FICHE QUESTION
9ème législature
Question N° : 48259  de  M.   Valleix Jean ( Rassemblement pour la République - Gironde ) QE
Ministère interrogé :  éducation nationale
Ministère attributaire :  éducation nationale
Question publiée au JO le :  07/10/1991  page :  4077
Réponse publiée au JO le :  13/01/1992  page :  167
Rubrique :  Enseignement
Tête d'analyse :  Programmes
Analyse :  Langues vivantes. diversification
Texte de la QUESTION : M Jean Valleix rappelle a M le ministre d'Etat, ministre de l'education nationale, que la France, soucieuse d'eviter que l'Europe ne finisse par adopter l'anglais comme seule langue de communication, defend a Bruxelles la these du plurilinguisme europeen. Il lui signale cependant que 89 p 100 des eleves de classe de sixieme apprennent l'anglais, 10 p 100 l'allemand et 1 p 100 seulement une autre langue. Il n'y a plus que 500 eleves d'italien 1re langue en France sur 800 000 jeunes de cette generation frequentant les colleges. Les parents d'eleves souhaitant que leurs enfants apprennent l'anglais le plus tot possible, il apparait que le seul moyen de diversifier les langues est d'introduire une deuxieme langue en classe de 6e et de limiter cet enseignement a deux heures par semaine pour ne pas surcharger les horaires (reduits recemment a vingt-six heures hebdomadaires). Cette introduction d'une deuxieme langue en 6e s'impose d'autant plus que l'initiation a une langue etrangere en CM1 et CM2 (fin du primaire) a ete introduite. Aucune diversification des langues enseignees dans le primaire n'est possible puisqu'on n'y enseigne que l'anglais. Il semble malheureusement que son ministere s'oppose a la diffusion d'une deuxieme langue en 6e Son hostilite serait justifiee par la crainte de debordements budgetaires et par le refus, au moins apparent, de creer des « filieres » a un niveau d'enseignement (debut du secondaire) voue a un « tronc commun ». Il paraitrait pourtant possible de faire financer les enseignements complementaires de langue par les departements. Nombreux sont ceux qui ont deja donne leur accord, la depense etant modeste. Il lui demande quelles sont ses intentions en ce qui concerne les suggestions qu'il vient de lui presenter.
Texte de la REPONSE : Reponse. - Le developpement de l'enseignement des langues vivantes constitue une des preoccupations du ministere de l'education nationale qui, dans la perspective de la preparation des jeunes a l'Europe, preconise prioritairement un effort de l'apprentissage des langues etrangeres. A cet egard, il convient de souligner que l'enseignement des langues vivantes dans le systeme educatif francais repose sur deux principes : pluralisme des langues offertes au travers d'un eventail de douze langues au college, et de quatorze au lycee, et libre choix des familles. Le dispositif prevu par la reglementation definie au niveau national et applicable a l'ensemble des colleges publics et prives sous contrat prevoit, pour tous les eleves, a l'entree en classe de sixieme, une langue etrangere dont la pratique, dans son expression courante, a la fin de la classe de troisieme est un objectif assigne au college par la loi d'orientation sur l'education du 10 juillet 1989. Le commencement de l'etude d'une seconde langue vivante etrangere a partir de la classe de quatrieme, choisie parmi celles qui n'auraient pas ete retenues precedemment, fait egalement partie de ces objectifs. S'agissant plus particulierement de l'implantation de l'enseignement simultane de deux langues vivantes des la sixieme, il importe d'indiquer que cette possibilite avait ete donnee, a titre d'essai, a une dizaine d'etablissements au cours de l'annee 1986-1987, et qu'il n'etait pas apparu souhaitable d'y donner suite. La mise en place dans le cycle d'observation d'une deuxieme langue vivante introduit un enseignement supplementaire ne figurant pas au programme des classes correspondantes. Cet enseignement, qui ne s'adresse, en tout etat de cause, qu'a une partie des eleves, cree une forme de filiere, ce qui serait en contradiction avec l'objectif poursuivi au niveau du college de preparer la totalite des eleves a l'entree en lycee en leur donnant des competences identiques. En outre, dans la mesure ou cet enseignement ne serait pas propose dans tous les etablissements et ne pourrait etre assure, ne faisant pas partie des programmes, d'un point a l'autre du territoire, sa mise en place risquerait de porter prejudice aux eleves amenes a changer d'etablissement ou de region et ne permettrait pas ainsi d'offrir a l'ensemble de la population scolaire l'egalite face au service public de l'education nationale. Pour l'ensemble de ces raisons, et dans la mesure ou la pratique courante d'une langue etrangere et l'apprentissage de la maitrise d'une seconde representent les priorites a satisfaire a ce niveau de scolarite, il ne parait pas opportun d'institutionnaliser des initiatives de cette nature.
RPR 9 REP_PUB Aquitaine O