous les CREPS, dont
celui de Mâcon. Je vous demande de croire en ma volonté de faire en sorte
qu'il y ait toujours du sport dans ces établissement. Ms on ne peut
raisonnablement continuer à dire au CREPS de Mâcon que c'est un centre de sport
de haut niveau alors que l'on n'y trouve aucun sportif de haut niveau. Notre
politique vise à passer de 15 000 athlètes de haut niveau à 5 000 : l'objectif
de 15 000 était surréaliste et coûtait très cher, pour peu de résultats - on le
voit lors des Jeux olympiques et aux performances réalisées par les autres
équipes de France non olympiques. Le sport de haut niveau avait besoin de
réforme. Le fait de supprimer quelques CREPS fait partie de
celle-ci. M. le président. La parole est à M. Gérard
Voisin. M. Gérard Voisin. Monsieur le secrétaire d'État,
vous comprendrez bien que je ne peux aller dans votre sens. Nous nous sommes
aperçus depuis longtemps que dans les CREPS, le " p " de physique est devenu le
" p " de populaire. Comment ces établissements peuvent-ils être " abandonnés "
par l'État ? Nous connaissons la difficulté de rassembler localement les
collectivités territoriales pour prendre en main un tel outil, pourtant si
nécessaire. Si ce CREPS de Mâcon, sans conteste le plus performant - je le
dis sans flagornerie - en Lyonnais-Mâconnais, disparaît, tous les autres
alentour disparaîtront également, jusqu'à celui de Vichy, sauf erreur de ma
part. Que restera-t-il en Bourgogne du Sud ? Ce sera une catastrophe. Je
terminais ma question, en souhaitant que s'instaure une véritable concertation
existe, y compris avec les personnels. En effet les collectivités territoriales
ne descendent pas toujours dans ce genre de débat à la rencontre de celles et
ceux qui, depuis 1966, en ce qui concerne le CREPS de Mâcon, font vivre de façon
remarquable la préparation sportive, la préparation d'éducation populaire et de
jeunesse. Une visite de votre part, monsieur le secrétaire d'État, nous
honorerait. M. le président. La parole est à M. le
secrétaire d'État. M. Bernard Laporte, secrétaire d'État.
Monsieur le député, la concertation a déjà eu lieu, mais je me déplacerai et
je rencontrerai les représentants des collectivités territoriales. Je vous le
redis : il n'est pas question d'abandonner les CREPS, mais de les réorganiser.
Nous devons être capables de trouver ensemble une solution et même de les "
embellir " en quelque sorte. S'ils n'accueillent plus de sportifs de haut
niveau, ce n'est pas pour autant qu'il ne doit plus y avoir de sport.
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