15ème législature

Question N° 3282
de M. Christophe Castaner (La République en Marche - Alpes-de-Haute-Provence )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Premier ministre
Ministère attributaire > Premier ministre

Rubrique > politique économique

Titre > Plan de relance de l'économie

Question publiée au JO le : 16/09/2020
Réponse publiée au JO le : 16/09/2020 page : 6026

Texte de la question

Texte de la réponse

PLAN DE RELANCE DE L'ÉCONOMIE


M. le président. La parole est à M. le président Christophe Castaner. (Mmes et MM. les députés du groupe LaREM se lèvent et applaudissent – Plusieurs députés du groupe FI se masquent un œil.)

M. Fabien Di Filippo. Le plus mauvais d'entre nous, c'est la prime à la médiocrité !

M. Christophe Castaner. Les Français sont inquiets.

M. Pierre Cordier. Ah ! Il a une question pour le ministre de l'intérieur…

Plusieurs députés du groupe LR et non inscrits . Macumba ! Macumba !

M. Christophe Castaner. Ils sont inquiets à cause de la crise du covid-19. Ils sont inquiets, parce que personne, ici, ne doit oublier que le virus de septembre n'est pas moins puissant ni dangereux que celui du mois de mars, contre lequel nous avons été totalement mobilisés.

Le combat renvoie à la responsabilité individuelle : nous devons veiller, dans nos gestes et nos comportements, à lutter contre le covid-19.

M. Pierre Cordier. Gilles Le Gendre, reviens !

M. Christophe Castaner. Je sais combien les services de l'État, notamment ceux de la santé, et le Gouvernement, monsieur le Premier ministre, sont totalement mobilisés dans ce combat.

Mais les Français sont inquiets. Les Français sont inquiets pour l'avenir de l'économie.

M. Pierre Cordier. Qu'avez-vous fait au Gouvernement ? Rien !

M. Christophe Castaner. Les Français sont inquiets pour leur souveraineté économique et pour la reconquête nationale que nous devons construire. Je sais qu'ils attendent beaucoup du plan de relance dans la stratégie de reconquête nationale.

M. Pierre-Henri Dumont. Qu’avez-vous fait quand vous étiez au pouvoir ?

M. Fabien Di Filippo. Vous auriez dû être viré plus tôt !

M. Christophe Castaner. Le plan de relance s'inscrit dans l'effort engagé, depuis le début de la crise, pour la solidarité envers les Français.

M. Pierre Cordier. C'est une légende !

M. Christophe Castaner. Le plan de relance est un impératif pour construire une France plus forte, plus respectueuse du climat, plus efficace dans l'accompagnement de la transition énergétique. Le plan de relance est également un moyen de rendre notre pays plus compétitif et plus attractif.

M. Pierre Cordier. Quelle est la question ?

M. Christophe Castaner. Le plan de relance doit se construire au plus près des habitants.

Monsieur le Premier ministre, comment allons-nous accompagner, au quotidien, chaque territoire et chaque habitant pour faire en sorte que le dernier kilomètre opérationnel de la reconquête nationale, que nous construisons depuis 2017, serve tous les Français ? (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)

M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.

M. Jean Castex, Premier ministre. Monsieur le président Christophe Castaner, permettez-moi de vous féliciter de votre élection à la tête du groupe majoritaire,…

M. Pierre Cordier. De justesse !

M. Fabien Di Filippo. Même entre vous, vous avez du mal à gagner les élections !

M. Jean Castex, Premier ministre. …au terme d'un débat riche et fructueux, à l'honneur de ce groupe. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)

M. Fabien Di Filippo. Il est toujours aussi lent !

M. Jean Castex, Premier ministre . Vous m'interrogez, mesdames et messieurs les députés,…

M. Christian Jacob. Non, seulement Christophe Castaner !

M. Jean Castex, Premier ministre. …à un moment très particulier de notre histoire, où la crise sanitaire n'est pas terminée et où la crise économique et sociale s'installe. Ce simple constat, dont vous savez qu'il n'est pas propre à la France et qu'il s'applique à l'Europe et au monde, devrait nous inciter collectivement à la sérénité, à l'humilité et à la recherche de solutions constructives. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et MODEM.)

M. Fabien Di Filippo. Il est toujours aussi lent !

M. Aurélien Pradié. C’est trop rapide ! On ne comprend pas !

M. Jean Castex, Premier ministre . Telle est la voie que poursuit le Gouvernement ! Tel est le principal objectif du plan de relance que nous avons récemment présenté.

Je voudrais remercier tous les groupes ici réunis pour les contributions qu'ils ont bien voulu apporter, dans le cadre de la concertation que nous avons conduite avant sa divulgation. Sachez que certaines ont été particulièrement utiles à ce travail, accompli sous la responsabilité de Bruno Le Maire, ministre chargé de la relance, que je remercie publiquement. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes LaREM et MODEM.)

M. Christian Jacob. Et concrètement ?

M. Jean Castex, Premier ministre . Vous avez souligné que ce plan s'inscrit dans la continuité de l'action gouvernementale, menée pour faire face aux conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire. Sur tous les bancs, vous devriez reconnaître que les mesures prises par mon prédécesseur, puis par moi-même, débattues et votées dans cet hémicycle, ont été parmi les plus ambitieuses d'Europe (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM), qu'elles ont sauvé notre économie, que le pouvoir d'achat de nos concitoyens a été le mieux préservé – c'est la vérité ! Le plan de relance de 100 milliards dont il est maintenant question s'inscrit dans le droit fil des actions que nous avons déjà entreprises, représentant 470 milliards. C'est à notre honneur collectif, c'est à l'honneur de la France, je le répète. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)

Certaines des dispositions de ce plan, que vous avez votées, sont d'ores et déjà entrées en vigueur. Il s'agit en particulier des mesures, ô combien urgentes, en faveur de l'emploi et de la formation des jeunes. Comme je l'ai déjà évoqué ici, ils se présentent nombreux, en cette rentrée scolaire, sur un marché du travail singulièrement déprimé :…

M. Pierre Cordier. Comme nous, comme les Français !

M. Jean Castex, Premier ministre . …nous avons mis le paquet !

Les mesures en faveur de l'industrie sont également entrées en vigueur, depuis quelques semaines.

M. Sébastien Jumel. Et General Electric ?

M. Jean Castex, Premier ministre . Comme l'auteur de la question l'a souligné, la logique du plan est très claire : le premier objectif est de parer aux conséquences immédiates de la crise, en relançant le carnet de commande des entreprises,…

Mme Émilie Bonnivard. C'est mou !

M. Jean Castex, Premier ministre . …par l'investissement et la consommation. Il s'agit d'éviter la déprime de l'activité, conséquence de la crise sanitaire, d'éviter par tout moyen les licenciements, de préférer l'activité partielle au renvoi des salariés. Les moyens déployés à cette fin sont inédits dans l'histoire des luttes contre les crises.

M. Jean-Paul Lecoq. Venez le dire aux salariés au Havre !

M. Jean Castex, Premier ministre . Le plan incite certes à l'embauche les entreprises qui n'auraient pas naturellement tendance à recruter, en raison de la conjoncture, mais – c'est sa force et son originalité – il contribue aussi à préparer la France au monde de demain. Ce plan n'est pas seulement conjoncturel : il est structurel. Conformément à ce que beaucoup d'entre vous ont suggéré dans leur contribution, il favorise d'abord la transition écologique de notre pays, en investissant dans le fret, l'hydrogène, la filière bois et l'isolation thermique, à hauteur de 35 milliards d'euros.

La souveraineté économique, l'industrie – je l'ai évoquée – l'aéronautique, l'industrie automobile – les efforts que nous avons déployés en leur faveur ont déjà été couronnés de succès –,…

M. Fabien Di Filippo. Passe la seconde !

M. Jean Castex, Premier ministre . …l'agriculture et les filières connexes, la recherche – notamment avec la loi de programmation que vous allez examiner – : c'est un plan pour tous les Français, mesdames et messieurs les députés, tous les Français,…

M. Fabien Di Filippo. C’est un plan de communication !

M. Jean Castex, Premier ministre . …notamment les jeunes et les plus démunis. Nous prolongerons l'effort dans le cadre du projet de loi de finances pour 2021.

La santé de nos concitoyens sera également concernée, avec les réorganisations et la modernisation de notre système de soins prévues par le Ségur. Les transports du quotidien seront financés par le plan de relance. Celui-ci concerne tous les territoires : vous avez à plusieurs reprises appelé notre attention en ce sens. Nous achèverons le déploiement du très haut débit. Les petites villes de demain, les cœurs de ville situés partout dans le monde rural, bénéficieront de crédits du plan de relance, comme les quartiers, via la politique de la ville. Nous allons régénérer des petites voies de chemin de fer laissées à l'abandon depuis des années. Pardonnez-moi de ne pas être exhaustif – …

M. Pierre-Henri Dumont. Heureusement ! Achevez votre réponse !

M. Jean Castex, Premier ministre . …vous en débattrez.

Pour finir, j'insisterai sur la méthode retenue par le Gouvernement,…

M. Fabien Di Filippo. Quelle méthode ?

M. Jean Castex, Premier ministre . …à savoir la concertation, qui a dépassé largement le champ de cet hémicycle. J'ai convoqué en juillet une conférence du dialogue social, qui s'est fixé un programme ambitieux de suivi du plan de relance.

M. Christian Jacob. C'est Fernandel au micro !

M. Jean Castex, Premier ministre . Un des axes majeurs en sera la territorialisation ; la démultiplication en sera un autre : nous allons en effet signer un accord avec les régions pour qu'elles unissent leurs efforts à ceux de l'État, comme les autres collectivités locales.

M. Fabien Di Filippo. Il n’est pas au niveau !

M. Thibault Bazin. Rappelez Édouard Philippe !

M. Jean Castex, Premier ministre . Le plan de relance est ambitieux et efficace ; nous ne doutons pas que vous l'améliorerez dans le cadre des débats parlementaires. Il est d'autant plus important qu'il se déploie rapidement que la crise sanitaire n'est pas terminée ; nous sommes pleinement mobilisés pour l'affronter. Tous les efforts, toute la stratégie du Gouvernement visent à protéger les Français du virus et à empêcher autant que possible ce dernier d'entraver la vie économique et sociale de la nation. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et MODEM.)

M. Thibault Bazin. Tout dans les mots, rien dans les actes !