15ème législature

Question N° 860
de M. Patrice Verchère (Les Républicains - Rhône )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Porte-parole du Gouvernement
Ministère attributaire > Porte-parole du Gouvernement

Rubrique > élections et référendums

Titre > compte de campagne d'Emmanuel Macron

Question publiée au JO le : 16/05/2018
Réponse publiée au JO le : 16/05/2018 page : 3783

Texte de la question

Texte de la réponse

COMPTE DE CAMPAGNE D'EMMANUEL MACRON


M. le président. La parole est à M. Patrice Verchère, pour le groupe Les Républicains.

M. Patrice Verchère. Monsieur le président, ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement et délégué général de La République en marche.

Monsieur le secrétaire d'État, alors que vous occupiez les fonctions de porte-parole du candidat Emmanuel Macron, un certain nombre de pratiques ont été relevées dans les comptes de campagne de celui qui deviendra l'actuel Président de la République.

Comme pour tout casse du siècle – pour reprendre le titre d'une enquête de BFMTV – les méthodes utilisées par Emmanuel Macron lors de la campagne de l'élection présidentielle sont discutables.

M. Sylvain Maillard. Vous n'avez pas de leçon à donner !

M. Patrice Verchère. En effet, après les vingt-quatre dons non conformes, après la possible utilisation des moyens de la métropole et de la ville de Lyon, alors dirigée par le futur numéro deux du Gouvernement, voilà maintenant les incroyables ristournes révélées par la presse ! L'octroi d'importantes remises sur ses prestations de campagne étonne tous les élus qui ont eu affaire avec la commission des comptes de campagne. Nous pouvons légitimement nous interroger sur la contrepartie d'une prestation remisée à 100 %. N'est-ce pas une manière déguisée de faire un don, don qui provenant d'une entreprise est, vous le savez, totalement illégal ?

La commission elle-même s'est émue de ces promotions exceptionnelles « d'un pourcentage anormalement élevé ». Alors, y a-t-il eu des contreparties ? Monsieur le secrétaire d'État, vous connaissez le proverbe populaire : les bons comptes font les bons amis. Serait-ce en vertu de cet adage que l'un des dirigeants d'une des sociétés ayant fourni des prestations avec des remises dignes d'une troisième démarque occupe aujourd'hui le poste de responsable du pôle images et événements de l'Élysée ?

Plusieurs députés du groupe LR . Eh oui !

M. Patrice Verchère. Monsieur le secrétaire d'État, pouvez-vous assurer à la représentation nationale que les entreprises et les personnes qui ont octroyé ces fantastiques rabais n'ont pas bénéficié depuis d'avantages ou de nouveaux contrats avec l'État, et notamment avec l'Elysée ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR et sur quelques bancs du groupe FI.)

M. Patrick Mignola. Il fallait oser !

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement. (Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le député, vous dire que votre question est affligeante (Protestations sur les bancs du groupe LR) serait très en deçà de ce que je ressens au moment où je m'apprête à vous répondre. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM)

La Commission nationale des comptes de campagne a examiné les comptes des différents candidats à l'élection présidentielle. Le compte de campagne qui a été le moins réformé, c'est-à-dire qui peut être considéré comme le plus sincère de tous, est celui présenté par Emmanuel Macron (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM),

M. Laurent Furst. Pinocchio !

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État. …avec une réformation de l'ordre de 120 000 euros contre 450 000 pour Jean-Luc Mélenchon et plus de 850 000 euros pour Mme Le Pen. De tous les comptes de campagne qui ont été présentés, c'est donc le plus sincère. (Protestations sur les bancs du groupe LR.) Manifestement, vous n'avez pas emporté la conviction des Français dans les urnes et vous essayez maintenant de contester à votre manière, non dans la rue mais par le doute et la suspicion permanente, la victoire à l'élection présidentielle d'Emmanuel Macron. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)

Il est vrai que vous avez été à bonne école et que les comptes de campagne des Républicains ne témoignent pas toujours en votre faveur ! (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.– Protestations sur les bancs du groupe LR.)

M. Laurent Furst. Caniveau !

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État. Nous avons en effet bénéficié de prix compétitifs, sans doute parce que nous avons su négocier (Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

M. Laurent Furst. Bravo…

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État. Nous avons eu des prix compétitifs parce que nous avions des personnels compétents au sein de nos équipes et, aussi, parce que nous avons recouru à de très nombreux bénévoles qui, sortant des rangs des partis traditionnels, ont rejoint la campagne d'Emmanuel Macron !

Enfin, ce n'est pas faire honneur à la démocratie que de faire peser en permanence le soupçon et la suspicion sur l'ensemble de la représentation nationale ! (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)