Texte de la QUESTION :
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Mme Martine Carrillon-Couvreur attire l'attention de M. le ministre auprès du Premier ministre, chargé de la mise en oeuvre du plan de relance, sur le développement du circuit de Nevers-Magny-Cours et l'avenir du grand prix de France de formule 1. Il est annoncé la construction d'un nouveau circuit dans la région parisienne pour accueillir ce grand prix. Celui-ci coûterait entre 120 et 150 millions d'euros. Elle lui demande donc si, au regard de la crise, ce projet est toujours à l'étude alors qu'il existe déjà un circuit, celui de Nevers-Magny-Cours, qui est « grenellement compatible », qui est homologué aux normes de la formule 1, qui ne suscite aucune opposition de la part des populations locales, qui présente l'avantage d'être accessible, et dont les collectivités locales entendent poursuivre l'aménagement. Elle rappelle que le maintien des futurs grands prix de France de formule 1 sur le circuit de Nevers Magny-Cours, dans le cadre du projet de développement du site intitulé Magny-Cours 2, constitue la solution économiquement et durablement la plus adaptée. Cela conforterait les 425 emplois des 10 entreprises du pôle performance, installé sur le technopôle de Magny-Cours, les 3 925 emplois de la filière automobile de la Nièvre et le centre de recherche constitué autour de l'école d'ingénieurs. Ce maintien bénéficiera également à l'ensemble de l'industrie automobile nationale, qui subit aujourd'hui de plein fouet la crise. C'est pourquoi elle l'interroge sur les intentions du Gouvernement concernant le développement du circuit de Nevers-Magny-Cours.
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Texte de la REPONSE :
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PERSPECTIVES DU CIRCUIT AUTOMOBILE DE NEVERS-MAGNY-COURS M. le président. La parole est à Mme Martine
Carrillon-Couvreur, pour exposer sa question, n° 591, relative aux perspectives
du circuit automobile de Nevers-Magny-Cours. Essayez de battre le record du
tour, ma chère collègue, cela nous arrangerait ! (Sourires.)
Mme Martine Carrillon-Couvreur. Avant de m'y employer,
je veux dire à Mme la ministre de la santé et des sports qui nous quitte, que
j'aurais aimé lui poser ma question, puisqu'elle connaît bien mon département et
qu'elle s'est rendue à Magny-Cours. M. le président. Votre
question ne lui était pas adressée, madame la députée, mais au ministre chargé
du plan de relance. Mme Martine Carrillon-Couvreur. Ce
territoire aurait bien mérité la présence de Mme Bachelot dans l'hémicycle
! C'est donc à vous, monsieur le ministre de l'éducation nationale, que je
vais parler du circuit de Nevers-Magny-Cours, ce qui est pour le moins original,
pour vous comme pour moi. M. Christian Paul. Ce n'est pas
sérieux ! (Il quitte l'hémicycle.) Mme Martine
Carrillon-Couvreur. Depuis 1991, ce circuit accueillait le grand prix
de France de formule 1. La Fédération française du sport automobile s'étant
retirée de l'organisation de cette épreuve, la manche française du championnat
du monde ne se disputera pas dans notre pays en 2009. Pour répondre à
l'évolution des normes correspondant au standard de la formule 1, deux projets
se sont constitués. D'un côté, il y a Flins, avec un investissement public
de l'ordre de 120 millions d'euros, auxquels il faut ajouter le financement
public des infrastructures ce qui porterait le coût total à plus de 430 millions
d'euros. Alors que ce projet est loin de faire l'objet d'un consensus, tous les
moyens sont mis en oeuvre pour qu'il se réalise. Un amendement visant à
accélérer sa réalisation a été déposé, mais finalement rejeté, malgré le soutien
du Gouvernement. Des négociations ont été menées au plus haut niveau de l'État
pour alléger le coût de l'organisation du grand prix de formule 1. De
l'autre, il y a le circuit de Nevers-Magny-Cours déjà homologué aux normes de la
formule 1. Sa modernisation a le soutien des populations locales. Ce circuit
offre l'avantage d'être accessible par une autoroute en voie d'achèvement. "
Grenellement compatible ", il s'accompagne d'un technopôle en développement, qui
travaille sur les véhicules de demain en lien avec une école d'ingénieurs de
renommée internationale. À cet environnement, s'ajoute la présence d'une filière
industrielle spécialisée dans le domaine de l'automobile. Ma question est la
suivante : au moment où la filière automobile subit, dans l'ensemble de la
France, des attaques sans précédent, comme Valeo à Nevers, au moment où notre
pays a besoin de recettes - le Grand Prix génère des retombées de 50 millions
d'euros, soit 10 millions de TVA pour les caisses de l'État -, au moment où les
finances publiques sont appelées à soutenir fortement notre économie sur tout
notre territoire, au moment où le Gouvernement souhaite que la dépense publique
soit orientée vers des investissements prêts à démarrer et non dispendieux,
va-t-il oeuvrer pour le retour d'un grand prix en France dès 2011, donc soutenir
le projet de Magny-Cours II, le seul qui, dans sa cohérence globale, est en
mesure d'accueillir cette épreuve mondiale ? Si vous vous engagez dans cette
voie, vous ferez gagner du temps à la France, puisque ce circuit fonctionne
déjà, que son technopôle est efficient et que son réseau de formation est
reconnu. Vous ferez gagner de l'argent à la France, puisque Magny-Cours II
coûtera nécessairement moins cher que toute autre création ex nihilo.
Enfin, vous enverrez un signe fort en direction de la filière automobile,
qui subit la crise avec violence. Vous associerez ainsi la relance économique à
l'aménagement industriel du territoire. M. le président. La
parole est à M. Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale. M.
Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale. Madame
Carrillon-Couvreur, je dois reconnaître que je ne suis pas spécialiste de la
formule 1. Sans doute le Premier ministre, amateur de ce sport, Mme la ministre
de la santé, qui connaît bien votre territoire, ou encore M. Devedjian
auraient-ils été mieux habilités à vous répondre. Je vais néanmoins vous
faire part de la réponse qui m'a été transmise par les services du ministre en
charge de la mise en oeuvre du plan de relance. Depuis 1991, le circuit de
Magny-Cours accueille le Grand Prix de France de formule 1. Toutefois,
aujourd'hui, cette infrastructure ne répond plus aux besoins actuels en matière
de sport automobile. Elle subit une désaffection du public, liée notamment à
l'insuffisance des capacités hôtelières. Ainsi, la FFFA, la Fédération française
du sport automobile, a décidé de suspendre l'inscription du Grand Prix de France
au calendrier 2009, dans la mesure où les conditions de réussite ne lui
semblaient pas toutes réunies. Le circuit de Magny-Cours avait lui-même
remplacé les infrastructures vieillissantes - elles n'étaient plus aux normes -
du circuit Paul Ricard du Castellet, qui a accueilli le Grand Prix de France de
formule 1 jusqu'en 1990. Pour autant ce dernier circuit a été racheté en 1999,
et transformé en une piste ultramoderne, réservée aux essais privés de formule
1, de sport-protos ou de véhicules de série. Le complexe comprend aussi une
piste d'atterrissage pouvant accueillir des jets, et un circuit de karting, qui
propose des stages de pilotage. Cet exemple illustre bien les possibilités de
transformation d'un circuit vieillissant en une infrastructure réussie et
rentable. Il montre que la construction d'un nouveau circuit à Magny-Cours à la
fin des années quatre-vingt-dix ne s'est pas faite au détriment de celui du
Castellet ; au contraire, elle s'est accompagnée d'une reconversion réussie de
ce dernier. Le texte que je vous lis contient un nombre effarant de fautes
d'orthographe, et je les corrige au fur et à mesure. M. le
président. Vous retrouvez votre vocation première, monsieur le ministre
! (Sourires.) M. Xavier Darcos, ministre de
l'éducation nationale. Conscient des enjeux économiques que représente ce
circuit pour le territoire nivernais, le Gouvernement est, bien entendu,
favorable au projet de modernisation et de développement du circuit automobile,
intitulé " Magny-Cours II ", qui vise à maintenir le Grand Prix de France de
formule 1 à Magny-Cours. Cela n'exclut pas, pour autant, que les initiatives
d'autres collectivités, susceptibles de répondre aux besoins actuels en matière
de sport automobile et de réunir les meilleures conditions d'accueil des futurs
Grand Prix de France de formule 1, recueillent également le soutien du
Gouvernement. Madame la députée, quelles que soient les perspectives, le
circuit de Magny-Cours sera donc modernisé, soit pour y maintenir le Grand Prix,
soit pour une reconversion complète. Soyez assurée du soutien du Gouvernement
aux élus nivernais pour accompagner ce changement. M. le
président. La parole est à Mme Martine
Carrillon-Couvreur. Mme Martine Carrillon-Couvreur. Je
remercie M. le ministre de m'avoir répondu, même si, comme il l'a avoué, il ne
connaît pas précisément le sujet. N'ajoutons pas aux fautes d'orthographes
une faute économique et écologique en soutenant un autre projet que celui de
Magny-Cours II ! Aujourd'hui, la France dispose d'un équipement qui, après sa
seconde phase de rénovation, pourra accueillir une grande manifestation
sportive, mais favorisera également le maintien et le développement d'emplois
dont nous avons bien besoin. Merci de transmettre ce message, monsieur le
ministre.
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