14ème législature

Question N° 2236
de M. Franck Reynier (Union des démocrates et indépendants - Drôme )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social
Ministère attributaire > Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social

Rubrique > emploi

Tête d'analyse > politique de l'emploi

Analyse > chômage. hausse. lutte et prévention.

Question publiée au JO le : 29/10/2014
Réponse publiée au JO le : 29/10/2014 page : 8036

Texte de la question

Texte de la réponse

POLITIQUE DE L'EMPLOI


M. le président. La parole est à M. Franck Reynier, pour le groupe de l'Union des démocrates et indépendants.

M. Franck Reynier. Ma question s'adresse à M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.

Monsieur le ministre, soyons honnêtes, nous nous trouvons dans une situation d'échec. Vous dressiez vous-même ce constat, vendredi dernier, après l'annonce, au mois de septembre, d'une nouvelle hausse du chômage.

Pis, vous n'annoncez aucune amélioration avant la fin de l'année 2015, alors même que le chômage brise chaque jour des vies et des familles entières.

Pourtant, le 9 septembre 2012, le Président de la République promettait d'inverser la courbe du chômage en une année seulement.

M. Christian Jacob. Le menteur !

M. Franck Reynier. En vous raccrochant à votre boîte à outils, aux seuls contrats de génération et aux emplois d'avenir, vous n'avez pas lancé de véritable bataille pour l'emploi.

Mois après mois, votre échec n'en est que plus retentissant, car la hausse sans précédent du chômage n'est que la conséquence de la politique que vous menez. Nous vous avions, pourtant, fait des propositions.

Mais vous avez refusé de revenir sur la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires, qui a porté un coup terrible au pouvoir d'achat de plus de neuf millions de Français.

Vous avez asphyxié la France d'impôts et mis l'économie à l'arrêt en vous attaquant à des secteurs vitaux pour l'emploi comme les services à la personne ou le bâtiment.

Où sont le choc de simplification, le choc de compétitivité et la grande réforme fiscale annoncée ? Vous devez adresser des messages à celles et ceux qui sont exclus du monde du travail comme à ceux qui peuvent développer l'activité.

Au groupe UDI, nous croyons aux ressources humaines de notre pays, comme nous croyons à la formation, à l'apprentissage ainsi qu'aux talents de nos chefs d'entreprise.

Alors oui, monsieur le ministre, vous êtes en échec. Dites-nous ce que vous comptez enfin faire pour engager une vraie bataille pour l'emploi. (Applaudissements sur les bancs du groupe UDI.)

M. le président. La parole est à M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.

M. François Rebsamen, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Monsieur le député, quel constat pouvons-nous faire ?

Depuis 1975, le produit intérieur brut de notre pays, c'est-à-dire sa richesse, a été multiplié par deux. Durant la même période, le nombre de chômeurs a, lui, été multiplié par quatre. Tout le monde y a pris sa part.

Le taux maximum de chômage – 10,8 % de la population active – a été atteint en 1996 ; il est aujourd'hui de 9,7 %. Et mon prédécesseur, en 2013, a fait baisser ce taux de 9,8 % à 9,7 %.

Face à cela, que faisons-nous ? ( « Rien ! »sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

Nous agissons sur deux fronts. Sur celui des entreprises d'abord, car il fallait leur redonner de la compétitivité, avec le crédit d'impôt compétitivité emploi qui nous a permis de redistribuer aux entreprises pour qu'elles reconstituent leurs marges afin de pouvoir embaucher, investir et développer l'apprentissage. Près de deux points de PIB vont ainsi être redistribués aux entreprises, parce que ce sont elles qui créent de l'emploi. J'ai également mobilisé les branches, notamment les industries métallurgiques et chimiques. Et, hier, les banques ont pris des engagements.

Nous agissons, ensuite, sur le front de l'emploi, à travers tous les dispositifs que nous avons mis en place. Grâce aux emplois d'avenir, nous avons ainsi pu limiter, voire faire diminuer très légèrement, le chômage des plus jeunes.

Il faut, vous l'avez dit, agir dans tous les domaines, qu'il s'agisse de l'apprentissage, de la formation ou de l'investissement. C'est ce que nous faisons tous ensemble : la lutte contre le chômage est une grande cause nationale.

Depuis quarante ans, le chômage ravage notre pays. Vous devriez prendre part, avec nous, à la lutte contre ce fléau. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC)