14ème législature

Question N° 3005
de Mme Odile Saugues (Socialiste, républicain et citoyen - Puy-de-Dôme )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Affaires étrangères
Ministère attributaire > Affaires étrangères

Rubrique > ordre public

Tête d'analyse > terrorisme

Analyse > lutte et prévention.

Question publiée au JO le : 17/06/2015
Réponse publiée au JO le : 17/06/2015 page : 5784

Texte de la question

Texte de la réponse

LUTTE CONTRE LE TERRORISME


M. le président. La parole est à Mme Odile Saugues, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

Mme Odile Saugues. Monsieur le ministre des affaires étrangères et du développement international, hier, le Tchad s'est ajouté à l'effroyable liste des pays touchés par les attaques terroristes de ces derniers mois. Nous condamnons les attaques perpétrées contre le commissariat général et l'école de police de N'Djamena, qui ont fait vingt-trois victimes. Nous adressons nos condoléances aux familles de celles-ci et notre sympathie à ce pays ami. La France, encore meurtrie par le souvenir des attentats perpétrés sur son sol au mois de janvier, participe résolument à la lutte contre le terrorisme et ses ramifications.

Mes chers collègues, oui, la lutte contre le terrorisme se déploie sur tous les fronts. Au Moyen-Orient, bien évidemment, avec la coalition qui lutte contre la barbarie de Daech voulant asservir les peuples syrien et irakien à son terrible joug, la France est pleinement mobilisée dans le cadre de l'opération Chammal. Au Sahel, nous sommes engagés avec nos alliés africains dans le dispositif Barkhane. Sur ces théâtres, nos forces se mobilisent en faveur de la sécurité internationale. Nous devons les saluer. En Libye, où certains groupes djihadistes, notamment Ansar al-Charia, s'organisent pour semer le chaos et commettre des attentats dans la région. Nous pensons notamment à l'attentat de janvier 2013 à In Amenas, qui a fait trente-sept victimes.

La lutte contre la menace djihadiste était à l'ordre du jour de la rencontre entre le Président de la République et son homologue algérien, le lundi 15 juin 2015. La France et l'Algérie ont établi une coopération très forte sur cette question. Elle nous est précieuse. Monsieur le ministre, dans ce contexte compliqué, pouvez-vous nous dire comment la France poursuit la mobilisation diplomatique internationale pour faire reculer la menace terroriste ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)

M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.

M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international. Madame la députée, vous avez évoqué le carnage qui s'est produit hier à N'Djamena. Horreur absolue et solidarité : plus de 20 morts, plus de 100 blessés, et les circonstances auraient pu rendre ces attaques encore plus ravageuses. De la part de toute l'Assemblée, du Gouvernement, du peuple français, je témoigne de notre grande solidarité à l'égard du peuple tchadien, extrêmement courageux, et des autorités tchadiennes.

Vous m'interrogez sur les moyens de lutter contre le terrorisme et, dans ce contexte, sur notre relation avec l'Algérie. Madame la députée, vous le savez fort bien, il faut mener une action à la fois sécuritaire et politique. L'action sécuritaire, c'est celle que nous menons en France contre les terroriste. C'est celle que nous avons menée lorsque, en conformité avec le droit international, les troupes françaises sont intervenues au Mali pour empêcher que les terroristes prennent l'ensemble du pays. C'est également l'enjeu de notre action, dans un autre contexte, en Centrafrique ou contre Boko Haram. Mais rien n'est possible sans une action politique. Partout, c'est une solution politique que nous devons rechercher, qu'il s'agisse de la Syrie, de la Libye, de l'Irak ou des autres territoires. Telle est la politique de la France.

Dans ce contexte, nous avons des relations exceptionnelles avec l'Algérie – j'ai pu le constater encore hier. Celles-ci sont positives sur tous les plans, mais en particulier dans le domaine sécuritaire. L'Algérie a énormément souffert du terrorisme et nous luttons côte à côte, avec nos amis algériens, contre celui-ci. C'est cela qu'il faut faire. La détermination des criminels est forte, mais la nôtre l'est encore plus. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)