15ème législature

Question N° 829
de M. Richard Ramos (Mouvement Démocrate et apparentés - Loiret )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Éducation nationale
Ministère attributaire > Éducation nationale

Rubrique > formation professionnelle et apprentissage

Titre > concours des meilleurs ouvriers de France

Question publiée au JO le : 19/04/2018
Réponse publiée au JO le : 19/04/2018 page : 3082

Texte de la question

Texte de la réponse

CONCOURS DES MEILLEURS OUVRIERS DE FRANCE


M. le président. La parole est à M. Richard Ramos, pour le groupe du Mouvement démocrate et apparentés.

M. Richard Ramos. Monsieur le ministre de l’éducation nationale, « les métiers d'Art traversent une crise angoissante. Le recrutement de la main-d'œuvre est un problème de plus en plus compliqué. Quelles sont les causes de cette crise ? La plus sérieuse est le marasme de l'apprentissage. Il n'y a plus d'émulation, la production manuelle est anonyme, le goût de l'artisanat n'est plus stimulé. Le travail "en série" trouve des bras alors que le travail d'art ne trouve plus de cerveau. Le remède existe. Il faut rendre sa personnalité à l'ouvrier. Que l'auteur d'un fauteuil, d'une table, d'un bronze ou d'une serrure ait l'espoir de pouvoir exposer son œuvre et de recevoir les plus hautes récompenses. » (Applaudissements sur les bancs du groupe MODEM et sur quelques bancs du groupe LR.)

M. Jean Lassalle, Mme Marine Le Pen et M. Gilbert Collard . Bravo !

M. Richard Ramos. Ces propos, monsieur le ministre, pourraient paraître d'actualité. Ils ont pourtant été écrits en 1913 par Lucien Klotz, l'un des fondateurs du concours des meilleurs ouvriers de France, élu de la République et fervent défenseur des savoir-faire français.

Comme vous le savez, ce noble concours traverse quelques turbulences, tant dans son organisation que dans la crainte d'un abaissement de son niveau. La France ne le mérite pas. J'étais hier avec une centaine des meilleurs ouvriers de France pour comprendre leurs inquiétudes. J'ai également discuté avec le président du COET – comité d'organisation des expositions du travail –, instance qui organise le concours, qui m'a assuré de sa volonté de dialoguer et de construire de nouvelles bases susceptibles de garantir l'avenir de ce beau concours français et international.

M. Jean Lassalle, M. Jean-Paul Lecoq et M. Jean-Luc Mélenchon . Très bien !

M. Richard Ramos. Il apparaît qu'il faut augmenter le financement public afin de ne pas laisser le secteur privé, notamment la grande distribution alimentaire, entrer dans ce beau concours, ce qui nuirait à son image et à son rayonnement. (Applaudissements sur les bancs du groupe MODEM.)

M. Jean Lassalle. Bravo !

M. Richard Ramos. Monsieur le ministre, comme l'ensemble des députés, vous partagez, je le sais, l'impérieuse nécessité de promouvoir l'excellence de l'apprentissage français. Le concours des meilleurs ouvriers de France a besoin de votre intervention. Ils sont nombreux à attendre de vous que vous fassiez quelque chose. Quelles sont vos intentions ? (Applaudissements sur les bancs des groupes MODEM et UDI-Agir et sur quelques bancs des groupes LR, GDR et FI.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale.

M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale. Monsieur le député, je vous remercie pour cette question qui met l'accent sur cet élément essentiel pour la société française, vous l'avez dit, qu'est l'artisanat. Nous étions avant-hier, Muriel Pénicaud et moi, aux rencontres sénatoriales de l’apprentissage, organisées par le Sénat et l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat autour de l'enjeu essentiel de l'apprentissage – les deux sujets vont bien ensemble. Nous soutenons la vitalité de l'artisanat en France qui est, comme on le souligne souvent, le premier employeur de France. Les savoir-faire à la française ont un très bel avenir, comme en témoigne la santé, parmi d'autres, de l'industrie française du luxe.

C'est en termes de formation que nous soutiendrons ce dynamisme, à la tête duquel se trouve le concours des meilleurs ouvriers de France, dont nous sommes très fiers. Je n'ignore pas l'émoi que vous avez évoqué et qui a fait l'objet d'une manifestation hier. Il se trouve qu'indépendamment de celle-ci j'ai rencontré récemment les responsables de la Société nationale des meilleurs ouvriers de France, ainsi que du COET qui, sous l'égide de l'éducation nationale, garantit la qualité du concours des meilleurs ouvriers de France.

Les problèmes que vous avez évoqués concernent la gestion du concours. Mon rôle en tant que ministre de l'éducation nationale est de garantir la qualité, la pérennité et le dynamisme du concours grâce à l'alliance avec les meilleurs ouvriers de France. C'est ce que je suis totalement disposé à faire. Je suis même disposé à impliquer les meilleurs ouvriers de France dans la réforme de l'enseignement professionnel que nous préparons et qui mettra en valeur les lycées professionnels, de même que nous mettons en valeur l'apprentissage dans le cadre du texte présenté par la ministre du travail.

Ce nouveau dynamisme de l'artisanat et des savoir-faire à la française, les meilleurs ouvriers de France en feront plus que jamais partie. En tant que ministre de l'éducation nationale, je serai garant de cette qualité et de cette pérennité. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)