Texte de la QUESTION :
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M Eric Raoult attire l'attention de M le ministre d'Etat, ministre des affaires etrangeres, sur les relations commerciales de la France avec Taiwan. En effet, alors meme que Formose souhaiterait developper ses echanges avec notre pays, ceux-ci sont souvent entraves par les pressions politiques de la Chine populaire. C'est notamment le cas en matiere aeronautique et militaire, ou l'entreprise Dassault pourrait obtenir des marches non negligeables, si nous ne cedons pas aux pressions de Pekin. Ces pressions ne connaissant pas l'assouplissement sensible des relations bilaterales entre les deux Chine, des consequences pouvant egalement se repercuter sur la vente du TGV a Taipeh ; une certaine propension a ceder aux pressions de la Chine populaire, a semble-t-il, ete l'habitude des pouvoirs publics francais ces dernieres annees. Une reflexion politique et donc economique et industrielle, s'impose sur ce dossier des relations France-Taiwan et France Chine populaire. Il lui demande de bien vouloir lui preciser sa position sur cette question.
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Texte de la REPONSE :
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Reponse. - La France, qui n'entretient plus avec Taiwan de relations diplomatiques depuis 1964, a ete l'un des premiers pays a prendre en compte les efforts de democratisation entrepris par les autorites de l'ile, ainsi que le renforcement de son poids economique en Asie et dans le monde, pour engager, depuis deux ans deja avec elle, une politique d'ouverture destinee a permettre un developpement des echanges. Sans remettre en cause les fondements de sa politique chinoise, qui reposent sur la reconnaissance d'une seule Chine, le gouvernement francais considere, en effet, qu'il est souhaitable que la France, comme les autres pays d'Europe, entretienne des relations economiques plus etroites avec les nouveaux pays industrialises d'Asie et donc avec Taiwan. Cette preoccupation rejoint d'ailleurs le souci exprime par les autorites taiwanaises de reequilibrer leurs echanges exterieurs, aujourd'hui largement domines par le Japon et les Etats-Unis. C'est dans cette perspective que la France a accompli depuis un an un certain nombre d'avancees en direction de Taiwan. La visite de M Fauroux, ministre de l'industrie, en janvier 1991, qui constituait le premier deplacement d'une personnalite occidentale de niveau gouvernemental, a revetu a cet egard une signification importante : elle a temoigne clairement de la volonte de la France de developper dans le long terme et en toute independance ses relations economiques avec Taiwan, dans l'interet bien compris des deux parties. De plus, des discussions commerciales ont ete engagees des le printemps 1991 en vue de l'etablissement d'une liaison aerienne directe entre Paris et Taipeh et le gouvernement francais a autorise en septembre dernier la fourniture a Taiwan de coques de fregates non armees. La visite a Taipeh en janvier dernier du secretaire d'Etat au commerce exterieur, M Jeanneney, est venue confirmer cette orientation ; elle a permis notamment de preciser nos attentes concernant le champ d'action de cette nouvelle cooperation. M Jeanneney a souligne en particulier l'interet porte par la France au projet de liaison ferroviaire a grande vitesse ainsi qu'aux domaines du nucleaire, des transports urbains et de la lutte contre la pollution, ou l'industrie francaise grace a ses performances sur le marche mondial, ses references et ses qualifications technologiques apparait tout a fait qualifiee pour prendre part a la realisation des grands projets inscrits au plan de developpement de six ans dans lequel s'est engage Taiwan. Le souhait du gouvernement francais est de voir les relations economiques entre la France et Taiwan mieux refleter les possibilites des deux partenaires alors que, a l'heure actuelle, la part de marche de la France a Taiwan est encore inferieure a 2 p 100 et que notre pays enregistre un important deficit commercial avec l'ile.
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