Texte de la QUESTION :
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M Gilbert Gantier attire l'attention de M le ministre d'Etat, ministre de l'education nationale et de la culture, sur la disparition du batiment du service des phares et balises sis avenue Albert-de-Mun, a Paris. A la suite des indications qu'il a pu recueillir sur ce chantier, il lui avait ete indique que l'architecte des Batiments de France avait donne un avis favorable a la demolition de cet edifice a la condition que « la tourelle en maconnerie, ainsi que la lanterne metallique superieure, fassent l'objet d'un releve precis de geometre et d'une depose en conservation en vue d'une reconstitution dans l'emprise du projet futur ». Or, il semble qu'un coup de bulldozer malencontreux ait tout abattu rendant ainsi cette restitution impossible. Il lui demande donc de bien vouloir lui donner quelques explications sur ce chantier.
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Texte de la REPONSE :
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Reponse. - Le ministere de l'education nationale et de la culture remercie l'honorable parlementaire et lui precise que l'ancien depot des phares et balises, situe a Paris, place du Trocadero, a l'angle de l'avenue du President-Wilson et de l'avenue Albert-de-Mun, a ete demonte en aout 1992. Ce demontage a fait suite a l'instruction d'un dossier suivi par le directeur du patrimoine qui, alerte en juillet 1992, a tenu a s'assurer que le remontage a l'identique du phare qui constituait le corps central du batiment serait realise dans des delais rapides, et que ce remontage serait fait avec les materiaux originels. L'edifice avait ete edifie entre 1865 et 1868 par l'ingenieur en chef des ponts et chaussees Leonce Reynaud, pour servir de depot central des phares et balises, et cette fonction expliquait la presence d'une lanterne de phare, a son sommet. Cette lanterne etait en effet destinee a tester les lentilles de phare, mises au point par Fresnel, en liaison avec l'observatoire de Meudon. L'exactitude des dispositifs ainsi controlee en autorisait la mise en service dans les phares de pleine mer. L'edifice a ete affecte en 1972 au Conseil economique et social, puisque situe sur la nouvelle parcelle qui lui avait ete affectee des 1959, date de la reutilisation de l'ancien musee des travaux publics construit par Ferret par cette nouvelle institution. L'interet architectural et scientifique de l'edifice se doublait d'une valeur d'autant plus forte qu'elle etait unique, liee a la topographie de Paris, et a une fonction que l'evolution de l'urbanisme avait epargnee. La protection de l'edifice au titre des monuments historiques avait ete etudiee en 1987, mais le dossier n'avait pas alors abouti. Quant au concours pour l'extension du Conseil economique et social organise, en 1988, le reglement a bien specifie que la conservation du phare devait etre prevue par les candidats. Le concours a ete juge en juin 1989, l'equipe de Gilles Bouchez designee laureate, et c'est sur la base de son avant-projet que permis de construire, et permis de demolir ont ete donnes, en aout 1991. C'est ce projet que le directeur du patrimoine a repris en juillet 1992, rappelant les prescriptions du programme de concours, et s'inquietant que les operations de demolition ne s'accompagnent pas de tous les releves de la partie centrale de l'edifice, et des prescriptions assurant que les materiaux deposes pourraient etre reutilises. Le Conseil economique et social a bien voulu faire realiser tous les releves, calepinages, et les demontages soigneux de la partie centrale de l'edifice, les pierres etant actuellement a l'abri, pour permettre le remontage dans toute sa hauteur de la partie centrale de l'edifice original. La demolition a ete suivie par les services de la direction du patrimoine, qui se sont assures que les demolitions ne reveleraient pas les decors attestes par les archives, mais signales comme disparus. La seule peinture murale conservee, carte des mers du Monde, situant les principaux phares, en 1874, a ete etudiee, relevee, photographiee, apres que l'on a eu decide que sa valeur artistique et documentaire ne justifiait pas une depose. Conformement au statut administratif de l'edifice, c'est a un architecte en chef des batiments civils, et des monuments historiques, que l'etude de la reconstruction du phare a ete demandee. Tels sont les elements qu'il m'est agreable de porter a la connaissance de M Gantier.
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