FICHE QUESTION
9ème législature
Question N° : 51945  de  M.   Colombier Georges ( Union pour la démocratie française - Isère ) QE
Ministère interrogé :  commerce et artisanat
Ministère attributaire :  commerce et artisanat
Question publiée au JO le :  23/12/1991  page :  5261
Réponse publiée au JO le :  14/09/1992  page :  4215
Rubrique :  Commerce et artisanat
Tête d'analyse :  Politique et reglementation
Analyse :  Charcutiers-traiteurs
Texte de la QUESTION : M Georges Colombier ayant tres recemment participe a l'assemblee generale de la chambre syndicale des charcutiers traiteurs de l'Isere souhaite attirer l'attention de M le ministre delegue a l'artisanat, au commerce et a la consommation sur les preoccupations de ces derniers. La morosite est grande dans cette noble profession, qui garantit la perennite de nos zones rurales. Ces femmes et ces hommes se plaignent des controles administratifs trop nombreux, de l'implantation des grandes surfaces, de la situation precaire des conjoints, de l'absence de personnels ou d'apprentis. Cela pose notamment le probleme de la formation dont j'ai pu constater deja les limites. En prenant pour base cet exemple d'une profession en peril, il souhaiterait savoir si des mesures sont envisagees par le Gouvernement.
Texte de la REPONSE : Reponse. - Le ministere du commerce et de l'artisanat s'efforce d'assurer un developpement equilibre des differentes formes de commerce, ou la grande distribution d'une part, le commerce traditionnel et l'artisanat d'autre part, soient davantage complementaires que concurrents. La loi Royer a ete plusieurs fois adaptee dans son texte ou ses mesures d'application pour permettre son fonctionnement dans des conditions plus transparentes, plus efficaces, et garantissant mieux le developpement de l'ensemble des formes de commerce et de l'ensemble des zones du territoire. Ainsi, la loi no 90-1260 du 31 decembre 1990, adoptee a la quasi-unanimite du Parlement, doit permettre de soumettre a la procedure d'autorisation la pratique du « lotissement commercial ». Le decret no 92-150 du 17 fevrier 1992 instaure le vote public dans les commissions departementales d'urbanisme commercial. Afin de permettre une meilleure association des elus directement concernes par les projets d'implantation, il dispose en outre que le maire de la principale commune situee dans la zone d'attraction du magasin envisage siegera obligatoirement au sein de la commission. D'autre part, selon cette nouvelle reglementation les commissions departementales des departements proches de l'implantation envisagee seront systematiquement consultees avant toute decision, des lors que l'ouverture du magasin etudie pourrait avoir une influence sensible sur le tissu commercial de ces departements. De plus, il est mis en place dans chaque departement un observatoire departemental d'urbanisme commercial qui regroupe, sous la presidence du prefet, et autour des membres de la CDUC, les principaux responsables departementaux concernes (elus, responsables consulaires et professionnels, consommateurs). Par ailleurs, le ministere du commerce et de l'artisanat mene une action continue d'aide au maintien et au developpement du commerce en vue d'assurer une desserte de proximite pour les populations et d'eviter un processus de declin, dont les couts economiques et sociaux sont eleves. Dans le cadre des contrats de plan Etat-region, ont ete mises en oeuvre les operations de restructuration de l'artisanat et du commerce (ORAC), dont l'objectif est de dynamiser les activites economiques d'un bassin d'emploi rural (comprenant un ou plusieurs cantons), en intervenant sur le tissu des petites entreprises commerciales et artisanales (etude prealable, animation, formation, conseil, promotion et rehabilitation des locaux). De meme, dans le cadre des contrats Etat-region, des actions sont engagees en faveur de la transmission et de la reprise d'entreprises. Les dispositions des articles 4 et 5 de la loi du 31 decembre 1989, relative au developpement des entreprises commerciales et artisanales, prevoient un relevement des taux de la taxe sur les grandes surfaces, et l'affectation de l'excedent du produit de cette taxe a des operations collectives de sauvegarde de l'activite commerciale dans des secteurs touches par les mutations sociales « consecutives a l'evolution du commerce ainsi que, dans les zones sensibles, a des operations favorisant la transmission ou la restructuration d'entreprises commerciales ou artisanales ». Ce dispositif est maintenant operationnel. En outre, des aides specifiques aux communes menacees de voir disparaitre leur dernier commerce ont egalement ete votees. La loi du 31 decembre 1990 a en effet institue des fonds departementaux d'adaptation du commerce rural, qui seront alimentes par un prelevement sur la taxe professionnelle acquittee par les grandes surfaces autorisees, a compter du 1er janvier 1991, a se creer ou a s'agrandir. La loi de finances pour 1992 prevoit une nouvelle etape dans la reduction des droits de mutation sur les fonds de commerce : desormais la quasi-integralite des mutations sur les fonds de commerce des zones rurales et des petites villes sera imposee a un taux inferieur a celui des parts sociales, soit 4,80 p100 ; les fonds d'une valeur inferieure a 100 000 F continueront de beneficier d'une exoneration totale, ce qui concerne la tres grande majorite des fonds en zone rurale. Enfin ont ete annoncees, le 16 septembre dernier, des mesures tres importantes, d'ordre fiscal ou financier, pour les petites et moyennes entreprises (reduction de l'impot sur les societes, extension du credit d'impot-formation aux chefs d'entreprises individuelles n'ayant pas la qualite de salarie). Au conseil des ministres du 16 octobre 1991, le Gouvernement a adopte des mesures pour l'emploi correspondant notamment aux besoins specifiques des entreprises du commerce et de l'artisanat (exoneration des cotisations patronales pour l'embauche de jeunes ages de 18 a 25 ans et n'ayant pas de diplome du niveau du CAP). Le Premier ministre a d'ores et deja fait connaitre son intention de perenniser cette disposition pour les emplois a temps partiel et de la proroger jusqu'au 30 septembre pour les autres emplois. La prorogation pour deux ans de l'exoneration des charges patronales lors de l'embauche d'un premier salarie et l'extension de cette mesure pour les embauches des deuxieme et troisieme salaries effectuees par les entreprises artisanales localisees dans certaines zones rurales relevent de la meme volonte d'aider les entreprises de main d'oeuvre. En ce qui concerne la formation, les efforts du Gouvernement tendent a permettre a tous les jeunes d'atteindre un premier niveau de qualification et a faciliter ainsi leur insertion dans un emploi. L'apprentissage constitue une des voies offertes aux jeunes pour parvenir a cet objectif. Le projet de loi du Gouvernement, que le Parlement vient d'adopter, renforce ce mode de formation et cree les conditions pour assurer son developpement et son extension. La loi de finances pour 1993 comportera par ailleurs des mesures fiscales, notamment l'instauration d'un credit d'impot, destinees a encourager les entreprises de toutes tailles a accueillir et a former des jeunes.
UDF 9 REP_PUB Rhône-Alpes O