15ème législature

Question N° 468
de M. Pierre Cabaré (La République en Marche - Haute-Garonne )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Europe et affaires étrangères
Ministère attributaire > Europe et affaires étrangères

Rubrique > politique extérieure

Titre > aide publique au développement

Question publiée au JO le : 17/01/2018
Réponse publiée au JO le : 17/01/2018 page : 15

Texte de la question

Texte de la réponse

AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT


M. le président. La parole est à M. Pierre Cabaré, pour le groupe La République en marche.

M. Pierre Cabaré. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Le Président de la République a fixé une trajectoire budgétaire qui doit permettre à l'aide publique au développement d'atteindre 0,55 % du revenu national brut en 2022, ce qui signifie une augmentation de 6 milliards d'euros par rapport au budget qui lui a été consacré en 2017. Le Président a encore rappelé cet engagement, il y a quelques jours, devant le corps diplomatique. Les députés de la majorité sont fortement engagés, aux côtés du Gouvernement, pour tenir ce cap et travaillent avec les acteurs concernés. Je tiens à cet égard à souligner le travail mené par mon collègue Hubert Julien-Laferriere dans son rapport relatif au budget de l'aide publique au développement. Mon collègue s'associe d'ailleurs à cette question.

Notre contribution n'est pas uniquement liée à un objectif chiffré, car au-delà des moyens pour l'atteindre, il faut en préciser le contenu. Nous souhaitons porter dans ce débat nos priorités politiques. En raison des enjeux de sécurité, de climat, de santé, de développement rural et d'éducation, les pays et les organisations bénéficiant de notre soutien sont très attentifs à cet engagement qui honore la France. Il nous importe donc de le tenir en nous assurant de la pertinence des critères à la fois quantitatifs et qualitatifs de la trajectoire qui conduira à sa concrétisation.

M. Fabien Di Filippo. Vous lisez très bien les fiches ! Vous devriez être ministre !

M. Pierre Cabaré. Monsieur le ministre, alors que l'augmentation de l'aide publique au développement a été modérée l'an dernier, pouvez-vous nous préciser quelle sera la nature des engagements pour les années suivantes, ainsi bien sûr que votre feuille de route, dans le respect de la parole présidentielle ? (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes REM et MODEM.)

M. Aurélien Pradié. Pas la peine d'applaudir ! Personne n'a compris la question !

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères.

M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Monsieur le député, vous avez rappelé la décision du Président de la République de porter à 0,5 % du produit intérieur brut l'aide publique au développement apportée par notre pays – objectif à ramener aux 0,38 % qui y ont été consacrés en 2017. Ce sera une progression importante qui répond à la nécessité de renforcer l'action de la France.

La déclinaison des engagements de notre pays est à peu près actée : la santé, l'éducation, l'égalité entre les hommes et les femmes, le climat et le soutien aux États fragiles. Leur mise en œuvre a déjà commencé cette année, vous avez bien voulu le rappeler, puisque le budget pour 2018 comporte 100 millions d'euros supplémentaires pour le Fonds européen de développement. C'est une première étape. L'objectif a été affiché, décidé par le Président de la République, il sera respecté.

Je précise aussi que des inflexions seront apportées au ratio entre les prêts et les dons, avec plus de dons parce que beaucoup de pays étant très endettés, il est nécessaire de passer par ce biais, mais aussi plus d'aide bilatérale par rapport à l'aide multilatérale afin de donner à notre pays des capacités d'intervention politique suffisantes, enfin des montants plus importants affectés aux ONG, façon de reconnaître le travail effectué sur le terrain. Cet ensemble va commencer à prendre forme à travers l'Alliance pour le Sahel, dont la création a été décidée et qui mobilisera 200 millions d'euros sur cinq ans. La réunion du Partenariat mondial pour l'éducation, qui aura lieu à Dakar dans quelques jours, sera l'occasion de réaffirmer ces grands engagements. Je prépare, avec le secrétaire d'État Jean-Baptiste Lemoyne, la trajectoire financière réaliste qui permettra d'atteindre ces objectifs à l'horizon 2022, et que nous proposerons très prochainement au Premier ministre. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes REM et MODEM)