Question écrite n° 38918 :
Manuels et fournitures

10e Législature

Question de : M. Gremetz Maxime
- COM

M. Maxime Gremetz alerte M. le ministre delegue aux anciens combattants et victimes de guerre sur l'emotion ressentie par de nombreux parents d'eleves a la lecture de la conclusion de la presentation de l'ouvrage des editions Bordas consacre au parti communiste francais et dans Memoire du xxe siecle, qui sera le tome V. Dans cette conclusion, il est ecrit : « En septembre 1939, il est finalement dissous pour propagande hitlerienne. » Il lui demande de relire le decret de dissolution pour constater qu'il n'est pas question de propagande hitlerienne mais de propagation de « mots d'ordre emanant ou relevant de la IIIe Internationale communiste ». Il lui rappelle que cette dissolution a ete annulee par le general de Gaulle qui, de plus, adressera a notre parti, une lettre qui fut la seule qu'il adressat jamais a un parti politique. Il lui rappelle aussi, qu'avant meme l'arrivee au pouvoir d'Hitler, notre parti etait solidaire de la lutte du parti communiste allemand contre le Fuhrer. Des meetings communs en France et en Allemagne ont concretise cette lutte. C'est notre parti qui a lance en 1935, malgre les reserves de la IIIe Internationale, l'idee du Front populaire. Apres le soulevement de Franco en Espagne, qui fut immediatement soutenu par Hitler et Mussolini, notre parti, non seulement organisa un soutien humanitaire au peuple espagnol, mais organisa aussi le depart de volontaires dans les brigades internationales. Plus de 3 000 de ces volontaires, la plupart communistes, trouverent la mort dans ce premier affrontement contre le facisme. En 1938, notre parti fut le seul a s'elever contre la honteuse capitulation de Munich qui fut une aide objective a Hitler. Il suffit de consulter les comptes rendus du tribunal de Nuremberg. Dans le tome X, page 526, le marechal Keitel declara a propos de la Tchecoslovaquie : « Du point de vue purement militaire, une attaque qui aurait comporte une percee des fortifications de la frontiere nous semblait impossible. C'est pourquoi nous fumes extremement satisfaits de la solution pacifique qui intervint sur le plan politique, » et un autre accuse, Bernd Giversivs, ajoute que : « ... l'accord de Munich les avait empeches de renverser Hitler » (tome XII, page 222). De meme, en 1939, ou etaient ceux qui refuserent de combattre Hitler ? Le numero de l'Humanite qui fut saisi le 26 aout 1939, portait en titre « Union de la nation francaise contre l'agresseur hitlerien » et le 5 octobre 1939, notre parti declarait : « Les communistes haissent Hitler et le regime de violences anti-ouvrieres qu'il represente. » Toujours a Nuremberg, le general Jodl precise (tome XV, page 374) : « ... si nous ne nous sommes pas effondres des 1939, cela est du simplement au fait que pendant la campagne de Pologne, les 110 divisions francaises et britanniques sont demeurees absolument inactives en face des 23 divisions allemandes ». Ces temoignages de poids amenent a reflechir sur ceux qui faisaient objectivement le jeu d'Hitler, c'est-a-dire les capitulants de Munich qui redoublerent leur faute en septembre 1939, ne lancant pas les 110 divisions franco-britanniques contre les 23 divisions allemandes et qui terminerent leur periple le 10 juillet 1940 en livrant la France a Petain, lequel mit, immediatement, l'Etat francais au service des hitleriens. Ce furent aussi les memes qui saboterent les pourparlers avec l'URSS, ce qui amena cette derniere a signer un pacte de non-agression avec l'Allemagne. Apres ce pacte, Winston Churchill, des le 1er octobre 1939, proclame la communaute d'interets qui existe entre France, Angleterre et URSS et declare : « Le deuxieme grand fait de ce premier mois de guerre est que Hitler et tout ce que Hitler soutient a ete et est actuellement balaye de l'Est et du Sud-Est de l'Europe ». Et c'est Lloyd George qui, dans le Sunday Express du 5 novembre 1939, ecrit en parlant des Sovietiques : « Dans les cas de l'Espagne, de la Tchecoslovaquie, nous avons dedaigne leurs conseils et leurs offres d'assistance. Nos negociations en vue d'un pacte representent l'exemple le plus typique de l'histoire d'une attitude de stupide arrogance. Il n'est pas trop tard pour rectifier ces inepties diplomatiques. » Les communistes developperent en gros les meme theses, les accuser pour cela de « propagande hitlerienne » cinquante-sept ans apres n'est pas un raccourci rapide, mais une contre-verite que nous ne pouvons accepter par respect de la memoire de nos dizaines de milliers de morts dans la lutte anti-hitlerienne. Il lui demande quelles actions il compte entreprendre pour le respect de la memoire et de la verite historique.

Données clés

Auteur : M. Gremetz Maxime

Type de question : Question écrite

Rubrique : Enseignement

Ministère interrogé : anciens combattants et victimes de guerre

Ministère répondant : anciens combattants et victimes de guerre

Dates :
Question publiée le 20 mai 1996
Réponse publiée le 5 août 1996

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