15ème législature

Question N° 4465
de Mme Olga Givernet (La République en Marche - Ain )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Europe et affaires étrangères
Ministère attributaire > Europe et affaires étrangères

Rubrique > climat

Titre > COP26

Question publiée au JO le : 03/11/2021
Réponse publiée au JO le : 03/11/2021 page : 9605

Texte de la question

Texte de la réponse

COP26


M. le président. La parole est à Mme Olga Givernet.

Mme Olga Givernet. Le réchauffement climatique bouleverse déjà nos équilibres mondiaux avec des conséquences irréversibles. C'est dans ce contexte que s'est ouverte dimanche à Glasgow la 26e conférence mondiale sur le climat, la COP26.

Des avancées ont été obtenues lors du G20 à Rome pour accélérer la transition écologique, notamment la fin des subventions à l'export pour de nouvelles centrales au charbon. Et la France s'est engagée à la fermeture des centrales à charbon d'ici 2022. De plus, le versement de 100 milliards de dollars aux pays vulnérables a été décidé, parce que nous devons tous être solidaires face à ce défi collectif.

Mais il faut aller plus loin, et le message du Président de la République est clair : la COP26 doit réussir ! Le constat est partagé, les études scientifiques convergent : il nous faut tenir l'objectif d'un réchauffement de 1,5 degré énoncé dans l'accord de Paris.

Chaque année, les étés sont marqués par des catastrophes naturelles à répétition. La hausse des températures provoque incendies et canicules, mais aussi inondations et tempêtes spectaculaires, parfois à quelques jours d'intervalle sur un même territoire. Le réchauffement climatique cause désertification, submersion des terres, famines, migrations. C'est une menace majeure pour la planète et notre civilisation. La paix et la sécurité internationale dépendent de ces enjeux, dans cette crise annoncée pour le climat.

Cinq ans après le sommet de Paris, la France est en pointe dans la lutte contre le réchauffement climatique. Nous avons pris des décisions fortes pour atteindre une économie zéro carbone à l'horizon 2050. Partout sur le territoire national, nous amplifions notre action, en application de la loi « climat et résilience ».

Notre inquiétude porte sur les difficultés de la communauté internationale à coordonner ses engagements et à les tenir. Pouvez-vous rappeler les enjeux diplomatiques et les critères pour que la COP26 ait un résultat positif sur notre engagement collectif dans la lutte contre le réchauffement climatique ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères.

M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Trois objectifs permettront de juger si cette COP26 est un succès. À l'heure actuelle, force est de reconnaître que nous n'y sommes pas.

Le premier est de vraiment nous engager sur la trajectoire d'un réchauffement de 1,5o C. L'accord de Paris envisageait de limiter le réchauffement entre 2 et 1,5o C, le G20 a proposé de fixer cet objectif à 1,5o C, c'est une nouveauté.

M. Jean-Marie Sermier. Idéaliste !

M. Jean-Yves Le Drian, ministre . Encore faut-il que les moyens affectés à cette trajectoire soient réellement au rendez-vous, c'est le plus important. L'Europe est présente, puisque nous avons tenu les murs pendant toute une période pour faire respecter les engagements de l'accord de Paris. Des avancées ont eu lieu lors du G20 : pour la première fois, l'Inde a annoncé sa volonté de neutralité carbone en 2070, mais aussi une nouvelle contribution déterminée au niveau national. D'autres pays l'ont fait, le Brésil, que nous n'attendions pas, est au moins dans une posture d'affichage. Il faut poursuivre la pression dans cette direction.

Le deuxième objectif est de faire en sorte que le soutien financier de 100 milliards de dollars par an, décidé depuis la conférence de Copenhague et rappelé à Paris, soit effectif. Sur ce point, la décision des États-Unis de quadrupler leur offre, celle de l'Italie de tripler son financement pour le climat, le fait que la France ait décidé de le porter de 6 à 7 milliards et que l'Union européenne fournisse 25 des 100 milliards sont autant d'aspects positifs, mais le compte n'y est pas encore.

Le troisième objectif, dont on parle moins, est la finalisation des règles d'application sur les marchés carbone. C'est un sujet très technique, mais aussi très politique. Voici les trois critères sur lesquels nous jugerons du succès de cette COP26. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)