Martinique : politique economique
Question de :
M. Darsières Camille
- SOC
M. Camille Darsieres se doit de souligner a l'attention de M. le Premier ministre l'important retard economique de la Martinique. Les collectivites locales en ont pris conscience, ainsi que l'Etat et les instances europeennes. Un aspect tres positif, dans les difficultes rencontrees, est la volonte des chefs d'entreprise et des investisseurs de participer par leur propre effort a la relance a laquelle ils croient pourvu qu'ils ressentent le soutien volontariste des pouvoirs publics, en charge de l'emploi, donc de la creation d'activites economiques, et du soutien aux activites existantes. C'est ainsi qu'ils sont disposes a emprunter pour aller de l'avant mais, tres vite, sont deconcertes par la difference importante du cout de l'argent, plus favorable en metropole qu'outre-mer. Ni l'explication, restant d'ailleurs a demontrer, d'un fonctionnement financierement plus lourd, ni celle des risques pretendus plus eleves aux Antilles, ne justifie, pour des preteurs constitues en Societe nationale, l'ecart de 2 a 3 points entre le taux d'interet a la Martinique et celui en metropole. Or, le modele econometrique, elabore par le professeur martiniquais Fred Celimene, dont se sont dotes, par leur chambre de commerce et d'industrie, les socioprofessionnels martiniquais, autorise a dire que la reduction de 3 points, sur le moyen et le long termes pour l'investissement, et sur le court terme pour encourager la relance de la consommation, donnerait des resultats positifs : l'investissement des entreprises progresserait de 32 p. 100 en valeur, l'emploi augmenterait, par an, de 1,1 p. 100, et, toujours par an, le revenu des menages de 5 p. 100. C'est pourquoi il demande au Gouvernement de faire rechercher par ses experts le fondement reel de l'ecart du taux du credit, de transmettre aux elus et aux chambres consulaires les conclusions de l'etude et de prendre toutes mesures pour mettre rapidement un terme a ce handicap certain qui, s'ajoutant a tant d'autres pour des economies insulaires eloignees de leur centre d'echanges, constituerait un obstacle des plus serieux a la relance, voire au necessaire rattrapage economique. Ce, d'autant que le surplus d'activite genere conduirait a une diminution du deficit de l'Etat, de 6 p. 100 en moyenne par an.
Auteur : M. Darsières Camille
Type de question : Question écrite
Rubrique : Dom
Ministère interrogé : Service du Premier Ministre
Ministère répondant : économie
Signalement : Question signalée au Gouvernement le 2 mai 1994
Dates :
Question publiée le 14 février 1994
Réponse publiée le 9 mai 1994