FICHE QUESTION
9ème législature
Question N° : 61936  de  M.   Gambier Dominique ( Socialiste - Seine-Maritime ) QE
Ministère interrogé :  recherche et espace
Ministère attributaire :  recherche et espace
Question publiée au JO le :  21/09/1992  page :  4319
Réponse publiée au JO le :  01/02/1993  page :  428
Rubrique :  Sante publique
Tête d'analyse :  Politique de la sante
Analyse :  Mort subite du nourrisson. lutte et prevention
Texte de la QUESTION : M Dominique Gambier attire l'attention de M le ministre de la recherche et de l'espace sur le deces inexplique de pres de 2 000 nourrissons chaque annee en France. La mort subite du nourrisson est, en effet, l'une des principales causes de mortalite infantile. Pourtant, la recherche sur ce probleme de sante publique reste relativement peu developpee, tant au niveau des programmes pluridisciplinaires que des equipes specifiques des grands organismes. Il lui demande quelles sont, aujourd'hui, les efforts de recherche sur cette question en France, et les developpements qu'il est envisage de lui apporter.
Texte de la REPONSE : Reponse. - La mort subite inexpliquee du nourisson represente, dans tous les pays industrialises, la premiere cause de deces pour les nourrissons ages de 1 mois a 1 an. Selon une enquete publiee en 1989 par l'INSERM, ces deces au berceau concernent 1 450 enfants/an en France (soit une incidence de 1,7 p 1 000 naissances vivantes). Cette incidence est voisine de celle observee dans d'autres pays europeens (0,41 a 2,3 p 1 000). Elle est beaucoup plus elevee au Japon (5 a 6 p 1 000). Une des questions essentielles qui se posent est de distinguer, parmi les morts qui frappent un nourisson, celles qui sont en realite secondaires a une affection passee inapercue. La creation, par circulaire ministerielle, en 1986, de 31 centres de references pour l'etude de la mort subite inexpliquee du nourrisson a represente, a cet egard, une etape decisive. Ces centres disposent des moyens necessaires au transfert de l'enfant decede dans un centre d'etude pour qu'y soit realisee une enquete post-mortem. Seul ce travail permettra de distinguer les morts inexpliquees de celles secondaires a une etiologie, d'apprecier au mieux l'incidence du syndrome et ses causes, et peut-etre de mettre en oeuvre des mesures de prevention. Parmi les facteurs deja identifies a l'origine de la mort subite du nourrisson figurent diverses maladies, des conditions liees a l'environnement (chez l'enfant ou chez la femme enceinte). Une meilleure connaissance de ces facteurs devrait deboucher sur une meilleure prevention de cet accident. Des anomalies de la maturation du controle des fonctions vitales peuvent aussi etre en cause. L'etude de ces anomalies fait plus particulierement l'objet de recherches. Six unites de l'INSERM ont, au moins pour partie, une activite de recherche dans ce domaine (soit 6 chercheurs et 7 ITA en equivalent temps plein). Le budget consacre a ce theme par l'INSERM est d'environ 800 kF/an. Il faut ajouter 1 chercheur INSERM qui ne travaille pas dans une unite INSERM. Enfin, l'INSERM a accorde en 1991 un contrat normalise d'etudes pilotes (50 kF)a une equipe travaillant sur ce theme. La plupart de ces equipes travaillent avec des centres hospitaliers ou hospitalo-universitaires et en particulier avec les centres de reference cites ci-dessus. Ainsi, s'etablit la collaboration indispensable entre pediatres et anatomo-pathologistes, d'une part, et chercheurs, d'autre part. Les axes de recherche developpes en France concernent, en particulier, les themes suivants : etude du sommeil, etude morphologique et immunohistochimique des cerveaux d'enfants decedes, epidemiologie de la maladie, maturation et adaptation du controle de la ventilation, physiopathologie des apnees, metabolisme des acides gras. La poursuite de cette recherche coordonnee entre cliniciens et chercheurs doit aboutir a une meilleure comprehension de la maladie, au demembrement de ce syndrome, au depistage des facteurs de risque et donc, a terme, a la prevention de ce drame.
SOC 9 REP_PUB Haute-Normandie O