15ème législature

Question N° 1074
de M. M'jid El Guerrab (Non inscrit - Français établis hors de France )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Armées
Ministère attributaire > Armées

Rubrique > politique extérieure

Titre > situation au Sahel

Question publiée au JO le : 04/07/2018
Réponse publiée au JO le : 04/07/2018 page : 6862

Texte de la question

Texte de la réponse

SITUATION AU SAHEL


M. le président. La parole est à M. M'jid El Guerrab, au titre des députés non inscrits.

M. M'jid El Guerrab. Madame la ministre des armées, ce week-end, le terrorisme a encore lâchement frappé à Gao, au Mali. Des civils ont été tués et certains de nos soldats ont été blessés. Dans le courant de la semaine dernière, le poste de commandement de la force conjointe du G5 Sahel avait déjà été pris pour cible, ce qui avait fait plusieurs victimes. Je veux commencer par rendre un hommage appuyé à ces victimes, ainsi qu'à tous les soldats de l'opération Barkhane. (Applaudissements sur tous les bancs.)

Depuis 2013, vingt-deux de nos soldats sont tombés au champ d'honneur pour que la stabilité puisse régner en Afrique. J'ai personnellement pu me rendre compte sur le terrain de l'engagement et de la qualité du travail de nos militaires.

Madame la ministre, le Sahel se situe peut-être à des milliers de kilomètres de Paris, mais de sa sécurité dépend celle de la France. Le combat contre le terrorisme se joue aussi là-bas, loin de nos frontières. Ce combat, nous devons le mener à son terme et nous devons le gagner.

Cependant, les pays du Sahel doivent pouvoir assurer leur propre sécurité. Tel est précisément le but de la force conjointe du G5 Sahel. Ayant été à vos côtés lors de sa création, je connais votre engagement et votre implication en vue de lui permettre de monter en puissance et d'être pleinement opérationnelle. Faisons confiance aux pays africains pour prendre leur destin en main. (M. Éric Coquerel applaudit.)

Africain s'adressant aux Africains, le capitaine Thomas Sankara disait : « Comptons sur nos propres forces ! ». (Applaudissements sur divers bancs.)

Madame la ministre, ma question est simple : quelle est la suite ? Quelles sont les prochaines étapes pour combattre le djihadisme au Sahel, donc aussi en Europe ? Comment accompagner davantage encore la force conjointe ? Quelles options envisagez-vous aujourd'hui afin que le Sahel puisse assurer sa propre sécurité, afin que l'espoir de la stabilité et de la paix y renaisse enfin ? (Applaudissements sur les bancs du groupe FI, ainsi que sur quelques bancs du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre des armées.

Mme Florence Parly, ministre des armées. Monsieur le député, je veux moi aussi rendre hommage à ceux que les attentats de la semaine dernière ont touchés, d'abord à Sévaré, puis à Gao. (Applaudissements sur tous les bancs.) Maliens ou Français, victimes civiles ou combattantes, ils ont tous été frappés par le même ennemi, lâche et abject : le terrorisme.

Je veux aussi saluer l'engagement et le courage de tous les soldats français qui participent à l'opération Barkhane et qui combattent. (M. Olivier Faure applaudit.) Depuis le début de l'année, ce sont plus de 120 djihadistes qui ont été maîtrisés et mis hors de combat, dont un grand nombre de chefs importants.

Les armées françaises adaptent en permanence leur dispositif, avec comme objectif invariable à la fois de combattre les groupes terroristes et de renforcer les armées locales. Nous serons sur place aussi longtemps qu'il le faudra, mais à terme, avec l'aide de la communauté internationale, c'est, comme vous l'avez souligné, au Sahel d'assurer la sécurité du Sahel.

Dimanche, la force conjointe du G5 Sahel, qui est désormais opérationnelle, a lancé deux nouvelles opérations. J'étais hier avec le Président de la République au sommet de l'Union africaine à Nouakchott ; en marge de ce sommet, une réunion des chefs d'État du G5 Sahel s'est tenue et des décisions opérationnelles ont été prises afin de s'assurer que la montée en puissance de cette force se poursuive. Nous comptons naturellement sur le soutien de la communauté internationale pour cela.

Enfin, l'action militaire ne suffit pas : il faut aussi permettre le retour de l'État et les actions de développement au profit des populations. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM et sur plusieurs bancs des groupes MODEM, LR, UDI-Agir, FI et GDR.– M. M'jid El Guerrab applaudit aussi.)