Rubrique :
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Cours d'eau, etangs et lacs
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Tête d'analyse :
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Riviere la Ligne : Ardeche
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Analyse :
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Largentiere. mine de la societe Metal Europ. pollution
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Texte de la QUESTION :
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M Andre Lajoinie attire l'attention de M le secretaire d'Etat aupres du Premier ministre, charge de l'environnement et de la prevention des risques technologiques et naturels majeurs, sur la grave pollution de la riviere la Ligne, petit affluent de l'Ardeche, provoquee par la mine de la societe Metal Europ (ex-Pennaroya) a Largentiere. Pendant des annees, la compagnie Pennaroya a extrait du sous-sol de Largentiere des minerais d'argent, de plomb et de zinc. En 1983, malgre l'opposition des salaries de la mine et de leurs representants syndicaux et des elus, notamment communistes, cette societe decidait l'arret brutal de toute exploitation de la mine et noyait le fond de celle-ci, sans prendre la peine de s'assurer par des etudes precises et par la transparence informative vis-a-vis des elus et de la population, des risques induits par le colmatage de plusieurs dizaines de kilometres de galeries creusees. Aujourd'hui le resultat est la. Depuis plus d'un an la pollution, notamment par le zinc, detruit la faune de la Ligne et risque s'etendre a l'Ardeche, deteriorant serieusement l'environnement au risque de mettre en peril l'activite economique et de loisirs de cette partie du departement. De plus, l'arret de l'exploitation miniere a deja occasionne d'importants degats aux habitations situees a la verticale de la mine, qui se lezardent. La societe Metal Europ, detentrice des permis d'exploitation, est totalement responsable de ces problemes economiques et ecologiques graves. Elle doit prendre de veritables dispositions pour mettre fin a cette pollution. Le pompage en cours qu'elle a decide pour tarir la source polluee s'avere ne pas etre une solution satisfaisante pour arreter les nuisances. Les differents polluants deja constates (zinc, fer, plomb), appellent une surveillance de l'ensemble des bassins versant de la Ligne mais aussi de ceux situes en amont de l'Ardeche. Il lui demande donc en consequence quelles mesures il compte prendre pour intervenir aupres de la societe Metal Europ afin qu'elle trouve les moyens d'arreter cette pollution et de garantir le site contre les pollutions et les autres risques induits par l'arret de l'exploitation de la mine, afin aussi qu'elle dedommage les collectivites locales et les habitants touches par le sinistre et qu'elle s'engage a la plus totale transparence concernant l'information et la concertation envers la population et ses elus. Il en va du devenir economique, notamment touristique de ce departement.
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Texte de la REPONSE :
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Reponse. - La contamination de la riviere la Ligne par des polluants metalliques est effectivement un probleme preoccupant. Son origine est complexe, puisqu'elle combine un phenomene naturel - le lessivage des metaux presents dans le sous-sol par les eaux souterraines - aux consequences de la cessation d'exploitation miniere de la societe Pennaroya, devenue aujourd'hui Metaleurop. En outre, l'etiage severe que connait la Ligne en 1989, comme les autres cours d'eau de la region, accroit les consequences de la pollution metallique. Depuis la mise en evidence de la pollution en 1988, les services de l'Etat se sont mobilises. De multiples etudes ont ete realisees, et des reunions de concertation rassemblant toutes les parties concernees ont ete organisees, afin de rechercher les meilleurs moyens de maitriser le plus rapidement possible le phenomene. La societe Metaleurop a accepte de financer la plus grande partie des etudes. Apres que differents types de solution ont ete envisages, le prefet de l'Ardeche, par arrete du 12 juin 1989, a prescrit a la societe Metaleurop les principales mesures suivante : a titre transitoire, captage des deux sources contaminees par les metaux et stockage des eaux sur la plateforme de la digue a steriles de l'ancien site minier ; parallelement, alimentation de la Ligne par des eaux non polluees provenant de forages, avec un debit equivalent a celui des deux sources captees ; construction d'une station de traitement qui devra etre mise en service avant le 1er avril 1990 ; a cette date, les eaux des sources contaminees seront a nouveau rejetees dans la riviere la Ligne apres avoir ete debarrassees des teneurs excessives en metaux au niveau de la station ; controle portant a la fois sur les rejets, et sur l'eau de la riviere la Ligne, afin de verifier qu'il n'existe pas d'autre cause de pollution metallique que les sources traitees. Les intallations necessaires a la mise en oeuvre des mesures decidees a titre transitoire (captage des deux sources contaminees et alimentation de la Ligne en eau de substitution) ont ete implantees progressivement au cours des mois de juillet et aout 1989, compte tenu des delais de livraison du materiel de pompage. Les mesures urgentes consistant a faire cesser la pollution ont donc ete prises. Toutefois, plusieurs mois seront encore necessaires pour proceder a l'evaluation des consequences precises pour le milieu aquatique et pour definir une strategie de rehabilitation du cours d'eau. Les services du secretariat d'Etat continueront a suivre cette affaire avec attention. Il peut des a present etre affirme que l'Ardeche, dont le Ligne est un affluent, n'a pas ete affectee par la pollution metallique. Les hypotheses vehiculees par certaines rumeurs n'ont jamais ete verifiees : les analyses d'eau prelevee dans la riviere Ardeche n'ont pas revele de teneurs excedant les normes en vigueur. Enfin, il n'existe aucun lien a la connaissance des services du secretariat d'Etat entre l'apparition de sources contaminees par des metaux et les dommages constates sur certaines constructions situees a la verticale de l'ancienne mine. Mais une action en justice a ete introduite par les proprietaires concernes et il appartient aux tribunaux competents de determiner les responsabilites.
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