14ème législature

Question N° 3174
de Mme Valérie Boyer (Les Républicains - Bouches-du-Rhône )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Famille, enfance, personnes âgées et autonomie
Ministère attributaire > Famille, enfance, personnes âgées et autonomie

Rubrique > sécurité sociale

Tête d'analyse > politique et réglementation

Analyse > réformes. perspectives.

Question publiée au JO le : 07/10/2015
Réponse publiée au JO le : 07/10/2015 page : 7804

Texte de la question

Texte de la réponse

SÉCURITÉ SOCIALE


M. le président. La parole est à Mme Valérie Boyer, pour le groupe Les Républicains.

Mme Valérie Boyer. Monsieur le Premier ministre, c'est aujourd'hui le soixante-dixième anniversaire de la Sécurité sociale, cette Sécurité sociale si appréciée des Français, mais qu'ils considèrent comme un système devenu complexe, opaque et même inégalitaire, alors qu'ils ont dépensé 715 milliards d'euros en 2013 pour assurer leur politique familiale, leur retraite et se soigner.

Le 24 septembre, votre ministre de la santé a présenté le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016. En 1945, l'heure était à la solidarité : qu'en est-il aujourd'hui ? Vous avez fait le choix de vous en prendre aux familles et aux professionnels de santé. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)

Pour mémoire, vous n'avez pas eu le courage de vous attaquer à la fraude sociale, qui s'élevait en 2013 à plus de 636 millions d'euros, soit l'équivalent de ce que vous prenez aux familles. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains.)

Depuis, c'est « silence, on taxe » !

Votre projet de loi devait rassembler les professionnels de santé, mais votre ministre, aveuglée par son idéologie, a réussi l'exploit de faire l'unanimité contre elle. Les cliniques souffrent, les laboratoires s'externalisent, les pharmacies font faillite, les infirmières sont épuisées et les médecins font grève. En minimisant le mouvement de grève des médecins qui se révoltent contre l'étatisation de la médecine libérale, vous les méprisez. Par idéologie, vous avez fait de la généralisation du tiers payant un étendard ; c'était inutile puisque les populations qui en ont besoin en bénéficiaient déjà.

De plus, avec la réforme menée après l'accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013, vous organisez le désengagement de l'assurance maladie obligatoire en faisant peser le poids financier sur des entreprises déjà exsangues, et en oubliant les plus fragiles, à savoir ceux qui ne sont ni salariés ni bénéficiaires des minima sociaux. Peut-être ces Français-là ne vous intéressent-ils pas !

Crise économique, vieillissement de la population, déficit record : vous étouffez la Sécurité sociale, qui a du mal à souffler ses bougies. Commémorer, c'est bien, mais comme l'a rappelé le président du parti Les Républicains, une véritable refondation du modèle social et économique s'impose. Alors, soyez courageux : pour son anniversaire, réconciliez les Français et la Sécurité sociale ! (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de la famille, de l'enfance, des personnes âgées et de l'autonomie.

Mme Laurence Rossignol, secrétaire d'État chargée de la famille, de l'enfance, des personnes âgées et de l'autonomie. Madame la députée, en cette journée du soixante-dixième anniversaire de la Sécurité sociale, vous auriez pu avoir des mots plus heureux à son égard ! Votre intervention n'a été que critique ; votre attachement à cette institution n'est pas crédible, tant vous en parlez mal et tant vous cherchez à en éloigner les Français. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.) Eux y sont particulièrement attachés !

Je vous prie d'excuser l'absence de Marisol Touraine qui, précisément, célèbre en ce moment cet anniversaire.

Vous nous parlez de la Sécurité sociale, et de son état actuel. Permettez-moi de vous dire, madame, que ce Gouvernement fait vivre la Sécurité sociale d'abord en redressant ses comptes. Le déficit a été réduit de 20 % depuis 2012 ; le régime des retraites sera à l'équilibre : cela n'était pas arrivé depuis dix ans ! Les chiffres sont là, les résultats sont visibles. Contrairement à vous, quand vous dirigiez ce pays, nous n'avons procédé à aucun déremboursement ! (Vives exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

Nous protégeons le niveau de soins de tous les Français, et nous assurons l'accès le plus large à la santé. Nous modernisons la Sécurité sociale, nous la protégeons, nous la défendons, y compris contre vous ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen. – Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)