Texte de la QUESTION :
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M Andre Lajoinie attire l'attention de M le ministre de l'industrie et du commerce exterieur sur l'entreprise Souriau dans la Sarthe dependant du groupe Framatome. La direction de cette societe vient d'annoncer 116 nouvelles suppressions d'emplois sur l'ensemble de ses usines sarthoises de La Ferte-Bernard, de Champagne et du Mans. Si ces suppressions etaient confirmees, il resterait 1 123 emplois contre 1 625 en 1987, soit 502 pertes d'emplois en cinq ans. Il s'agirait d'un desengagement national des productions, car l'Etat est majoritaire dans le capital de Framatome, vers l'Inde et le Sud-Est asiatique. Les salaries de cette entreprise font des propositions serieuses qu'il serait bon de prendre en compte, et ils pensent a juste titre que la recherche de la rentabilite financiere a tout crin n'est pas la panacee. L'industrie francaise de la connectique, avec Souriau, se trouve etre un cas unique en Europe. Il convient non seulement de stopper cette nouvelle amputation des capacites de productions de Souriau, mais au contraire de les renforcer. Il lui demande quelles mesures urgentes il entend prendre afin d'annuler les 116 suppressions d'emplois et de permettre le developpement de cette societe unique en son genre et necessaire a notre industrie nationale.
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Texte de la REPONSE :
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Reponse. - La societe Souriau a ete reprise en 1989 par Framatome dans le cadre de la constitution par ce dernier du groupe Framatome Connectors International (FCI) ; son chiffre d'affaires, de 1 632 millions de francs, constitue actuellement 45 p 100 du chiffre d'affaires total de FCI. Par ailleurs, FCI se compose des societes Burndy et Jupiter. L'activite de Souriau se porte sur les marches aeronautique et militaire (40 p 100 du chiffre d'affaires), industriel (30 p 100), informatique et telecom (30 p 100). Le chiffre d'affaires a connu une decroissance depuis 1989 (- 0,9 p 100 en 1990, - 5,3 p 100 en 1991) et la societe a realise des pertes depuis 1987, sauf en 1989 (resultat net : 0,4 million de francs). Toutefois, 1991 a montre une amelioration relative, avec des pertes ramenees a 19 millions de francs, malgre la baisse du chiffre d'affaires ; par ailleurs, la productivite a ete accrue (+ 10 p 100 de 1990 a 1991). Les difficultes de la societe Souriau s'inscrivent dans la crise que connait le marche mondial des connecteurs depuis 1990 ; globalement, l'activite eet stagnante, avec une decroissance sur l'Europe, marche privilegie de Souriau. Dans ce contexte de decroissance, Souriau a connu une evolution similaire a celle de ses concurrents sur ces marches. La societe a procede recemment a deux restructurations : en 1990, 162 emplois ont ete supprimes ; les sites concernes ont ete La Ferte-Bernard, Champagne et Le Mans ; en 1992, ce sont 123 emplois qui ont ete touches a La Ferte-Bernard (50), Champagne (48), Le Mans (9), Versailles et Paray-Vieille-Poste (16). On ne peut invoquer un quelconque effet de delocalisation pour Souriau : en effet, les filiales de FCI en Asie (Japon et Taiwan) n'ont pas beneficie de transfert d'activite en provenance de Souriau, leur taille est modeste et elles ne servent en fait que le marche local. Les reductions d'effectifs qu'a connu la societe ne resultent donc pas d'un transfert d'emplois vers l'Asie. Pour l'annee 1992, les resultats actuellement disponibles laissent prevoir une nouvelle degradation de l'activite, avec des pertes estimees a 10 millions de francs. Globalement, il semble que la societe Souriau reste encore insuffisamment competitive pour parvenir a gagner des parts de marche ; sans amelioration sur l'Europe, d'autres restructurations sont a craindre. Par ailleurs, la question de la stategie globale de repartition d'activite de FCI entre ses deux grandes filiales que sont Souriau et Burndy reste posee.
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