FICHE QUESTION
9ème législature
Question N° : 63062  de  M.   Berthol André ( Rassemblement pour la République - Moselle ) QE
Ministère interrogé :  éducation nationale et culture
Ministère attributaire :  éducation nationale et culture
Question publiée au JO le :  19/10/1992  page :  4776
Réponse publiée au JO le :  04/01/1993  page :  59
Rubrique :  Enseignement
Tête d'analyse :  Politique de l'education
Analyse :  Illettrisme. lutte et prevention
Texte de la QUESTION : M Andre Berthol appelle l'attention de M le ministre d'Etat, ministre de l'education nationale et de la culture, sur le cri d'alarme lance par les enseignants qui s'inquietent de la montee de l'illettrisme. Il lui demande comment il compte lutter contre ce constat qu'un nombre important d'eleves eprouve des difficultes pour sortir de l'ecole primaire.
Texte de la REPONSE : Reponse. - Il y a beaucoup de facons de definir concretement l'illettrisme et, selon les sources et les auteurs, les resultats varient. Toutes les definitions ne se valent d'ailleurs pas. En retenant des definitions assez strictes et fondees sur des evaluations des connaissances (et non sur des declarations), 1 p 100 a 2,5 p 100 des jeunes hommes, lors des tests que leur a fait passer le ministere de la defense, sont illettres. A l'autre extreme, 20 p 100 de ces jeunes hommes ne comprennent pas parfaitement un texte de soixante-dix mots, mais les qualifier d'illettres parait relever d'une extension excessive du concept. Quoi qu'il en soit, en dehors de ces difficultes de definition et de mesure, deux resultats sont importants. D'abord, c'est parmi les personnes agees que l'illettrisme est le plus repandu. On concoit aisement qu'au cours de la vie differents facteurs interviennent dans la perte progressive de telle ou telle competence initialement apprise et ces difficultes affectent surtout les personnes n'ayant qu'une formation primaire. Loin d'etre un facteur d'aggravation de l'illettrisme, l'ecole contribue au contraire a le reduire : les jeunes sont aujourd'hui moins souvent illettres que les personnes agees, ceci grace a la prolongation de la scolarite et aux differentes mesures prises pour accueillir les eleves dans les diverses structures d'enseignement et de formation. En second lieu, l'illettrisme diminue au cours du temps. Telle est la conclusion qui se degage de la seule source permettant d'en mesurer l'evolution, les tests que le ministere de la defense fait passer aux jeunes hommes. Non seulement le ministere repere moins d'illettres aujourd'hui qu'il y a dix ans mais, en outre, lors des tests ces illettres d'aujourd'hui reussissent moins mal que ceux d'il y a dix ans, c'est-a-dire sont moins illettres (leur niveau moyen a cru de 10,7 p 100). Ainsi, l'illettrisme ne se repand pas : au contraire, il est moins frequent, aujourd'hui, parmi les jeunes que parmi les adultes et les personnes agees et, parmi les jeunes, il est moins important qu'il y a dix ans. La contribution du systeme educatif a cette baisse est evidemment essentielle. Cependant l'ecole ne peut resoudre a elle seule un phenomene qui procede d'un cumul de handicaps : culturel, familial, psychologique, social. Aussi serait-il injuste et errone de rendre le systeme educatif responsable de l'illettrisme alors qu'il est le lieu ou se revele l'influence de ces handicaps et ou les enseignants oeuvrent efficacement a reduire les differences entre enfants pour favoriser l'egalite des chances.
RPR 9 REP_PUB Lorraine O