15ème législature

Question N° 2477
de M. Jean-Hugues Ratenon (La France insoumise - Réunion )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Transition écologique et solidaire (Mme Poirson, SE auprès de la ministre)
Ministère attributaire > Transition écologique et solidaire (Mme Poirson, SE auprès de la ministre)

Rubrique > climat

Titre > effets des changements climatiques

Question publiée au JO le : 04/12/2019
Réponse publiée au JO le : 04/12/2019 page : 11745

Texte de la question

Texte de la réponse

EFFETS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES


M. le président. La parole est à M. Jean-Hugues Ratenon.

M. Jean-Hugues Ratenon. Douze personnes ont perdu la vie à cause des pluies torrentielles qui frappent le sud-est de la France.

Parallèlement, monsieur le Premier ministre parlait hier « d'écologie souriante ». Pourtant, ce drame ne fait pas sourire ! De nombreux autres territoires vont connaître des catastrophes similaires.

Mon île, La Réunion, va potentiellement connaître un accroissement de la température de 4 degrés Celsius. Nos côtes seront submergées, des milliers d'habitations seront noyées et les événements climatiques extrêmes vont s'intensifier et se multiplier. Chez moi, la moitié des habitants vivent à une altitude inférieure à 150 mètres : où vont-ils aller ?

L'humanité n'est pas prête à subir ces changements climatiques. Il y aura donc de nouveaux morts.

L'« écologie souriante » que vous promettez est une politique du déni, qui culpabilise les plus pauvres lorsqu'ils prennent leur voiture pour aller au travail et déculpabilise les riches lorsqu'ils ferment le robinet en se brossant les dents. (Applaudissements sur les bancs du groupe FI.)

Cent entreprises multinationales, vos amies, sont responsables à elles seules de plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Voilà la réalité ! (Mêmes mouvements.) Le monde se noie, et vous, les nantis, continuez à compter les billets de banque. (Protestations sur de nombreux bancs du groupe LaREM.)

Monsieur le Premier ministre, nous ne subirons plus le coût écologique et social de vos privilèges – fini de sourire ! Le peuple ne veut plus de cette caste qui, en plus d'exploiter les travailleurs, ravage la planète.

Fini le monde qui s'effondre sous le poids des terres accaparées et de la pollution des océans ! Fini le monde submergé par les déchets des riches qui rendent malades les gens d'un bout à l'autre de la planète !

Nos vies ont de la valeur, une révolution verte est nécessaire pour construire des logements décents, pour une économie qui ne tue plus, et un monde qui ne se noie pas.

Monsieur le Premier ministre, êtes-vous prêts à changer ? Car vos privilèges et ceux de vos amis sont criminels !

M. le président. Merci, monsieur le député. Votre temps de parole est écoulé.

M. Jean-Hugues Ratenon. Alors nous devons… (Applaudissements sur les bancs du groupe FI.)

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire.

Mme Brune Poirson, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le député, vous avez raison de pointer du doigt les conséquences dramatiques du réchauffement climatique, que des Français en nombre toujours trop élevé vivent aujourd'hui dans leur chair, au quotidien. Néanmoins nous ne partageons pas votre point de vue, selon lequel la transition écologique devrait être vécue comme une fatalité : c'est l'inverse ! Comme le dit le Premier ministre, nous pouvons avoir recours à une écologie souriante ; sourire et regarder les difficultés en face, c'est synonyme d'action. Nous ne voulons pas nous enfermer dans le désespoir ; la transition écologique est l'occasion de recréer un projet de société, capable d'entraîner l'ensemble des citoyens sans exception.

Un député du groupe SOC . C'est creux !

Mme Brune Poirson, secrétaire d'État . Voilà pourquoi nous saisissons ce problème à bras-le-corps. J'étais hier encore avec le Premier ministre à la COP25 de Madrid. La voix de la France s'est élevée puissamment, comme elle l'a toujours fait, pour être une force mobilisatrice en Europe – puisque ce n'est pas la France qui négocie dans les instances internationales de cette nature, mais l'Europe.

M. Loïc Prud'homme. Que fait la France ?

Mme Brune Poirson, secrétaire d'État . Nous soutenons l'objectif de neutralité carbone d'ici à 2050, y compris au niveau européen où tous les ministres ici présents se battent, afin que la préservation de la biodiversité soit prise en considération, au même titre que la lutte contre le réchauffement climatique. Comme vous l'avez vous-même souligné, monsieur le député, préserver nos océans et nos forêts constitue la meilleure façon de lutter contre l'augmentation du CO2, en l'absorbant.

En outre, nous travaillons en France, avec certains de vos collègues députés, à un projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire. Il vise à transformer en profondeur nos modes de consommation et de production pour aller vers une société plus juste, plus égalitaire, plus respectueuse de la planète,…

Mme Mathilde Panot. Et le CETA ?

Mme Brune Poirson, secrétaire d'État . …parce que c'est pour cela que nous nous battons, comme vous – mais nous nous battons en regardant les problèmes en face et avec l'espoir des solutions. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)