Rubrique :
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Voirie
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Tête d'analyse :
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Autoroutes et routes
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Analyse :
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Eclairage. securite routiere
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Texte de la QUESTION :
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M Jean-Jacques Weber attire l'attention de M le secretaire d'Etat aupres du ministre de l'equipement, du logement, des transports et de la mer, charge des transports routiers et fluviaux, sur la securite routiere et les problemes de l'eclairage de nuit. Considerant que la mortalite routiere s'est sensiblement accrue en 1988 (+ 6 p 100) et que les tues de nuit representent la moitie environ de cette mortalite, il apparait que certaines difficultes existent entre les parties interessees (Etat, regions, departements et communes) sur les depenses a envisager pour ameliorer la prevention de ces accidents. Il semblerait en effet que la decision d'investissement intervienne plus facilement que celle d'assurer la maintenance de l'installation mais que l'emiettement des responsabilites en la matiere agit malheureusement comme un frein. Or il se trouve que de plus en plus les textes reglementant les installations d'eclairage public sont largement depasses aujourd'hui ; ainsi, par exemple, la circulaire en vigueur de 1974 qui prevoit une installation d'eclairage public pour un trafic de 50 000 vehicules par vingt-quatre heures sur autoroute et qui n'est pas respectee alors meme qu'il serait opportun de diminuer sensiblement ce chiffre a l'instar de nombreux pays europeens. Il lui signale a ce sujet que les experts internationaux s'accordent pour reconnaitre qu'un eclairage routier normal est de nature a diminuer de 30 p 100 la mortalite nocturne et que sur le plan economique, si l'on considere que la mise en place d'un equipement d'eclairage sur 1 kilometre de route s'eleve a 600 000 francs (et ce chiffre peut etre reduit de 40 p 100 si l'on preequipe la route), le cout annuel de cette installation serait de 52 000 francs pour la maintenance et la fourniture d'energie, auquel il convient d'ajouter 60 000 francs de remboursement du capital (sur dix ans) et 30 000 francs de service de la dette (a 8 p 100 en moyenne), ce qui equivaut donc a 142 000 francs par an. Et comme il est admis que le cout d'un mort dans un accident de la route represente 2 millions de francs pour la collectivite, il lui demande s'il n'est pas opportun de rapprocher une telle somme des couts economiques rappeles ci-dessus, ce qui correspond a l'investissement et a l'entretien pendant dix ans de l'installation d'eclairage de 1,4 kilometre de route. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui preciser son sentiment sur ces donnees et ses intentions pour en tenir compte.
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Texte de la REPONSE :
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Reponse. - De nombreuses etudes, tant en France qu'a l'etranger, ont ete menees pour evaluer l'impact de l'eclairage des routes sur la securite de nuit. Une analyse tres serieuse de leurs resultats montre que, si dans certains cas particuliers on peut esperer obtenir une diminution de 30 p 100 des tues, ce chiffre est loin d'etre la regle. Dans certaines situations, il y a meme eu augmentation des tues. Par ailleurs, il convient de souligner que, sur la base tres favorable d'un cout de maintenance et d'entretien de 80 000 francs par an et par kilometre, l'eclairage des 7 000 kilometres d'autoroutes reviendrait a 560 millions de francs. En ce qui concerne les routes nationales, sur la base de 52 000 francs du kilometre, l'eclairage des 28 000 kilometres de routes nationales reviendrait a 1 456 millions de francs. On peut comparer ces chiffres aux 3 608 millions de francs consacres en 1989 a l'entretien des routes nationales, y compris leur eclairage, ou aux 270 millions de francs consacres a la suppression des points noirs. La pratique actuelle prevoit la mise en place de l'eclairage lorsque le trafic depasse 50 000 vehicules par jour pour les autoroutes de liaisons ou 25 000 vehicules par jour sur les voies rapides urbaines dont les echangeurs sont espaces de moins de 5 kilometres. Au-dela de ces recommandations, il convient, dans un souci de pragmatisme, de reserver l'eclairage aux points singuliers pour lesquels une analyse detaillee des accidents en justifie l'emploi.
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