14ème législature

Question N° 3507
de Mme Valérie Boyer (Les Républicains - Bouches-du-Rhône )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Droits des femmes
Ministère attributaire > Droits des femmes

Rubrique > étrangers

Tête d'analyse > immigration

Analyse > droits des femmes. perspectives.

Question publiée au JO le : 14/01/2016
Réponse publiée au JO le : 14/01/2016 page : 126

Texte de la question

Texte de la réponse

AGRESSIONS SEXUELLES EN EUROPE


M. le président. La parole est à Mme Valérie Boyer, pour le groupe Les Républicains.

Mme Valérie Boyer. Monsieur le Premier ministre, je voulais vous demander votre soutien à la demande de grâce présidentielle formulée par les filles de Jacqueline Sauvage, avec le concours de maître Tomasini, et soutenue par de nombreux parlementaires.

M. Jean Glavany. Ce n'est pas le lieu pour cela !

Mme Valérie Boyer. Vous le savez, Jacqueline Sauvage est le symbole français des 134 femmes qui sont décédées en 2014 sous les coups d'un mari violent.

Mais, actualité oblige, comment ne pas réagir aux inquiétants événements qui se déroulent en Europe ? Les autorités allemandes ont recensé plus de 600 plaintes pour injures, agressions sexuelles et viols, pour la seule ville de Cologne, le soir du Nouvel An.

C'est grâce aux informations circulant sur internet que les langues des autorités se sont enfin déliées. Il a fallu attendre plusieurs jours pour que l'on apprenne que ces agressions ont été coordonnées et perpétrées par des étrangers et des migrants, qui sont accueillis par milliers en Allemagne.

M. Bernard Roman. Nous y voilà !

Mme Valérie Boyer. En Suède, on nous a caché viols et agressions dans les mêmes circonstances. Mais attention, pas d'amalgame ! Plutôt que de condamner avec la plus grande fermeté ces actes odieux, on les cache. On demande même aux femmes d'adapter leur tenue et leur comportement. C'est évident, si elles se sont fait agresser, c'est de leur faute, elles l'ont bien cherché !

À la lumière de ces événements, comment ne pas être choqué par le manque de réaction des autorités européennes ? Où sont les féministes ? Sommes-nous en train d'assister à l'avènement d'une nouvelle forme de terrorisme, un terrorisme sexuel où l'on considère les femmes comme du gibier ?

Les Français sont inquiets. D'après les statistiques de l'Organisation internationale pour les migrations pour 2015, 70 % des migrants sont des hommes, en grande majorité jeunes. Savons-nous pourquoi on accueille majoritairement des hommes et pas des familles ? Que deviennent leurs familles ? En France, qu'en est-il ?

Ces questions sont dérangeantes. Elles sont choquantes. Mais il serait irresponsable de ne pas les aborder avec franchise et transparence.

M. Guy Geoffroy. Très bien !

Mme Valérie Boyer. Monsieur le Premier ministre, nous aspirons tous à vivre dans une France apaisée. À l'heure où vous répartissez les migrants dans nos villes et nos campagnes, pouvez-vous nous dire quelles mesures sont prises concrètement pour que leur accueil se passe au mieux ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée des droits des femmes.

Mme Pascale Boistard, secrétaire d'État chargée des droits des femmes. Madame la députée, votre question mélange des sujets terribles, mais elle fait aussi beaucoup d'amalgames.

Je rappelle que le viol est dans notre pays considéré comme un crime…

Mme Valérie Boyer. En Allemagne aussi !

Mme Pascale Boistard, secrétaire d'État. …et il ne m'appartient pas ici de me substituer à mon homologue allemande.

M. Yves Censi. Mais vous pourriez au moins vous indigner !

Mme Pascale Boistard, secrétaire d'État. En revanche, et vous ne l'avez pas dit dans votre question, toutes les femmes et tous les hommes qui défendent les droits des femmes et luttent contre les violences faites aux femmes, sur ces bancs et ailleurs, se sont émus de cette situation.

Ces moments difficiles pour plusieurs centaines de femmes sont l'occasion pour nous, en France, de nous dire que ce gouvernement a fait une priorité de la lutte contre les violences faites aux femmes et a renforcé la lutte contre ce crime qu'est le viol, qui se produit encore trop souvent dans notre pays.

M. Claude Goasguen. Langue de bois !

Mme Pascale Boistard, secrétaire d'État. C'est grâce à notre détermination que ces violences reculeront encore dans notre pays.

M. Claude Goasguen. Ce n'est pas digne !

Mme Pascale Boistard, secrétaire d'État. Soyez à nos côtés au niveau européen pour obtenir une stratégie européenne sur les droits des femmes pour lutter contre les violences qui sont faites aux femmes en Europe.

M. Christian Jacob. Minable !

Mme Valérie Boyer. Lamentable ! Vous refusez de voir l'évidence !

Mme Pascale Boistard, secrétaire d'État. Aujourd'hui, nous avons besoin de tout le monde pour que les droits des femmes avancent en Europe. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)

M. Guy Teissier. Cette réponse n'est pas au niveau !