15ème législature

Question N° 2894
de M. Mickaël Nogal (La République en Marche - Haute-Garonne )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Économie et finances (Mme la secrétaire d'État auprès du ministre)
Ministère attributaire > Économie et finances (Mme la secrétaire d'État auprès du ministre)

Rubrique > politique économique

Titre > Mesures de relance économique après le confinement

Question publiée au JO le : 22/04/2020
Réponse publiée au JO le : 22/04/2020 page : 2919

Texte de la question

Texte de la réponse

MESURES DE RELANCE ÉCONOMIQUE APRÈS LE CONFINEMENT


M. le président. La parole est à M. Mickaël Nogal.

M. Mickaël Nogal. Madame la secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances, notre pays est en guerre. Il est en guerre pour protéger notre outil économique et notre tissu industriel unique au monde. Il est en guerre pour mobiliser et réorienter des chaînes de production considérables afin de répondre aux besoins de matériaux de protection et de soins pour tous les Français. Je sais l'engagement du Gouvernement sur tous ces fronts pour combattre la pandémie qui nous frappe. Jamais pareils moyens n'ont été mobilisés, en un temps record, pour endiguer une crise économique. Jamais pareils sacrifices n'ont été consentis par les Français avec ce confinement général.

Il nous appartient dès à présent de planifier l'après, c'est-à-dire le déconfinement. Cette étape sera cruciale pour bâtir notre société de demain. À ce titre, il convient de faire de la sécurité économique une priorité nationale, laquelle devrait être fondée à mon sens sur trois piliers. Le premier est d'aider les entreprises à traverser cette crise pour permettre la reprise d'activité la plus efficiente possible. Le deuxième est de reconstruire, sur notre territoire, des filières stratégiques afin de retrouver notre souveraineté industrielle. Quant au troisième, il consiste à protéger nos entreprises vulnérables de prises de participation hostiles ou d'actes de cybercriminalité.

Le catalyseur de ces objectifs doit être la protection de l'environnement. L'État répondra présent, j'en suis certain, tandis que l'Europe se trouvera également au rendez-vous grâce à l'action de la France.

L'après ne doit pas servir à retrouver notre ancien monde pour, ensuite seulement, le rendre plus vert. Faisons au contraire du déconfinement une opportunité pour intégrer ce principe à chacune de nos décisions stratégiques et interventions économiques. Faisons du déconfinement l'opportunité de construire l'économie que nous voulons pour demain.

Madame la secrétaire d'État, pouvez-vous présenter à la représentation nationale les grands objectifs économiques retenus et les actions déjà entreprises en vue de préparer notre économie au déconfinement ?

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances.

Mme Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances. Je vous remercie pour cette question, qui, monsieur le député Nogal, nous permet de donner de la perspective au moment très difficile que nous traversons. Elle nous rappelle aussi qu'en dépit de cette crise nous n'avons pas perdu notre boussole, qui est la transition écologique et énergétique et l'amélioration de la compétitivité de nos entreprises et de notre économie par l'accompagnement de cette transition, ainsi que par le recours aux nouvelles technologies du numérique.

Il me semble que cette période de confinement montre à quel point, justement, le numérique nous a permis de bâtir une résilience. Car si nous sommes aujourd'hui capables de faire fonctionner l'école et encore beaucoup d'entreprises, c'est précisément parce que nous avions bâti une solide assise en matière numérique et investi considérablement dans ce domaine ces trois dernières années.

De quoi l'avenir sera-t-il fait ? Vous l'avez dit, le premier chapitre est évidemment de passer la crise, d'accompagner les entreprises, de trouver les justes mesures pour qu'elles puissent redémarrer. Il y a ensuite une deuxième phase, sur laquelle nous avons beaucoup travaillé au travers du pacte productif. Nous disposons donc de fondamentaux pour envisager la relocalisation d'industries en France : je pense ici à la santé, domaine pour lequel nous avons le bénéfice du rapport Biot, que nous avions lancé en novembre dernier, sur les pénuries de médicaments. Nous avons également le bénéfice du rapport Potier, relatif aux technologies clés que nous devons développer dans l'après-crise et qui pointe un certain nombre de marchés démontrant aujourd'hui toute leur actualité : je pense à la santé ainsi qu'à la transition énergétique. Et avec l'Europe, nous avons également la capacité de bâtir un véritable plan de relance ; c'est une victoire qu'a remportée la France lors de l'Eurogroupe. Ce plan de relance, très important, accompagnera ces différentes transitions.