FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 82975  de  M.   Morel-A-L'Huissier Pierre ( Union pour un Mouvement Populaire - Lozère ) QE
Ministère interrogé :  Défense
Ministère attributaire :  Défense
Question publiée au JO le :  06/07/2010  page :  7459
Réponse publiée au JO le :  07/09/2010  page :  9667
Rubrique :  défense
Tête d'analyse :  armée
Analyse :  Afghanistan. missions. statistiques
Texte de la QUESTION : M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre de la défense sur la mission des 500 militaires et gendarmes français engagés en Afghanistan pour aider l'armée et la police afghane à devenir autonome. Il souhaiterait connaître les résultats de cette mission engagée il y a plusieurs années.
Texte de la REPONSE : Le dispositif militaire français engagé dans le cadre des opérations en Afghanistan se compose de près de 4 000 militaires des armées et de la gendarmerie. Il a notamment pour objectif de soutenir la montée en puissance de l'armée nationale afghane (ANA) et de la police nationale afghane (ANP) afin qu'elles puissent reprendre à leur compte les missions de sécurisation du pays. La France accompagne depuis 2002 la montée en puissance de l'ANA en assurant la formation des officiers, en participant à la formation des commandos et en conseillant les unités afghanes sur le terrain dans le cadre des OMLT (opérational mentoring and liaison teams). Les OMLT sont des équipes de conseillers et instructeurs intégrées dans les unités opérationnelles de l'armée afghane, qu'elles accompagnent et conseillent dans toutes leurs missions, à l'instruction ou au combat. Leur équivalent au sein de la police afghane sont les POMLT (Police opérational mentoring and liaison teams). La France fournit actuellement 6 équipes OMLT composées de 290 militaires. Elles accompagnent la majeure partie de la 3èn'e brigade du 201 » corps de l'ANA dont la zone de responsabilité inclut la zone d'action française de Kapisa-Surobi. Une équipe est déployée, jusqu'à l'automne 2010, en Oruzgan auprès de la 4e brigade du 205e corps de l'ANA, au côté des militaires néerlandais qui opèrent dans cette zone. Une OMLT française supplémentaire sera mise en place d'ici à octobre 2010. Avec cet effectif, la France est aujourd'hui le Sème contributeur d'OMLT derrière les États-Unis et la Grande-Bretagne. Par ailleurs, le détachement français « Epidote », qui mobilise 65 militaires français, assiste les militaires afghans pour la formation des officiers de l'ANA afin de renforcer le niveau d'encadrement et consolider la motivation du personnel servant au sein de l'armée nationale afghane. La mission « Epidote » forme 5 000 stagiaires par an. Ce dispositif a conduit à la création de l »Afghan Defense Université qui comporte : le Command and Général Staff Course, pris en charge par la France. Ce stage est l'équivalent du diplôme d'état-major français ; le Kandak Commander Course, auquel participe la France ; le High Command and Staff Course mis en oeuvre par la France. Ce stage est l'équivalent du Collège interarmées de défense français. L'école des officiers (Officer Training Brigade) forme également d'anciens moudjahiddin intégrés dans l'ANA, ainsi que les chefs de section et les commandants de compagnie. Le détachement « Epidote » comprend en outre une équipe au sein de l'école logistique (Branch School Combat Service Support), en association avec l'Allemagne, et une équipe intégrée dans l'école du renseignement (Intelligence School), sous la responsabilité des États-Unis. Vingt-cinq militaires français participent également à la formation des commandos afghans au sein de l'Afghan Commando School, qui ne relève pas de la mission « Epidote ». Ce dispositif de conseil et de formation de l'ANA sera renforcé par le déploiement d'une centaine d'instructeurs supplémentaires d'ici la fin de l'année 2010, pour permettre de créer une école afghane des blindés ainsi que de densifier la participation française dans les autres organismes de formation. En complément, la France va créer aux Émirats Arabes Unis un centre de formation des sous-officiers de l'ANA.50 instructeurs français y formeront 3 promotions. La première promotion d'environ 1 000 sous-officiers entamera sa formation en octobre 2010. S'agissant de l'accompagnement opérationnel et de la formation des forces de police afghanes, le dispositif mis en place mobilise 150 gendarmes français. Pleinement intégrée à la Force internationale d'assistance et de sécurité, cette participation relève de la Force de gendarmerie européenne. Dans le cadre du plan de campagne de la task force française qui s'articule autour de la brigade La Fayette, 100 gendarmes des POMLT conseillent 927 policiers de l'ANP en zone Kapisa-Surobi. 4 POMLT sont affectés auprès de la police locale de Tagab, Nijrab et Tora, la Sème POMLT conseillant le commandement provincial de la police à Mahmud-e-Raqi (chef lieu de la Kapisa). S'agissant de la formation des forces de police, 40 gendarmes français sont engagés dans les deux centres régionaux de formation des policiers, situés à Mazar-e-Sharif. Le premier centre régional vient d'achever la formation de 246 sous-officiers et de 50 officiers. Deux autres promotions (200 sous-officiers et 200 officiers) sont attendues. Le centre régional de logistique peut accueillir 500 stagiaires depuis juillet dernier. 250 sous-officiers et 150 officiers y suivront une formation de, respectivement 14 et 22 semaines. Enfin, une école de gendarmerie est en cours de création dans le Wardak, dans le district de Nefkh (à 75 kilomètres au sud de Kaboul), qui intégrera à terme 40 gendarmes instructeurs français. Au final, le dispositif mis en oeuvre par la France est cohérent et donne de bons résultats. En zone Kapisa-Surobi, l'action des OMLT et POMLT permet une synergie parfaite des forces françaises déployées avec celles des forces de sécurité afghanes.
UMP 13 REP_PUB Languedoc-Roussillon O