15ème législature

Question N° 43882
de M. François Ruffin (La France insoumise - Somme )
Question écrite
Ministère interrogé > Éducation nationale, jeunesse et sports
Ministère attributaire > Éducation nationale et jeunesse

Rubrique > enseignement

Titre > Enfants handicapés : « l'école inclusive », est-ce selon le porte-monnaie ?

Question publiée au JO le : 01/02/2022 page : 596
Date de changement d'attribution: 21/05/2022
Question retirée le: 21/06/2022 (fin de mandat)

Texte de la question

M. François Ruffin interpelle M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur l'arrivée d'AESH libérales dans les écoles. Au mois de décembre 2021, M. le député croise un jeune homme dans le métro qui lui raconte : « Je suis AESH, mais moi, ce sont les parents qui me paient directement ». « Ah bon », fait M. le député, surpris. « Oui, c'est nouveau, mais je suis mieux payé comme ça ». « Donc », déduit M. le député, « les familles qui ont de l'argent vous paient pour un bon accompagnement et pour les autres ? » « Exactement. C'est pas très juste, mais c'est comme ça ». Quelques jours plus tard, des professeurs transmettent à M. le député un document provenant de leur académie. Il y est écrit : « Intervention de personnels libéraux à l'école pour les élèves en situation de handicap ». Les alertes se suivent, parents et professeurs le lui disent : les rectorats poussent à l'embauche d'« AESH libérales ». Ça signe l'échec, la démission, du service public. Les accompagnantes, mal payées, mutualisées, sont usées, dégoûtées : « Parfois, on se retrouve à s'occuper, dans une même classe, de quatre gamins différents, avec quatre problèmes différents. Je fais comment ? Je ne suis pas Wonder Woman ». Les parents aussi sont dégoûtés : « En deux ans d'école maternelle, mon fils a vu quinze accompagnants. Avec la mutualisation, elles changent tout le temps ». Alors, on offre aux parents la débrouille, de se payer eux-mêmes leur AESH. Jeudi 20 janvier 2022, lors d'un débat dans l'hémicycle, le Gouvernement a été interrogé à quatre reprises sur ces « AESH libérales ». Pas une fois, la ministre au banc n'a ouvert la bouche, pas une fois ses conseillers n'ont fourni des éléments. Le silence, le mutisme. Il lui demande alors comment il justifie cette « école inclusive » selon le compte en banque.

Texte de la réponse