14ème législature

Question N° 4533
de M. Alain Gest (Les Républicains - Somme )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Industrie, numérique et innovation
Ministère attributaire > Industrie, numérique et innovation

Rubrique > industrie

Tête d'analyse > emploi et activité

Analyse > usine Whirpool. Amiens.

Question publiée au JO le : 12/01/2017
Réponse publiée au JO le : 12/01/2017 page : 74

Texte de la question

Texte de la réponse

USINE WHIRLPOOL D'AMIENS


M. le président. La parole est à M. Alain Gest, pour le groupe Les Républicains.

M. Alain Gest. Monsieur le Premier ministre, lorsque l'on analyse objectivement la situation économique de notre pays secteur par secteur, on constate que celui de l'industrie va mal. Depuis 2012, la situation s'est particulièrement dégradée.

Preuve en est, entre 2012 et 2016, 600 sites industriels ont vu le jour alors que, dans le même temps, 900 usines ont fermé leurs portes. Hormis deux trimestres très légèrement positifs en 2016, l'érosion est continue depuis l'élection de François Hollande : 170 000 emplois ont disparu.

La région des Hauts-de-France a été particulièrement frappée par cette dégradation. Et une rumeur insistante évoque maintenant la possible fermeture de l'usine Whirpool d'Amiens, dernière unité de production du groupe américain en France.

Ce sont environ 350 employés permanents du sous-traitant installé au sein même du site qui vivent dans une situation de profonde inquiétude. Les signes ne trompent pas depuis le rachat par Whirpool d'Indesit : des postes clés en CDI remplacés par des CDD, une érosion régulière du nombre de salariés, la volonté de transférer la production dans des usines en Pologne, une direction qui ne dément pas les rumeurs, la démission récente du directeur – j'en passe. Ce pourrait être là un cas typique de délocalisation, et ce serait un nouveau drame économique et social pour la Somme – et particulièrement pour Amiens.

Monsieur le Premier ministre, il y a eu Goodyear. Amiens a ensuite payé le prix de votre réforme territoriale, notamment par la perte de son statut de capitale régionale et par la fuite d'emplois publics, sans compensation à ce jour. Si la menace se confirme, nous sommes en droit d'attendre de la part de l'État un acte fort. Alors, quelles sont les informations dont vous disposez aujourd'hui et que comptez-vous faire ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe Les Républicains.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé de l'industrie.

M. Christophe Sirugue, secrétaire d'État chargé de l'industrie. Monsieur le député, en effet, des inquiétudes et des interrogations ont vu le jour à la suite des annonces, reprises par la presse, de changements à la tête de l'entreprise Whirpool France et du site d'Amiens que vous mentionnez. Quelle signification faut-il en tirer par rapport à l'implantation de Whirpool sur le site d'Amiens ?

Comme vous l'avez dit, cette entreprise, qui salarie près de 300 salariés et produit des sèche-linge plutôt haut de gamme, participe d'un environnement économique intéressant dans un territoire qui a certes connu des restructurations difficiles, mais également, je veux le rappeler, des implantations importantes – notamment celle d'Amazon, très récemment.

Il n'en demeure pas moins que les éléments dont nous disposons ont conduit le Gouvernement à se mobiliser rapidement pour interpeller les responsables de Whirpool –je les aurai au demeurant au téléphone d'ici à la fin de la journée pour échanger avec eux quant aux intentions du groupe par rapport au site d'Amiens.

Il est de la responsabilité du groupe que d'informer les organisations syndicales, les salariés, mais aussi les pouvoirs publics de ses intentions. J'entends bien leur rappeler les responsabilités économiques et sociales qui sont les leurs afin que nous puissions imaginer ensemble une réponse, s'il devait y avoir l'annonce d'une fermeture – laquelle, pour l'instant, n'est pas confirmée, mais est au centre des inquiétudes dans ce territoire.

Je veux vous dire, monsieur le député, combien il est essentiel, sur ces questions industrielles, d'interroger le projet industriel et, le cas échéant, d'appeler à une mobilisation des pouvoirs publics pour permettre à ce territoire de répondre aux difficultés auxquelles il est aujourd'hui confronté.