FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 86901  de  M.   Morel-A-L'Huissier Pierre ( Union pour un Mouvement Populaire - Lozère ) QE
Ministère interrogé :  Espace rural et aménagement du territoire
Ministère attributaire :  Espace rural et aménagement du territoire
Question publiée au JO le :  31/08/2010  page :  9417
Réponse publiée au JO le :  23/11/2010  page :  12896
Rubrique :  aménagement du territoire
Tête d'analyse :  zones urbaines
Analyse :  exode. statistiques
Texte de la QUESTION : M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire sur l'exode urbain. Il souhaiterait connaître la catégorie socioprofessionnelle des personnes choisissant de quitter la ville pour les zones rurales.
Texte de la REPONSE : Les flux migratoires continuent d'être soutenus. Entre 2001 et 2006, 10 % de la population de France métropolitaine a changé de département de résidence. Entre 2001 et 2006, on décompte 1 233 600 personnes qui ont quitté l'urbain pour le rural cinq ans auparavant, en majorité des actifs (56,7 %), des retraités (16,6 %) et d'autres personnes sans activité professionnelle (26,7 %). Dans la même période environ 925 200 personnes ont quitté le rural pour l'urbain. Il en résulte un solde apparent de ces échanges migratoires de près de 308 400 personnes en faveur de l'espace rural. Les actifs représentent alors 60 % de ces mouvements nets, les retraités 36,7 % et les autres inactifs 3,3 %. Ces chiffres globaux masquent des mouvements par âge très différents, les jeunes de 17-18 ans partent vers Paris et les grandes villes de Province, et l'interprétation sur le poids des actifs se doit d'être prudente. En effet, des études de l'Insee par âge fin mettent en évidence un poids important de migrations d'actifs en fin de cycle d'activité avec des conjoints retraités ou non. De plus, les migrations de population comprise entre 25 et 40 ans sont très nombreuses dans le périurbain à la périphérie de Paris et des grandes villes. Deux études de l'Insee (La France et ses régions, juin 2010 : les échanges de populations entre zones d'emploi et attractivité des territoires : 14 types de zones d'emploi) permettent de cerner les profils des personnes migrant, en particulier dans les espaces ruraux. Ces derniers sont eux-mêmes de types très hétérogènes sur l'ensemble du territoire et recèlent des facteurs d'attractivité qui attirent des populations d'âges et de catégories sociales différents. Une grande partie du nord de la France, celle qui est plus particulièrement marquée par son passé industriel, est affectée par la baisse de sa population depuis la fin des années 1970. Le solde migratoire est négatif, quels que soient l'âge et la catégorie socioprofessionnelle. Ces territoires sont très exposés au vieillissement de la population. Entre 1999 et 2006, le taux de vieillissement (rapport entre le nombre de personnes de 60 ans et plus et celui des moins de 20 ans) augmente de 3 points, alors qu'il est stable sur l'ensemble de la France, et la part des retraités est également en hausse. Certaines zones enregistrent des arrivées et retours plus tardifs après le départ des jeunes aux âges d'études. C'est le cas des zones rurales de l'Ouest ainsi que de nombreux petits pôles urbains. Dans ces zones, les départs aux âges d'études sont suivis d'une immigration faible jusque vers 50 ans, le solde migratoire devenant alors sensiblement positif jusqu'à 65 ans. Le taux de vieillissement, en baisse depuis 1999, reste toutefois élevé en 2006. Les retraités représentent plus du tiers de la population de plus de 15 ans. Vers le sud de la France, dans une trentaine de zones d'emploi de type « rural à orientation présentielle », la population, qui a stagné du début des années 1960 à la fin des années 1990, croît depuis. Le solde migratoire est positif et élevé entre 2001 et 2006. Les retraités ne sont pas les seuls à s'installer sur ces territoires, des artisans, des employés, des professions intermédiaires et des cadres viennent également y habiter. Ainsi, le taux de vieillissement a fortement diminué sur la période récente, même s'il reste encore élevé en 2006. Dans cet espace, l'agriculture est encore bien présente, mais laisse peu à peu sa place aux métiers de la construction, de la santé et des services de proximité. La forte capacité d'accueil touristique, la part importante des résidences secondaires et la faible mobilité des actifs font de ces zones des territoires tournés vers l'économie présentielle. Enfin, des zones d'emploi, situées pour la plupart dans le bassin méditerranéen, se caractérisent par un essor démographique continu depuis 1962. La situation géographique en fait une destination privilégiée pour les touristes, les retraités, mais aussi pour les actifs, cadres, professions intermédiaires ou employés. La population active y a fortement augmenté entre 1999 et 2006, les nombreuses créations d'entreprises et l'importante mobilité des établissements lui permettent de travailler sur place. Ainsi, les mouvements migratoires vers les espaces ruraux sont importants, cependant les départs du rural vers l'urbain sont souvent également d'ampleur importante, notamment aux âges d'étude mais également des actifs vivent dans le rural et vont travailler en couronne périurbaine ou en centre-ville de petites aires urbaines. Le rural est fortement influencé par l'urbain (« La France et ses régions : occupation du sol et mobilités » [Insee]). L'espace rural concentre 18 % de la population et 22 % des actifs occupés. Les aires urbaines accueillent 34 % d'actifs venant du rural. L'étude de l'Insee distingue trois types de rural : une majorité des ruraux (54 %) vivent à proximité des grandes aires urbaines. Le rural dit « isolé » ne concerne que 4 % des ruraux. 83 % de ses actifs travaillent en milieu rural, il se caractérise aussi par un temps d'accès aux équipements très long qui s'explique par leur géographie, souvent des territoires très montagneux.
UMP 13 REP_PUB Languedoc-Roussillon O