Question de : M. Defontaine Jean-Pierre
- SOC

Bien que le francais soit l'une des six langues officielles et des deux langues de travail de l'ONU, sa place est sans cesse battue en breche, non seulement par l'environnement anglophone de son siege new-yorkais, mais par la mauvaise volonte de certains fonctionnaires internationaux, voire de certains diplomates etrangers. Cette derive s'etend a certains organismes specialises des Nations unies, meme lorsqu'ils siegent dans des villes francophones comme Paris ou Geneve. Un exemple particulierement inadmissible de cette situation est donne actuellement par les forces militaires des Nations Unies, a l'occasion de la multiplication de leurs activites. Alors que la France participe a ces operations de facon tres large et parfois preponderante, sa langue est cependant bafouee ou ignoree, sous pretexte que l'anglais doit etre la seule langue de la chaine de commandement des Nations unies. M. Jean-Pierre Defontaine demande a M. le ministre des affaires etrangeres si la France a jamais accepte qu'une seule langue soit utilisee par le commandement des forces de l'ONU, et s'il estime politiquement et humainement recevable que cette langue soit celle de la premiere puissance du monde ; si la France peut continuer a tolerer que les vehicules militaires qu'elle met a la disposition des Nations Unies arborent le sigle de celle-ci dans l'autre « langue de travail », sous l'oeil de toutes les televisions du monde ; s'il compte donner des instructions aux elements de la gendarmerie nationale detaches au Cambodge, pays de culture partiellement mais traditionnellement francophone, pour qu'ils utilisent dans la formation des personnels cambodgiens des manuels rediges en francais et non en anglais ; s'il compte donner des instructions aux responsables et porte-parole militaires pour qu'ils marquent leur respect envers le sacrifice de nos soldats en s'exprimant publiquement dans leur langue au moment ou ils versent leurs sang pour la communaute internationale.