FICHE QUESTION
9ème législature
Question N° : 15971  de  M.   Mahéas Jacques ( Socialiste - Seine-Saint-Denis ) QE
Ministère interrogé :  éducation nationale, jeunesse et sports
Ministère attributaire :  éducation nationale, jeunesse et sports
Question publiée au JO le :  17/07/1989  page :  3189
Réponse publiée au JO le :  22/01/1990  page :  328
Rubrique :  Enseignement maternel et primaire
Tête d'analyse :  Ecoles normales
Analyse :  Remplacement par des IUFM
Texte de la QUESTION : M Jacques Maheas appelle l'attention de M le ministre d'Etat, ministre de l'education nationale, de la jeunesse et des sports, sur le probleme des Instituts universitaires de formation des maitres (IUFM). En effet, les enseignants et les formateurs sont tres inquiets du devenir des actuelles Ecoles normales d'instituteurs. En vingt ans, les formateurs d'Ecole normale ont largement contribue a la modernisation du systeme educatif, a la formation initiale et continue des personnels, a des travaux de recherche aussi bien fondamentale qu'appliquee, a la production de materiels pedagogiques, etc. Comment auraient pu etre capitalises les nombreux travaux resumant les pratiques et les savoir-faire dans toutes les disciplines enseignees en Ecole normale, si les formateurs n'y avaient fait qu'un passage ephemere ? En consequence, il lui demande quelles sont ses intentions concernant l'avenir des formateurs a plein temps dans les centres de formation des maitres et les formations initiales des instituteurs recrutes en septembre prochain.
Texte de la REPONSE : Reponse. - A partir de 1992, les futurs enseignants des ecoles seront, comme les professeurs certifies, recrutes au niveau de la licence. Leur formation comprendra des enseignements communs a tous les maitres, mais aussi des enseignements specifiques. Afin que cette formation soit rapprochee des lieux de creation du savoir et de l'innovation et soit, le plus possible, ouverte a l'evolution de la societe, des technologies, et a notre environnement international, des etablissements d'enseignement superieur nouveaux seront crees : les instituts universitaires de formation des maitres (IUFM). Ils conduiront la formation professionnelle initiale de tous les enseignants dans le cadre des orientations definies par le ministre de l'education nationale. La necessite de mettre en place, de la maniere la plus rapide possible, un veritable systeme de formation professionnelle de tous les maitres permettant d'assurer, dans de bonnes conditions, les recrutements massifs a operer dans les prochaines decennies, a conduit a definir les statuts et missions de ces IUFM dans l'article 17 de la loi d'orientation sur l'education. Il y aura, en regle generale, un institut par academie. Etablissement public administratif rattache a une ou plusieurs universites de l'academie, son directeur sera nomme par le ministre sur proposition du conseil d'administration, que presidera le recteur-chancelier des universites. Ces instituts seront mis en place progressivement, academie par academie, a partir de la rentree 1990. Pour atteindre les objectifs fixes, ces instituts ne sauraient etre les resultat de la juxtaposition des structures de formation actuelles, ce qui pose les questions de leur devenir, en particulier celui des ecoles normales d'instituteurs, des responsables et formateurs qui y sont en fonction. Pour ce qui concerne les ecoles normales, il convient de bien distinguer le probleme de leur statut de celui de l'evolution de la vocation des lieux de formation qu'elles representent. La creation d'un IUFM par academie n'impliquera pas le regroupement de toutes les activites de celui-ci en un lieu unique ; des activites de formation pourront etre, selon des modalites diverses, maintenues dans les locaux des actuelles ecoles normales. Une partie de la formation professionnelle initiale et continue des enseignants des ecoles, mais aussi des professeurs des colleges et des lycees pourrait s'y effectuer. Il pourrait egalement etre envisage d'y implanter des antennes universitaires ou d'autres activites de formation d'adultes ou a caractere culturel, propres a en consolider le role. Une loi complementaire, qui sera prochainement presentee au Parlement, determinera les conditions de devolution a l'Etat des biens, droits et obligations des ecoles normales d'institutrices, apres une large concertation avec les presidents des conseils generaux. Par ailleurs, la formation professionnelle qui sera mise en place dans les IUFM, supposera une articulation etroite entre stages sur le terrain, d'une part, formation theorique et reflexion sur le metier, d'autre part. Il conviendra donc de s'appuyer fortement, pour ce qui concerne le premier degre, sur le reseau des actuelles ecoles annexes et d'application et les instituteurs-maitres-formateurs auront toute leur place dans la nouvelle formation. Les IUFM beneficieront des competences de formateurs d'horizons divers : universitaires et chercheurs, membres des corps d'inspection, professeurs d'ecole normale d'instituteurs, directeurs d'etudes des centres regionaux de formation des PEGC, professeurs des ENNA, conseillers pedagogiques, professeurs et instituteurs, intervenants exterieurs (medecins, economistes, psychologues, professionnels de la communication et de la formation, etc). Le degre d'investissement dans la formation de ces differentes personnes ne sera pas le meme. Il est envisage que ces instituts disposent d'un noyau de permanents (directeurs d'etudes et enseignants charges de l'organisation et de l'animation des formations). Autour d'eux, un nombre limite de formateurs qui donneront une stabilite au corps enseignant. Enfin, des intervenants, venant de tous milieux et de l'enseignement, completeront le dispositif, sous des formes a definir. Comme prevu, par l'article 17 de la loi d'orientation sur l'education, un decret en Conseil d'Etat determinera les conditions dans lesquelles les actuels directeurs et professeurs des ecoles normales pourront opter pour l'exercice de ces fonctions diversifiees au sein des IUFM Les modalites du cahier des charges et de l'option ouverts au benefice des professeurs d'ecoles normales sont actuellement discutees. Toutes precisions ont ete portees a la connaissance des professeurs d'ecoles normales par une lettre adressee au secretaire general de leur syndicat national. Par ailleurs, les representants des professeurs d'ecole normale et les directeurs d'ecole normale ont ete respectivement recus par le ministre d'Etat les 7 et 13 septembre. La concertaion est donc engagee et elle se poursuit avec le cabinet du ministre.
SOC 9 REP_PUB Ile-de-France O