Texte de la QUESTION :
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M. Michel Lezeau alerte Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'inquiétude et le mécontentement de nombreux étudiants de l'université "des Tanneurs" à Tours. Depuis plus d'un mois, une minorité d'étudiants bloque l'accès de l’université. Ce mouvement de « grève étudiante » se radicalise de jour en jour : violences verbales et agressivité physique sont désormais de mise au sein de ce mouvement. Les dégradations commises dans les locaux se font plus nombreuses chaque jour, et il existe une réelle inquiétude quant aux répercussions éventuelles des frais de remise en état sur le montant des inscriptions l'an prochain. "Les Tanneurs" semblent, par ailleurs, être le quartier général de cette « lutte » : ainsi voit-on de nombreuses personnes, non étudiantes, s'y exprimer sur de nombreux sujets dits de société. Ce n'est pas aux étudiants à « débloquer » leur université. Ce n'est pas à eux d'essuyer les pots cassés, ce n'est pas à eux encore d'affronter la violence des personnes engagées dans la « lutte ». Est-il enfin besoin de signaler l'urgence dans laquelle se trouvent les étudiants ? Certains d'entre eux n'ont presque pas eu cours du semestre et s'inquiètent, à juste titre, de la validation de leur année. Dans ces conditions, il lui demande les mesures urgentes qui pourraient être prises pour remédier à cette situation pénalisante.
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Texte de la REPONSE :
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MOUVEMENTS À L'UNIVERSITÉ DE TOURS Mme la présidente. La parole est à M. Michel
Lezeau, pour exposer sa question, n° 701, relative aux mouvements à l'université
de Tours. M. Michel Lezeau. Madame la présidente, ma
question porte sur l'inquiétude et le mécontentement de nombreux étudiants de
l'Université des Tanneurs à Tours. Depuis plusieurs mois, une minorité
d'étudiants - vrais et faux - bloque l'accès de cette université. Ce mouvement
de " grève étudiante " se radicalise de jour en jour : violences verbales et
agressivité physique sont désormais de mise. Les dégradations commises dans les
locaux sont plus nombreuses chaque jour, et il existe une réelle inquiétude
quant aux répercussions des frais de remise en état sur le montant des
inscriptions l'an prochain. Le site des Tanneurs semble par ailleurs être le
quartier général de cette lutte : ainsi voit-on de nombreuses personnes non
étudiantes s'y exprimer sur de nombreux sujets dits de société. Ce n'est pas
aux étudiants de débloquer leur université ni de payer les pots cassés, non plus
que d'affronter la violence des personnes engagées dans la " lutte ". Est-il
besoin de signaler l'urgence dans laquelle ils se trouvent ? Certains d'entre
eux n'ont presque pas eu cours de tout le semestre et s'inquiètent à juste titre
de la validation de leur année. Pour la première fois, j'ai reçu un collectif de
parents qui ne supportent plus que leurs enfants soient pris en otages et qui ne
peuvent, pour certains d'entre eux, assumer financièrement une année
supplémentaire si la présente était perdue. Quelles mesures urgentes
pourraient être prises pour remédier à cette situation pénalisante
? Mme la présidente. La parole est à M. Martin Hirsch,
haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, haut-commissaire à
la jeunesse. M. Martin Hirsch, haut-commissaire aux
solidarités actives contre la pauvreté, haut-commissaire à la jeunesse.
Monsieur le député, d'abord, je vous prie d'excuser Valérie Pécresse, qui
préside en ce moment le comité pour l'énergie atomique, prévu de longue date.
Toutefois, vous avez pu constater qu'elle a eu l'occasion, dans le cadre des
questions au Gouvernement d'hier après-midi, de condamner à nouveau les actes de
violence commis à l'encontre des personnes et des biens, les blocages et les
séquestrations, et de réaffirmer l'urgence de rétablir une situation
normale. En outre, elle a souligné à juste titre la plus grande fragilité des
étudiants qui, ne pouvant s'appuyer sur un réseau familial ou relationnel,
avaient prévu de travailler au mois de juin pour gagner un peu d'argent, ou qui,
devant s'inscrire pour la rentrée de septembre, ne peuvent pas fournir les
résultats qu'on leur demande, ou encore qui, bénéficiant d'une bourse sur neuf
mois, vont se trouver privés de ressources et de chambre. Ceux-là sont les plus
en difficulté. À Tours, seul le site des Tanneurs a connu de fortes
perturbations. Toutefois, Valérie Pécresse vous assure que tous les moyens ont
été mis en oeuvre pour assurer le maximum de chances de réussite aux étudiants
et le maximum de sécurité pour tous. Avant les vacances universitaires, le
président de l'université a organisé un vote électronique qui, à plus de 70 %, a
été favorable à la reprise des cours. Il a veillé à ce que les rattrapages
soient immédiatement organisés. À l'UFR de droit, par exemple, tous les cours en
retard avaient été rattrapés avant les vacances. Pour les autres sites,
parfois plus fortement perturbés, le président de l'université a permis que 70 %
des cours en moyenne soient assurés : aujourd'hui, grâce à son implication, ils
sont dispensés dans d'autres locaux afin de donner aux étudiants toutes les
chances de réussir leur année. La ministre l'a dit, les situations seront
ensuite examinées au cas par cas pour permettre à tous les étudiants, notamment
aux bénéficiaires de bourses ou de logements CROUS, de faire face à l'éventuel
report de quelques jours des examens.
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