Texte de la QUESTION :
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M Andre Lajoinie attire l'attention de M le ministre delegue a l'industrie et au commerce exterieur sur la situation tres preoccupante de l'usine Ugine SA a Gueugnon. Il est question a nouveau de supprimer des emplois, 500 dans la societe pour 1992, dont 228 sur le site de Gueugnon. Or, il se trouve que la situation d'Ugine SA avec des resultats en 1991 meilleurs qu'en 1990, ne justifie nullement les mesures avancees. Ces resultats ont triple. Ne sont en cause ni le niveau des commandes, ni celui des effectifs qui oblige a recourir a la sous-traitance, a une large pratique des heures supplementaires. Le cout du travail, la productivite supportent toutes les comparaisons avec la concurrence et les parts de marche sont stables. Par contre, la ou le bat blesse, c'est le niveau d'endettement de l'ensemble du groupe Usinor-Sacilor dont Ugine SA fait partie, et qui se monte a 30 milliards apres des acquisitions d'entreprises aux Etats-Unis, en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Thailande et ailleurs. Sur 16 milliards de profits, 13 y ont ete consacres. Ces aventures etrangeres sont suicidaires pour notre siderurgie comme pour d'autres industries. D'ou le « Plan-Action-Efficacite » de la direction avec son cortege de reductions d'emplois, d'abandons d'installations, d'intensifications du travail, de remise en cause d'acquis sociaux comme la cinquieme equipe continue et le pouvoir d'achat, d'acceleration de la flexibilite des outils et des hommes, la devalorisation des plans de carriere, la formation au rabais D'ou l'appel aux capitaux prives On parle meme d'une eventuelle association avec un producteur europeen aux installations surcapacitaires qui realiseraient les commandes en excedent. Le nom d'une entreprise belge est avance, entreprise qui, a la fin 1992, mettra au point une nouvelle ligne de circuit-decapage avec une capacite totale de 250 000 tonnes par an ! On comprend l'inquietude des personnels sur l'ensemble des sites, alors que cette entreprise, dans la production de l'acier inoxydable, se trouve devant les Allemands et talonne les Japonais, et que les commandes sont refusees. En consequence, il lui demande toutes les informations concernant cette entreprise nationale et les mesures urgentes qu'il entend prendre.
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Texte de la REPONSE :
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Reponse. - L'etablissement Ugine SA de Gueugnon a pour activite le laminage a froid de toles en acier inoxydable et de toles magnetiques a grains non orientes. Sa capacite de production est de 330 000 tonnes, tous produits confondus. Comme l'ensemble de la siderurgie francaise, l'usine de Gueugnon se trouve confrontee a un environnement economique international de plus en plus difficile, et le maintien a un bon niveau de ses fabrications ne peut etre obtenu que par une maitrise suffisante et continue des prix de revient. Afin de faire face a la concurrence et aux surcapacites previsibles sur le marche international, l'usine doit ameliorer sa competitivite, d'autant que la configuration de l'etablissement ne lui est pas tres favorable. En amont de sa production, l'usine est dependante de l'acierie de l'Ardoise et du train a bande de Sollac-Fos. En aval, elle est eloignee du chemin de fer (10 kilometres). Cette situation induit des frais de transport supplementaires par rapport a certains concurrents. En 1993, l'usine de Gueugnon devrait voir sa production au silicium augmentee, grace a l'apport prevu d'une partie du fonds de commerce de Tolmatil. Differents investissements technique doivent prochainement completer les operations engagees en 1991 : installation d'un decapage et d'un recuit pour un montant d'environ 250 millions de francs. Ces investissements devraient permettre des gains de productivite et, a terme, une baisse des couts de fabrication. Dans ce contexte, et sous reserve d'une bonne tenue des volumes de commandes, le recours au personnel interimaire devrait etre largement reduit tandis que les effectifs permanents de l'usine enregistreront une diminution limitee a 2,6 p 100 (sur un total d'environ 1 700 personnes). Afin de limiter au strict minimum l'impact sur le personnel, la societe Ugine a pris un certain nombre de mesures. Toutes les possibilites de reclassement interne sont exploitees et un effort de formation important est mis en oeuvre en vue de developper les competences face a l'evolution des techniques, et de permettre la reconversion d'une partie du personnel, soit quatre-vingt-sept personnes reclassees en 1992 sur un effectif de 350 personnes, programmee sur trois ans. Le plan social de Gueugnon integre les dispositions prevues par l'accord du groupe Usinor-Sacilor sur l'emploi. Depuis le 1er janvier 1991, la societe de conversion concernee du groupe Usinor, la Sodicem, a entrepris d'orienter ses efforts de facon tres importante en direction de Gueugnon. Ainsi trois dossiers sont en phase finale d'instruction a Gueugnon meme : Stubec, societe de construction metallique, soudage, chaudronnerie, envisage la creation de vingt emplois sur trois ans dont cinq reclassements en 1992 ; la Chaudronnerie generale (CGL) doit creer trente emplois sur trois ans, soit trois reclassements en 1992 ; la societe Doxycoupage Coleoni va creer quinze emplois en trois ans dont quatre en 1992 ; enfin, et surtout, PPB, construction de produits en beton precontraint, s'implante a douze kilometres sur la zone industrielle de la Roseray, a Percay-les-Forges, en limite du pole de conversion de Montceau-les-Mines. Environ trois cents emplois seront crees, a raison d'une centaine par an sur les trois ans a venir, soit soixante-quinze reclassements en 1992. La participation financiere de la Sodicem permettra de reserver pres du quart de ces creations a des anciens travailleurs de la siderurgie. Le groupe Usinor a bien note le probleme particulier du personnel interimaire de l'usine de Gueugnon et a decide d'agir pour en faciliter le reclassement en soumettant un emploi exterieur a l'accord des personnes concernees. De plus, l'action initiee depuis janvier 1991 pour inciter des usines a s'installer a proximite de Gueugnon demeure la priorite des preoccupations des equipes de la Sodicem. Enfin, concernant les acquisitions d'entreprises a l'etranger par Usinor-Sacilor, elles ont permis au groupe francais de gagner des parts de marche, d'assurer des debouches a la siderurgie francaise et de conforter l'emploi pour l'avenir.
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