Texte de la QUESTION :
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M Eric Raoult attire l'attention de M le ministre d'Etat, ministre de l'education nationale et de la culture, sur l'enseignement de l'histoire et de la geographie. En effet, ces programmes d'histoire et de geographie des colleges et des lycees, proposes par le Conseil national de programmes (CNP) ont ete rejetes par la regionale Ile-de-France de l'association des professeurs d'histoire et de geographie (APHG). Ces programmes semblent avoir ete elabores sans concertation avec les usagers et dans une meconnaissance totale du terrain. Cette nouvelle reforme suscite l'emotion, voire l'inquietude, de nombreux professeurs. L'enseignement de l'histoire et de la geographie a subi de graves atteintes depuis 1988 de l'ecole elementaire a l'universite. L'education civique semble etre passee a la trappe. Grignotees dans l'enseignement elementaire et le secondaire, ces disciplines sont aussi menacees dans l'enseignement superieur : les projets de renovation des DEUG sous des couleurs « modernisantes » conduisent en fait a l'affaiblissement de leur contenu scientifique. De nombreux professeurs d'histoire et de geographie considerent que toutes ces reformes sont lancees par des « specialistes de l'education sans eleves » qui parlent plus de concertation qu'ils ne la pratiquent, et ne peuvent que destabiliser un systeme educatif deja fragilise. C'est pourquoi la regionale Ile-de-France de l'APHG estime que, si ces programmes etaient appliques, ils aboutiraient a diffuser des connaissances parcellaires et desordonnees dans un champ culturel (voire les menaces sur le grec et le latin) « revise a la baisse ». Il lui demande donc de bien vouloir lui preciser sa position sur ce dossier.
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Texte de la REPONSE :
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Reponse. - Les avant-projets de nouveaux programmes elabores par le groupe technique disciplinaire d'histoire-geographie dans le courant des annees 1991 et 1992 ont fait l'objet d'une large diffusion et ont donne lieu a un debat vigoureux compte tenu du caractere novateur des propositions avancees par le groupe (en particulier, l'arret de l'etude proprement chronologique en fin de classe de seconde et l'introduction d'une histoire plus « thematique » en classes de premiere et terminale). Le ministre d'Etat, ministre de l'education nationale et de la culture, constatant que ces propositions etaient loin de faire l'unanimite dans un domaine par nature plus sujet que d'autres a d'apres controverses, a decide de ne pas mettre en application de nouveaux programmes pour l'instant. Il va sans dire que cette decision ne remet aucunement en cause la qualite du travail fourni par le groupe technique concerne, qui a eu le merite de lancer la discussion sur des problemes fondamentaux de l'enseignement de cette discipline. Pour ce qui est des lycees, la place de l'histoire et geographie est pleinement reconnue dans le cadre de la renovation pedagogique qui entrera en vigueur a la rentree 1993 en classe de premiere et a la rentree 1994 en classe terminale. Cette discipline est en effet clairement affichee comme faisant partie des matieres dominantes de deux series de la voie generale : la serie L (litteraire) et la serie ES (economique et sociale). En outre, pour ce qui est de la serie L, les horaires ont ete renforces par rapport a ceux des actuelles series A : 4 heures trois quarts en classe de premiere L contre quatre heures en A, et quatre heures et demie en temrminale L contre quatre heures en A Par ailleurs, dans la serie technologique STT (sciences et technologies tertiaires), l'horaire d'histoire-geographie a ete augmente d'une demi-heure en classe terminale par rapport a celui de l'actuelle serie G, qui sur le plan des effectifs represente la serie la plus importante de la voie technologique. Dans les autres series, scientifiques et technologiques, l'histoire-geographie conserve la place qui est la sienne actuellement, avec pour objectif de fournir aux eleves de ces series un complement de culture generale indispensable pour comprendre les enjeux du monde actuel.
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