Texte de la QUESTION :
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M Jean Proveux attire l'attention de M le ministre d'Etat, ministre de l'education nationale et de la culture, sur le declin de la part occupee par la musique classique contemporaine dans les programmes de l'audiovisuel public. Si la radio de service public (France Musique et France Culture essentiellement) reste le principal diffuseur de musique classique du XXe siecle, la SACEM a enregistre depuis 1987 une chute de l'ordre de 30 p 100 des droits en provenance de Radio-France et verses au benefice de compositeurs vivants. Dans le meme temps, la musique classique du XXe siecle connait un repli important a la television : quasi-disparition des diffusions de concerts, marginalisation progressive des magazines specialises, absence totale d'oeuvres contemporaines dans le domaine de la danse et de l'art lyrique. Cette situation inquiete profondement les professionnels de la creation et de l'edition musicale. Au-dela de la mise en place de la chaine culturelle ARTE sur le reseau hertzien, il lui demande quelles mesures pourraient etre prises afin que le service public de radio-television assure dans de bonnes conditions sa mission de diffusion des oeuvres classiques contemporaines et de soutien aux createurs.
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Texte de la REPONSE :
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Reponse. - La loi du 30 septembre 1986, modifiee, sur la liberte de communication, reaffirme l'independance des societes de radiodiffusion en matiere de programmation. Radio France, en tant que societe nationale de programme, est soumise au respect des obligations contenues dans son cahier des missions et des charges, sous le controle du Conseil superieur de l'audiovisuel. En ce qui concerne la part occupee par la musique classique contemporaine dans les programmes de Radio France, il faut prendre en consideration l'action de cette societe en sa faveur, qui s'effectue aussi bien par ses formations musicales permanentes et ses commandes, que par les programmes musicaux de France Musique. Ainsi, on observe que de 1989 a 1992, le nombre de compositeurs contemporains programmes dans les concerts organises par Radio France a ete respectivement de vingt-sept (1989-1990), vingt-trois (1990-1991) et trente (1991-1992). Pour la prochaine saison musicale (1992-1993), vingt-six commandes sont deja negociees. De meme, dans les concepts publics, le nombre de compositeurs vivants programmes pour la saison 1992-1993 est de soixante-quinze, dont 57 p 100 sont francais, representant un total de cent deux oeuvres. Il convient egalement d'ajouter a ces chiffres les auteurs programmes dans le festival « Presence 92 » (l'Europe des jeunes compositeurs) qui a permis de presenter au public soixante-dix-neuf jeunes compositeurs europeens, dont trente-trois Francais. Ce festival, finance par la direction de la musique de Radio France, fait partie de la saison de concerts de la societe. Parmi les vingt-deux oeuvres jouees a cette occasion, trente et une etaient des creations mondiales, dont neuf commandes de Radio France. Enfin, sur le plan des programmes, on peut noter que depuis le 7 septembre 1992, France Musique programme chaque semaine cinq « Espaces contemporains » de quarante-cinq minutes chacun, un « Autoportrait » d'un compositeur le dimanche soir, un magazine de la creation a une heure de bonne ecoute, un concert de musique contemporaine chaque mercredi soir, sans compter des oeuvres de musique d'aujourd'hui reparties dans l'ensemble du programme. Il faut egalement preciser que Radio France tient compte dans ses programmes, non seulement de sa production propre, mais aussi de la production phonographique, ainsi que des concerts et festivals organises par des tiers.
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