14ème législature

Question N° 3335
de M. Patrick Bloche (Socialiste, républicain et citoyen - Paris )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Justice
Ministère attributaire > Justice

Rubrique > ordre public

Tête d'analyse > terrorisme

Analyse > victimes d'attentats. cellules psychologiques. prise en charge.

Question publiée au JO le : 18/11/2015
Réponse publiée au JO le : 18/11/2015 page : 9467

Texte de la question

Texte de la réponse

SOUTIEN AUX VICTIMES


M. le président. La parole est à M. Patrick Bloche, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

M. Patrick Bloche. Dans la nuit de vendredi à samedi, à peine trois heures après le début des terribles attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis, plusieurs lieux d'accueil ouvraient leurs portes aux personnes concernées. J'ai pu constater à la mairie du 11e arrondissement l'engagement total des équipes professionnelles et bénévoles de la Croix rouge et de la protection civile afin d'assurer la prise en charge de celles et ceux ayant survécu. Je tiens à saluer ici leur réactivité et leur dévouement. (Applaudissements su de très nombreux bancs.)

Dès le lendemain, les premières familles de victimes étaient accueillies dans les mêmes lieux ainsi qu'à l'École militaire afin de bénéficier d'un indispensable soutien psychologique grâce à une mobilisation toute particulière des équipes médicales du Samu. Le caractère exceptionnel de la tragédie induit un long et difficile travail d'identification qui n'est pas encore achevé. Il donnera progressivement à tous ces morts, au-delà de Paris et dans tous les territoires, un visage, une identité et une histoire.

Comment ne pas penser également à ces femmes et ces hommes, jeunes pour la plupart, qui luttent encore contre la mort grâce à l'engagement total de tous les personnels hospitaliers mobilisés dès la première heure ? Tandis que le deuil frappe tant de nos concitoyennes et de nos concitoyens, et tant de familles, tandis que celles et ceux qui resteront blessés dans leur chair mais aussi dans leur tête sont nombreux, pouvez-vous indiquer, madame la garde des Sceaux, comment le soutien aux victimes, expression du devoir de solidarité de la nation et illustration de la belle valeur républicaine de fraternité, sera durablement assuré ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen et sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)

M. le président. La parole est à Mme la garde des sceaux, ministre de la justice. (Huées sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains.)

Plusieurs députés du groupe socialiste, républicain et citoyen. Minable !

Mme Christiane Taubira, garde des sceaux, ministre de la justice. Comme toujours, monsieur le député Patrick Bloche, vous avez su trouver les mots à la fois d'une très grande décence et d'une très grande force pour parler de ces blessures profondes dont nous savons qu'elles resteront tenaces. Nous savons que le chagrin et le deuil de celles et ceux qui ont perdu une et parfois plusieurs personnes qu'ils aiment dureront longtemps. Dès vendredi soir, nous avons activé la cellule interministérielle d'aide aux victimes mobilisant les ressources humaines et logistiques des ministères de la justice, des affaires étrangères et de la santé ainsi que celles de la sécurité civile. Nous avons également mobilisé nos partenaires associatifs, notamment la fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs et l'union nationale des accueils des villes françaises dont le réseau couvre tout le territoire et qui a mobilisé ses ressources humaines afin de répondre aux besoins des victimes.

Nous avons également mobilisé l'association « Paris aide aux victimes » et la mairie de Paris a été très active, tout comme le fonds de garantie. Les 350 blessés ont aussi droit à nos services, ce à quoi nous sommes attentifs. 117 personnes décédées ont été identifiées et l'institut médico-légal, en coopération avec le parquet de Paris, procède activement aux dernières identifications aussi vite que les exigences de sécurité et d'attention à la sensibilité des familles le permettent. Dix-sept nationalités sont concernées. Nous avons perdu de très nombreux compatriotes et des personnes qui aiment Paris et s'y trouvaient ont péri à côté des nôtres. 7 000 appels ont été traités pendant tout le week-end et des parlementaires de toutes sensibilités ont relayé les inquiétudes de personnes de leur circonscription qui rencontraient des difficultés. Nous avons veillé à y répondre. Notre exigence restera durablement ce qu'elle a été tout le week-end afin d'assurer un soutien et un suivi personnalisé à toutes ces personnes dont la douleur durera très longtemps. (Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, républicain et citoyen, écologiste et radical, républicain, démocrate et progressiste.)

M. André Chassaigne. Très bien !