15ème législature

Question N° 4237
de M. Pierre Vatin (Les Républicains - Oise )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Solidarités et santé
Ministère attributaire > Solidarités et santé

Rubrique > santé

Titre > Stratégie vaccinale

Question publiée au JO le : 14/07/2021
Réponse publiée au JO le : 14/07/2021 page : 7258

Texte de la question

Texte de la réponse

STRATÉGIE VACCINALE


M. le président. La parole est à M. Pierre Vatin.

M. Pierre Vatin. Monsieur le Premier ministre, à en juger par l'allocution, hier soir, du Président de la République, la France s'achemine lentement mais sûrement vers une vaccination que vous ne qualifiez pas d'obligatoire, mais qui ne l'en sera pas moins – ne serait-ce que pour pouvoir partir en vacances, aller au restaurant ou au cinéma. Après avoir tout rouvert et rendu leur liberté aux Français, vous la leur reprenez abruptement.

Comme mes collègues du groupe Les Républicains, je suis favorable à la vaccination et à la protection de nos concitoyens ; seulement, vous contraignez où nous voulons convaincre, vous inquiétez où nous souhaitons rassurer. Afin de restaurer la confiance des Français dans l'exécutif, rassurez-nous, convainquez-nous par des éléments simples et clairs : qu'en est-il des effets indésirables des vaccins ? Qu'en est-il de la santé des vaccinés, de la protection de leurs données personnelles ? Faites œuvre de pédagogie ! Il revient à chacun de prendre position selon ses convictions et sa conscience : qu'attendez-vous donc, monsieur le Premier ministre, pour convaincre les Français d'aller se faire vacciner, au lieu de les y contraindre ?

M. le président. La parole est à M. le ministre des solidarités et de la santé.

M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Au-delà du Gouvernement et de la majorité, un certain nombre de parlementaires appartenant aux oppositions exercent leur sens des responsabilités en appelant les Français à se faire vacciner, plutôt que d'essayer de leur faire peur au sujet des effets indésirables. Surtout, des dizaines, des centaines de milliers de soignants, de pompiers, d'agents des collectivités territoriales, de maires, d'élus départementaux et régionaux se mobilisent quotidiennement pour les inciter à la vaccination, pour les accueillir même sans rendez-vous, pour simplifier les choses : être vacciné ne demande plus que dix ou quinze minutes.

Monsieur Vatin, si vous vous êtes rendu dans un centre de vaccination de votre circonscription, vous aurez vu les gens en sortir avec le sourire, soulagés d'être désormais protégés contre le covid. Nous répétons à l'envi les chiffres essentiels : la vaccination réduit de 95 % le risque de développer une forme grave de la maladie et divise par douze le risque de la transmettre. Vous m'accorderez que c'est beaucoup ! Le vaccin est extrêmement bien toléré ; ses effets indésirables, passagers, ne concernent d'ailleurs pas la majorité des patients, tant s'en faut. Il est accessible à partir de l'âge de douze ans. Aujourd'hui, 3 milliards de personnes à travers le monde ont reçu au moins une injection. En serions-nous encore, dans cet hémicycle, à agiter de telles questions alors que 10 000 à 20 000 Français se connectent chaque minute en vue de prendre rendez-vous pour se faire vacciner ?

M. Jean-Paul Lecoq. Répondez à la question ! Soyez transparent !

M. Olivier Véran, ministre . Bientôt, la population adulte de ce pays sera vaccinée aux trois quarts. Notre travail et le vôtre consistent donc à aller chercher ceux qui n'ont pas encore reçu d'injection, ceux qui attendaient, ceux qui pensaient que ce n'était pas la peine de le faire, puisque tout le monde est déjà vacciné autour d'eux. Il importe de s'adresser à eux ; il importe de convaincre, d'apaiser la colère de ceux qui, pour de mauvaises raisons, refusent le principe même du vaccin. C'est cela, notre tâche collective ! (Applaudissements sur quelques bancs des groupes LaREM et Dem.)

M. le président. La parole est à M. Pierre Vatin.

M. Pierre Vatin. Sachant que seulement 25 millions de personnes ont reçu deux injections, il devrait vous être difficile de vous prévaloir de l'assentiment des Français !

M. le président. La parole est à M. le ministre.

M. Olivier Véran, ministre. Monsieur le député, les chiffres sont têtus : au rythme actuel, nous atteindrons bientôt 75 % d'adultes vaccinés ! En Mayenne, plus de 70 % ont reçu au moins une injection ! Cela fonctionne ; le tout est de ne pas prendre son temps, d'aller vite, car il est urgent d'en finir avec le covid. (Mêmes mouvements.)