Question au Gouvernement n° 3576 :
chômage

14e Législature

Question de : M. Thierry Mariani
Français établis hors de France (11e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 3 février 2016


LUTTE CONTRE LE CHÔMAGE

M. le président. La parole est à M. Thierry Mariani, pour le groupe Les Républicains.

M. Thierry Mariani. Monsieur le Premier ministre, la saison des Molières approche, et je crois qu'en matière de distinctions théâtrales, avec un scénario bien ficelé et plein de rebondissements comme celui que nous présente votre gouvernement, c'est le Molière du meilleur scénario que celui-ci mérite ! En effet, chaque jour une nouvelle annonce, chaque jour un ministre progressiste qui propose une mesure, chaque jour des suggestions... Regardons les deux derniers actes : à l'approche d'une renégociation des règles d'indemnisation du chômage, Mme El Khomri et M. Sapin nous parlent de dégressivité des allocations-chômage, et, à l'acte précédent, Emmanuel Macron annonçait à Davos la fin des 35 heures grâce au projet de réforme du temps de travail et, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, ses propositions qui animent le débat, la presse, sont immédiatement enterrées – regardez par exemple le rapport Badinter qui a littéralement enterré la réforme du droit du travail.

Plusieurs députés du groupe socialiste, radical et citoyen. Bravo !

M. Thierry Mariani. Dès lors, monsieur le Premier ministre, les annonces de vos ministres sont démenties, et les propositions de l'opposition restent à ce jour sans suite : je pense, par exemple, à celle des régions qui demandent à prendre en charge l'accompagnement dans la recherche d'emploi.

Au final, notre pays détient, vous le savez, un triste record : trois millions cinq cent quatre-vingt-dix mille chômeurs. Alors que la plupart des pays européens voient leur chômage reculer, la courbe est loin de s'inverser en France. Au-delà des effets d'annonce, des coups de communication, des propositions peu orthodoxes de certains ministres, la comédie jouée par votre gouvernement laisse les Français de marbre. Que faites-vous réellement pour lutter contre le chômage ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains et sur plusieurs bancs du groupe de l'Union des démocrates et indépendants.)

M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.

M. Manuel Valls, Premier ministre. Monsieur Mariani, vous avez raison : nous vivons depuis de nombreuses années avec un chômage à un niveau insupportable, chômage marqué par une grande précarité, et de longue durée notamment pour les personnes peu qualifiées. Nous devons nous attaquer pleinement à ce défi considérable pour notre société. Je sais bien que tout ce qui a été fait par le passé n'a pas été parfait et que ce que chacun propose pour l'avenir n'est pas particulièrement clair. Mais, au-delà de ces remarques, ce qui importe au Gouvernement et au Président de la République,…

M. Christian Jacob. C'est la courbe du chômage !

M. Manuel Valls, Premier ministre. ...c'est l'engagement pour l'emploi et contre le chômage. Les partenaires sociaux ont une responsabilité, notamment dans le cadre de la négociation de l'UNEDIC, et le Gouvernement invite chacun à prendre pleinement ses responsabilités…

M. Christian Jacob. Il faudrait que le Gouvernement prenne les siennes !

M. Manuel Valls, Premier ministre. …pour tout faire afin de réduire le déficit de l'UNEDIC et aussi permettre le retour à l'emploi. Voilà ce qui est aujourd'hui de la responsabilité des partenaires sociaux. La ministre du travail l'a parfaitement rappelé : si, par malheur, cette négociation n'aboutissait pas, l'État prendrait pleinement ses responsabilités.

J'ai rencontré ce matin avec plusieurs membres du Gouvernement, d'abord à Matignon et, ensuite, lors d'un déjeuner à l'Élysée, l'ensemble des présidents de région. Je me suis donc entretenu, juste avant de venir à l'Assemblée nationale, avec le président des régions de France, M. Philippe Richert, car nous sommes en train d'élaborer pour les prochaines semaines un document conjoint qui prévoit de donner davantage de responsabilités aux régions dans le cadre de la législation actuelle, c'est-à-dire de la loi NOTRe, voire, s'il faut aller plus loin, dans le cadre d'une nouvelle législation. Il s'agit de permettre aux régions d'assumer et d'assurer pleinement leurs responsabilités dans le domaine du développement économique, de la formation, de l'accompagnement des chômeurs et de l'apprentissage. J'ai redit que nous devions être à l'écoute de l'ensemble des régions car, au-delà des couleurs politiques, nous avons une responsabilité, celle de tout faire pour lutter contre le chômage.

Dès lors, monsieur le député, au-delà des phrases, au-delà des commentaires, au-delà du cinéma, moi, ce qui m'intéresse, c'est la réalité, l'engagement de tous (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains), c'est d'entendre les messages des électeurs, et les présidents des régions l'ont parfaitement compris, c'est de tout faire pour nous engager dans cette bataille pour l'emploi. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen et sur quelques bancs du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste.)

Données clés

Auteur : M. Thierry Mariani

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : Premier ministre

Ministère répondant : Premier ministre

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 3 février 2016

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