FICHE QUESTION
9ème législature
Question N° : 63224  de  M.   Pandraud Robert ( Rassemblement pour la République - Seine-Saint-Denis ) QE
Ministère interrogé :  justice
Ministère attributaire :  justice
Question publiée au JO le :  26/10/1992  page :  4878
Réponse publiée au JO le :  28/12/1992  page :  5863
Rubrique :  Justice
Tête d'analyse :  Fonctionnement : Seine-Saint-Denis
Analyse :  Parquet. instructions donnees a la police. depots de plaintes
Texte de la QUESTION : M Robert Pandraud demande a M le garde des sceaux, ministre de la justice, les textes qui ont permis au parquet de la Seine-Saint-Denis de donner des instructions aux services de police pour qu'ils refusent les depots de plainte assortis de certificats pour coups et blessures avec une incapacite temporaire de travail de plus de six jours, delivres par les medecins liberaux. Les victimes se voient mis dans l'obligation de se rendre dans un service hospitalier specialise pour faire constater leur etat. Il souhaiterait savoir si ces instructions ont ete prises en application de directives generales.
Texte de la REPONSE : Reponse. - Le garde des sceaux assure l'honorable parlementaire que le procureur de la Republique de Bobigny n'a jamais donne pour instructions aux services de police de refuser les plaintes deposees par les victimes de violence assorties de certificats medicaux delivres par des medecins liberaux. Toutefois, dans un souci de protection des victimes, le parquet de Bobigny, qui beneficie dans son ressort d'une consultation medico-judiciaire d'urgence, a souhaite, au moins pour les affaires les plus graves, l'intervention de ce service dans le cadre de l'enquete diligentee par le parquet en flagrance ou en preliminaire, les blesses etant examines sur requisitions judiciaires. De fait, les praticiens de cette consultation, formes aux techniques de la medecine legale, utilisent, pour la description des blessures subies par les personnes atteintes dans leur integrite corporelle, une methodologie rigoureuse et des criteres uniformes d'appreciation de la duree de l'incapacite de travail qui determine, pour les blessures volontaires ou involontaires, la competence de la juridiction saisie. Les affaires de moindre gravite, telles celles de violences legeres, donnent lieu a l'etablissement d'un proces-verbal de depot de plainte auquel sont annexes, le cas echeant, les certificats etablis par des medecins liberaux a la demande du plaignant. Ce dernier est ulterieurement invite, si les constatations medicales initiales apparaissent insuffisantes, a consulter le service des urgences medico-judiciaires. En tout etat de cause, que le plaignant se soit rendu ou non a cette consultation, un proces-verbal de plainte est etabli. En definitive, l'intervention du service des urgences medico-judiciaires est protectrice du droit des victimes et evite ainsi qu'a l'audience un plaignant ne soit deboute en raison de l'imprecision d'un certificat medical ou qu'un supplement d'information n'allonge la duree de l'instance.
RPR 9 REP_PUB Ile-de-France O